Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CPA Scans
18 janvier 2009

Les actualités du 18 janvier 1909

suède Retour de Swen Hedin en Suède

090117hedin

L'explorateur suédois Swen Hedin est arrivé hier à Stockholm où il a été reçu en grande pompe par la population. Il revient du Tibet où il a séjourné assez longtemps et son voyage de retour s'est effectué par les Indes, le Japon, la Sibérie et la Russie.

Au débarcadère, à peine descendu du steamer-pilote Vega l'explorateur a été accueilli par les membres du gouvernement, les présidents des deux Chambres, la Société de géographie, le conseil municipal, l'association des étudiants de Stockholm, en casquettes blanches, et plusieurs sociétés de sport.

Après les discours de bienvenue, Hedin, très ému, a remercié. Il a rappelé qu'il quitta la patrie pour son premier voyage d'exploration il y a plus de vingt-cinq ans. Au milieu des hourras de la foule, il s'est ensuite rendu, dans un carrosse royal attelé de quatre chevaux, au château où le roi l'a reçu en audience et lui a conféré la grand-croix de l'étoile polaire.

Hier soir a eu lieu, sous la présidence du prince royal un grand banquet au cours duquel Hedin a reçu le diplôme de membre honoraire de la société royale d'anthropologie et de géographie.

Swen Hedin est né à Stockholm en 1865; il n'a jamais cessé depuis sa jeunesse d'explorer l'Asie centrale a laquelle il s'est spécialement consacré. De 1893 à 1897, il sillonne le Pamir où il s'élève jusqu'à l'altitude de 6,300 mètres. Au cours d'une seconde exploration, de juin 1899 à juin 1901, il traverse le désert de Gobi et s'avance jusqu'aux portes du Tibet mais les Tibétains armés le forcent à revenir sur ses pas.

Sa troisième grande exploration a eu lieu de 1905 à 1908, et c'est celle qui vient de se terminer Parti de Constantinople, Swen Hedin traverse la Perse et le Béloutchistan ; il arrive encore une fois à la frontière tibétaine et après de multiples péripéties, obtient la permission de pénétrer dans ce pays mystérieux et de s'avancer jusqu'à Schighatsé. Il passe quelques mois dans cette ville, puis se dirige vers le sud du Tibet où il découvre la source du Brahmapoutre.

Cette exploration a été extrêmement riche en résultats scientifiques Pour la première fois, la géographie du Tibet a pu être fixée et Swen Hedin rapporte plus de mille cartes.

Le Petit Parisien – 18 janvier 1909

La mort du poète Albert Mérat

090117merat

Nous avons annoncé, hier que M. Albert Mérat, homme de lettres et sous-bibliothécaire du Sénat, s'était dans une crise de neurasthénie tué d'un coup de revolver.Albert Mérat vivait seul et habitait depuis long temps un petit pavillon, 3, rue de la Sablière. Il avait réuni une précieuse collection de tableaux et de dessins et une bibliothèque des mieux fournies. Il comptait de nombreux amis : mais depuis quelques mois il s'éloignait d'eux, car la neurasthénie l'avait rendu , sombre et taciturne, et il ne parlait plus que de son dégoût de la vie, annonçant souvent qu'il était résolu à en finir. On sut bientôt qu'il avait acheté un revolver.

Ses amis intervinrent; on le décida à entrer dans une maison de santé, mais il n'y resta pas et son premier soin, en sortant, fut d'acheter un second revolver à balles blindées, car on avait fait disparaître le premier.Une vieille dame, sa gouvernante, le trouva hier matin étendu sur son lit, la tempe droite trouée. Dans sa main crispée, il tenait encore l'arme. Le visage était calme ; la mort devait avoir été foudroyante.

Ses deux nièces, Mlles Verdier, étaient ses seules parentes; M. Baissac, commissaire de police, les a informées dans l'après-midi de la mort tragique de. leur oncle.

Le Temps -18 janvier 1909

su_de

EN BREF

Une panique au Gymnase — Hier soir, pendant la représentation du Passe-Partoui au Gymnase, un spectateur, un fou, se mit à crier : « Au feu ! » Une panique se produisit dans la salle et les spectateurs se précipitèrent vers les portes de sortie. Une annonce faite par le régisseur rétablit bientôt le calme. Le Temps -18 janvier 1909

Bagarre dans un cinématographe - La nuit dernière, un nombreux public assistait à une représentation cinématographique donnée dans une salle de la rue du Moutier, à Aubervilliers.Les scènes empruntées à la vie des disciplinaires d'Afrique y déroulaient leurs tableaux sombres et cruels, au milieu de l'émoi des spectateurs muets. Mais. soudain, à la vue d'un soldat, exténué de fatigue, que ses chefs persistaient à contraindre aux travaux les plus durs, le silence fut troublé par des cris partis de divers points du théâtre : « C'est horrible ! C'est atroce ! Espèce de brutes ! Tas de lâches ! ». Cette pluie d'invectives menaçaient de s'éterniser. Des agents s'approchèrent d'un des jeunes gens qui s'étaient montrés particulièrement bruyants et l'invitèrent à sortir. Cette mesure, loin de calmer les esprits, ne fit que les exciter davantage, et un certain nombre d'amis de l'expulsé, faisant cause commune avec lui, le suivirent dans la rue en élevant de bruyantes protestations.Dehors, ce fut pis. Entourant les agents d'un groupe compact, les manifestants les bousculèrent et prirent une attitude menaçante : « Faut les crever, ces v... », cria l'un d'eux. Un jeune agent, qui a débuté à Aubervilliers il y a un an et demi, Joseph Pastol, âgé de vingt-huit ans, se trouvait sur le théâtre de la bagarre, en simple curieux ; il était en civil. Bien qu'il ne fût pas de service, voyant la situation critique de ses camarades, il résolut de leur prêter main-forte, et s'élança hardiment au milieu de leurs agresseurs. Mais aussitôt, une grêle de coups de pied et de poing s'abattit sur l'infortuné, qui, de plus, reçut à la nuque deux coups de couteau. Malgré ses blessures, il se mit, avec les autres agents, à la poursuite des manifestants, qui, en un clin d'œil, avaient fait place nette. Quelques-uns purent être rejoints et conduits au commissariat. C'est seulement au matin que l'état du blessé s'étant aggravé, il dut être transporté à l'hôpital Saint Louis. A la suite de leur enquête, M Pruvost commissaire de police, et son secrétaire, M. Caron, firent alors procéder à de nouvelles arrestations. Jusqu'ici, il n'a pas été possible d'établir avec certitude quel était l'auteur des coups de couteau portés à l'agent Pastol. Un des manifestants les plus compromis est un nommé Georges Burel, dit le Boiteux, âgé de dix huit ans. On ne relève toutefois contre lui que des provocations. Trois autres jeunes gens ont été interrogés avec lui et devront se tenir à la disposition de la justice. Le Petit Parisien – 18 janvier 1909

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité