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CPA Scans
30 janvier 2009

Les actualités du 30 janvier 1909

090130jung

Le Psychometre

Voici le premier jouet nouveau de l'année. Il est, comme il convient, scientifique. C'est un jouet scientifique Rien ne se fait plus; que par la science. Toutes les facultés de l'esprit se trouveront bientôt remplacées par d'ingénieux appareils; faciles à mettre en mouvement et qu'un enfant même fera marcher.

Tel est le cas, mesdames et messieurs, de la nouvelle invention que des informateurs, peut-être aventureux, attribuent à deux illustres savants, dont l'un enseigne à Zurich, dont l'autre expérimente à New-York. Ainsi éloignés l'un de l'autre, mais réunis par un commun amour de la science, MM. Jung et Petersen ont trouvé le moyen de supprimer le mensonge en le révélant à coup sûr, en l'enregistrant d'une manière scientifique électrique et mécanique.

La nouvel appareil que nous avons l'honneur — un peu tard pour les étrennes de présenter au public s'appelle le psychomètre. Le dix-septième siècle, qui fut proprement le siècle de la connaissance de l'homme, le siècle psychologique par excellence, n'a rien connu de pareil. L'expérience, la pratique des affaires, le maniement des intérêts, la réflexion aidaient Jusqu'alors à discerner le vrai du faux. On s'en tirait tant bien que mal; mais rien de certain, rien de scientifique. Notre appareil est scientifique.

Il se compose d'un galvanomètre et d'un instrument qui enregistre les variations de la pensée et des sensations, l'opposition entre l'idée et ses manifestations par la parole. Le galvanomètre est en communication avec une lampe dont la flamme monte ou descend suivant la force du courant électrique. On mesure la hauteur de cette flamme grâce à un miroir gradué sur lequel elle se reflète. Et voici : le sujet place ses mains, l'une sur un pôle en zinc, l'autre sur un pôle de charbon. Il crée ainsi un courant électrique dont la puissance varie d'après l'intensité des phénomènes psychiques. S'il ment, l'émotion cérébrale causée par le contraste entre la pensée véritable et l'effort de volonté qui la transforme en mensonge développe un courant électrique dont l'intensité se mesure à la Homme. Comme c'est simple! Il ne fallait qu'y penser.

Le Gaulois – 30 janvier 1909

EN BREF

Fortune de cheval - Il y a quelque temps, un riche propriétaire, M. de X..., âgé de soixante-huit ans, mourait. Par son testament il laissait sa fortune à des neveux et nièces. Mais un codicille léguait à son .domestique, Benjamin Josserand, une somme de trente mille francs, à charge de prendre soin de son cheval de selle jusqu'à la mort de l'animal. Josserand, un garçon de trente-huit ans, accepta avec joie cette petite fortune. Mais il remplit avec tant de zèle la volonté suprême de son ancien maître que le cheval, bien nourri et travaillant peu, devint difficile, et que, hier matin,en passant sur le quai d'Orsay, il s'emballa et désarçonna son cavalier qui alla se briser le crâne sur le pavé. Josserand est mort le soir même à l'hôpital Laënnec. Que va devenir le legs? Selon toute jus-lice, les 30,000 francs reviennent aux héritiers du malheureux domestique. Mais il leur faudra en accepter les charges, c'est-à-dire recueillir, nourrir et soigner l'animal qui a tué le légataire ! Le Figaro – 30 janvier 1909

Un engin mystérieux — Un manouvrier de Carlepont, près Compiègne, M. Henri Michel, allant passer l'après-midi chez un de ses camarades, M. Charles Gébleux, à Cuisnes, avait renversé un petit tube on cuivre de la grosseur d'un crayon, rempli d'une substance grisâtre qu'il avait pris pour de la terre. Arrivé chez son ami, M. Michel donna le tube à l'un des enfants de ce dernier, Gabriel, âgé de quatorze ans. Dans le courant d,e l'après-midi, celui-ci s'amusait à vider le contenu du tube sur le couvercle du poêle. Tout à coup une violente explosion se produisit, ébranlant toute la pièce, où Mme Gébleux se trouvait avec ses trois enfants. Les quatre per-. sonnes avaient été blessées. Le jeune Gabriel avait trois doigts de la main droite littéralement hachés; son frère Albert, neuf ans, était atteint à la joue et à la main ; l'aîné, Eugène, était blessé au bras, gauche, et la mère à la cuisse droite.Les débris de l'engin mystérieux ont été recueillis et seront examinés. Le Temps – 30 janvier 1909

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