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CPA Scans
2 janvier 2009

Les actualités du 2 janvier 1909

A Colombes: Un mari et sa femme sont assassinés dans leur villa

colombes

Crime

Depuis 24 ans environ les époux Matthieu vivaient dans un pavillon d'apparence modeste voire quelque peu délabré qu'eux même avaient fait construire 129, Avenue de Genevilliers. (...). Monsieur Matthieu qui était dans sa 48e année était un homme doux, un peu taciturne peut-être, qui avait contracté des habitudes auxquelles il ne dérogeait jamais. Son existence paisible, monotone, était réglée pour ainsi dire mathématiquement (...). Quant à Madame Matthieu, qui était de cinq années plus agée que son mari, elle demeurait chez elle des journées entières, sans rien faire (...). Telle était l'existence de ce braves gens dont personne ne pouvait se vanter e connaître les affaires, mais qui non sans raisons passaient pour avoir des économies.

Avec son habituelle ponctualité, Monsieur Matthieu était rentré jeudi soir à Colombes. On l'aperçut ouvrant la porte de la grille qui (...) sert de clôture à la petite propriété. Or hier, un peu avant midi, un garçonnet, le jeune Georges Pornet, au service de Monsieur Guillaume, Boulanger à Colombes, se présenta à la porte pour apporter le pain. A ses coups de sonnettes, à ses appels réitérés personne ne répondit. (...) Sur le champ il s'en fût sonner à la maison d'en face et avertit Monsieur Drayer, entrepositaire de bière, lequel se trouvait en compagnie de son gendre, Monsieur Bourdon et de son fils, Léon. Les 3 hommes suivis de Georges Pornet pénétrèrent sans difficultés dans le jardin. (...) Ils entrèrent dans la cuisine dont la serrure n'était fermée qu'au penne.

(...) Ce qu'ils aperçurent les glaça d'horreur: entre la cheminée et la table ronde, Madame Matthieu était étendue. Ses chaussons, ses bas, sa robe , sa camisole blanche étaient maculés de sang. Le visage était presque méconnaissable. Les yeux, le nez, la bouche ne formaient plus qu'une plaie large, rouge, effrayante. Ses cheveux gris étaient par place enfoncés dans le crâne qui avait été martelé, en partie défoncé. Autour du cadavre, des débris de cervelle mêles à des caillots sanglants avaient jailli un peu partout.

Dans la seconde pièce (...) un spectacle identique attendait les visiteurs. Comme sa femme, Monsieur Matthieu avait été frappé à la tête avec la même férocité, le même acharnement: la boite crânienne avait été mise à nu et la matière cérébrale s'était échappée. (...) Le vol est bien sur l'unique mobile de ce crime abominable. Tous les meubles (...) ont été explorés avec une minutie qui ne laisse aucun doute sur le genre de malfaiteur auxquels on a affaire.

Jusqu'à présent, les inspecteurs de la sureté n'ont recueilli que des renseignements assez vagues, les voisins n'ayant rien vu, rien entendu (...). Dans le pays, où l'émoi est considérable on est persuadés (...) que les auteurs de cet abominable crime sont les cambrioleurs dont les exploits terrorisent la région depuis plus d'un mois.

Le Petit Parisien – 2 janvier 1909


Les réceptions du jour de l'an

republicains

Les réceptions officielles du 1er janvier ont eu lieu à l'Élysée, avec le cérémonial accoutumé. Pendant toute la matinée, malgré le mauvais temps, l'animation a été grande aux abords du palais présidentiel où le  service d'ordre était assuré par des cavaliers de la garde républicaine et des gardiens de la paix. La cérémonie a comme les années précédentes débuté par la visite faite au chef de l'Etat par Monsieur Clémenceau, Président du Conseil et tous les membres du cabinet. Monsieur Fallières a ensuite reçu les bureaux des deux chambres.(...)

A onze heures, Monsieur Fallières est allé avec les ministres et les officiers de sa maison militaire au Petit Luxembourg et au Palais Bourbon rendre au Président du Sénat et au Président de la Chambre la visite que ceux-ci venaient de lui faire. Le cortège comprenait plusieurs voitures. (...) L'escorte était formée par un escadron de cuirassiers. M. Fallières était de retour un peu avant midi à l'Élysée, où il a offert un déjeuner en l'honneur du président du Conseil, des ministres et des sous-secrétaires d'État. (...) Aussitôt après le déjeuner qui s'est prolongé jusqu'à une heure et demie, les réceptions ont été reprises.

(...) Monsieur Fallières a reçu les députations et délégations  des corps constitués: Conseil d'État, grands dignitaires de la légion d'honneur, Cour de Cassation, Cour des Comptes, Conseil supérieur de l'instruction Publique, Institut, Conseil supérieur des colonies, Conseil municipal de Paris, Conseil Général de la Seine, etc...La réception des députations de l'armée a clos la cérémonie de réceptions qui n'a pris fin que vers 4 heures. L'ambassadeur d'Italie qui en raison du deuil de son pays n'avait pu se joindre à ses collègues a été reçu ensuite en audience particulière par Monsieur Fallières.

La Presse – 2 janvier 1909

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EN BREF

ClimatLe verglas à Paris – Dans la nuit, le thermomètre ayant sensiblement monté, la neige a commence à fondre. Cependant dans la matinée, la température étant assez basse, la boue humide qui recouvrait trottoirs et chaussées s'est congelée et un verglas dangereux s'est formé, causant de nombreuses chutes et rendant les transports très difficiles. Il en est résulté un certain désarroi dans le service de livraison des Halles et on nombre de parisiens n'ont reçu le lait que fort tard dans la matinée. D'autre part, la marche du Métropolitain a dû être suspendue sur les lignes ou il fonctionne à découvert. La verglas produisant des court-circuits et rendant impossible la marche normale du Métropolitain. La Compagnie a envoyé sur ces points des équipes d'ouvriers pour remettre la voie en état. La Presse – 2 janvier 1909

La requête du fou - Un homme jeune, de mise assez correcte, se promenait jeudi soir sur le trottoir de la rue Franklin, devant la demeure de M. Clemenceau. Soudain, abordant un agent, il lui   demanda l'adresse exacte du président du conseil; il avait, disait-il, une lettre à lui remettre. L'inconnu parut suspect au gardien de la paix, qui l'invita à le suivre au poste. Là, le commissaire de police du quartier l'interrogea. Le jeune homme répondit : "Je suis Jésus-Christ réincarné. Je suis sur la terre pour prouver l'existence de Dieu et pour préparer les temps nouveaux. Je veux voir M. Clemenceau pour lui faire apostiller la lettre que j'ai mission de remettre au citoyen Jaurès". Le fou était en effet porteur d'une longue lettre où était exposé tout au long de huit pages une manière d'anarchisme mystique basé sur des paroles des Pères de l'Église. On trouva en outre dans ses poches des brochures socialistes et des carnets de notes où étaient inscrites des citations de saint Paul et de saint Luc. On a conduit cet aliéné à l'infirmerie spéciale du Dépôt. Il se nomme Jules-Marie Coëffé, est né à Vitré (Ille-et-Vilaine) le 26 décembre 1877. Il gagnait sa vie en servant dans les restaurants et s'adonnait, pendant ses loisirs, à l'art de la sculpture. Le Temps – 2 janvier 1909

BoxeBoxe contre Jiu-Jitsu –  On a disputé jeudi soir un match qui opposait le boxeur nègre Sam Mac Vea au jiu-jitsuan Matsuda. Ce dernier refusant sur le ring, ce qui est singulier, de combattre suivant les conditions fixées d'avance, Sam Mac Vea accepta d'endosser une veste japonaise avec laquelle on pratique le jiu-jitsu, alors qu'il avait été convenu que les adversaires combattraient torse nu.Cette dérogation ne profita pas à Matsuda qui parut incapable de porter une attaque, tandis que Sam Mac Vea atteignit son adversaire dès le premier coup de poing,   l'abattit   par un   crochet   du gauche, et comme il était permis de frapper à terre, Sam Mac Vea frappa, mais doucement. On peut dire que Matsuda n'exista pas une minute car le match se termina en huit secondes. Certains prétendent voir dans cette défaite la faillite d'une école. C'est une erreur. Le jiu-jitsu est un sport de défense et il est aussi anormal d'opposer un boxeur à un jiu-jitsuan, chacun d'eux pratiquant un sport de convention, que de faire se rencontrer deux escrimeurs l'un avec un fleuret et l'autre avec une épée. Dans l'un et dans l'autre cas on est obligé de déroger aux règles établies pour chaque sport et on arrive à constater des résultats qui ne prouvent rien. Le Temps – 2 janvier 1909


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