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10 janvier 2008

Les actualités du 10 janvier 1908

On a arrêté le principal instigateur de l'attaque contre l'express Toulouse-Limoges-Paris

interpellation

JusticeLa Sûreté parisienne a arrêté hier le principal auteur, sinon l'instigateur, du coup de main tenté contre l'express de Toulouse-Limoges-Paris. On se rappelle que dans la nuit du 22 au 23 novembre dernier, alors que l'express de Toulouse venait de quitter la gare d'Etampes, trois individus firent irruption dans le fourgon de tête, et après avoir grièvement blessé de deux coups de revolver les deux employés qui s'y trouvaient, se sauvèrent en emportant cinq boîtes-recettes contenant une dizaine de mille francs.

Un des auteurs de l'attentat, Francis Roche, était arrêté peu de jours après à Lille. Mis à la disposition de M. Germain, juge d'instruction à Etampes, il désigna comme ses complices un forçat un rupture de ban, ancien employé de la Compagnie d'Orléans, nommé Albinet, et un second individu que, disait-il, il ne connaissait que sous le nom de "Charlot",

C'est ce dernier qui a été arrêté hier à cinq heures de l'après-midi à son domicile, 89, rue de Sevrés. Il se nomme en réalité Charles-Georges Morin et est âgé de vingt ans. Il est né à Paris dans le dix-septième arrondissement. Ses parents, gens fort honorables, lui avaient fait apprendre le métier de serrurier et lui avaient trouvé un emploi au Métropolitain. Dévoyé par de mauvaises fréquentations, Charles Morin ne resta pas longtemps en place.

Dans le courant du mois de novembre, en compagnie d'un repris de justice dangereux nommé Lucien Saffroy, il rencontra dans un bar de la rue du Helder Francis Roche et Albinet. C'est la que le coup de main d'Etampes fut combiné entre les quatre malfaiteurs. Au moment de l'exécution, Saffroy demanda a ne pas faire partie de l'expédition. Albinet, Morin et Charlot opérèrent sans lui. Morin, qui faisait ses débuts dans le crime, prit cependant la part la plus active à l'attentat. C'est lui qui tira les coups de revolver sur le chef de train Taldire et son aide Féline.

Morin avait reçu deux mille francs dans le partage du butin ; il s'était d'abord réfugié chez Lucien Saffroy, puis avait loué rue de Sèvres l'appartement dans lequel il a été arrêté hier, en compagnie de Lucien Saffroy et de la jeune fille avec laquelle il vivait, Renée Frottey. Depuis quelques jours, les inspecteurs de la Sûreté surveillaient le domicile de Morin. Hier, vers cinq heures, comme, Saffroy se trouvait chez son ami, les agents vinrent frapper à la porte de l'appartement ; les deux hommes, pris de peur, tentèrent de se sauver par la fenêtre ; ils n'en eurent pas le temps.

Au moment où Morin venait de briser un carreau d'un coup de poing, les inspecteurs de la Sûreté, qui avaient fait sauter la porte, appréhendèrent les deux malfaiteurs et leur compagne. Les prisonniers furent conduits devant M. Hamard, qui prévint aussitôt le juge d'instruction d'Etampes.

Le Temps – 10 janvier 1908


EN BREF

Anniversaire - Comme chaque année, à pareille époque, un service religieux a été célébré aujourd'hui à midi, en l'église Saint-Augustin, on commémoration de la mort de Napoléon III. L'assistance se composait environ de deux cents personnes. Les représentants des comités plébiscitaires de la Seine se tenaient au premier rang, au pied du maître-autel, avec leurs drapeaux aux aigles endeuillées. La messe a été dite par l'abbé Lamarre, prêtre libre, attaché à la paroisse. C'est l'abbé Jouin, chanoine honoraire, curé de Saint-Augustin, qui a donné l'absoute. A l'issue de la cérémonie religieuse, le prince Murât, représentant l'impératrice, a reçu officiellement les condoléances des assistants. Il n'y a eu aucun incident. Le Temps – 10 janvier 1908

Suicide par dépit — Le nommé Auguste Barraud, d'Angoulême, était un vieillard extrêmement irascible. A la suite d'une discussion d'intérêt il avait assigné l'un de ses voisins en police correctionnelle. Mais les juges trouvèrent l'affaire insignifiante et l'adversaire de Barraud ne fut condamné qu'à une petite amende. Le vieillard fut si furieux de ce jugement qu'il alla se jeter dans la Charente où il se noya. Le Temps – 10 janvier 1908


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