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22 février 2009

Les actualités du 22 février 1909

090222greve

Sept mille grevistes tiennent un meeting

Friville-Escarbotin, 21 février - Depuis les premiers jours de février des altercations continuelles se produisaient dans l'une des principales usines du petit village de Woincourt. Des menaces de grève commençaient à se faire jour, puis, des menaces, les ouvriers en vinrent aux violences.

Une centaine d'individus assaillirent la maison et l'usine Pieffort. Les vitres furent réduites en miettes, les portes brisées et déjà les forcenés tentaient de mettre le feu à l'usine. L'œuvre des destructions ne put cependant avoir lieu.

Furieuse d'avoir échoué, la bande hurlante se rejeta de Woincourt sur Friville-Escarbotin et renouvela ses tristes exploits. Mais depuis trois jours l'émeute semble devoir s'étendre et devenir plus menaçante. Surexcités par les meneurs, les ouvriers sèment la terreur dans toute la région, à Woincourt, Fressenneville, Friville-Escarbotin, etc.

Des mesures énergiques sont prises par le sous-préfet d'Abbeville, M. Baret, qui reste en permanence sur les lieux où règne cette agitation dangereuse. Des cavaliers ont dû venir renforcer les brigades de gendarmerie et deux cents hommes de troupe sont prêts à intervenir pour rétablir l'ordre. Néanmoins, en cas de besoin, de nouvelles troupes seraient encore appelées et M. Clemenceau, ministre de l'intérieur, est tenu au courant des moindres incidents. Une réunion qui devait avoir lieu hier soir à été remise, les ouvriers ayant été intimidés par les mesures d'ordre prises.

Le meeting de cet après-midi

Friville-Escarbotin, 21 février - Dès deux heures de l'après-midi les rues étroites de Friville-Escarbotin sont envahies par les métallurgistes qui arrivent des villages avoisinants. Les patrouilles, de cavalerie circulent dans le pays et sont l'objet de quelques cris hostiles que les manifestants poussent à leur passage. Néanmoins à part les minimes incidents inévitables par ces journées de grosse effervescence ouvrière on n'a pas eu à enregistrée de conflits sérieux, avant la réunion.

A trois heures moins le quart la salle de réunion est littéralement envahie par les ouvriers qui chantent l'Internationale; ils portent tous à la boutonnière l'églantine rouge. On petit évaluer à sept mille le nombre des ouvriers présents à ce meeting. Le sous-préfet, M. Baret se tient en permanence sur les lieux dirigeant le service d'ordre.

La séance est ouverte à trois heures. Les discours commencent aussitôt. De la rue on entend les éclats de voix et les applaudissement frénétiques qui saluent les orateurs. Les autorités n'attendent pas sans inquiétude la sortie qui s'effectuera à la tombée de la nuit. On craint que, surexcités par les discours révolutionnaires, les grévistes ne se livrent dans la soirée à des actes de violence et qu'ils ne se dirigent sur lés usines pour les mettre au pillage.

La Presse – 22 février 1909

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EN BREF

Tragique souper - Quatre jeunes gens et deux petites chanteuses de Montmartre soupaient l'autre nuit dans un appartement, rue Henri-Monnier, quand l'un des convives, Georges Longuemain, employé de commerce, âgé de vingt-trois ans, avisa, une bouteille pleine."Voilà du vin blanc qui va me servir d'apéritif !" s'écria le jeune homme ; il but à même la bouteille qu'il lâcha presque aussitôt en poussant des cris, de douleur. Le malheureux avait absorbé du sublimé corrosif. On l'a transporté dans un état désespéré à l'hôpital Lariboisière. Le Petit journal – 22 février 1909

Voleuse de bonbons - Depuis une huitaine de jours, une femme arrêtait, dans la rue, les enfants que leurs parents envoyaient faire des commissions dans le voisinage. Elle leur donnait quelques sous pour acheter des bonbons et elle s'offrait ensuite à garder le filet ou le panier qu'ils portaient. Quand les enfants revenaient avec leurs friandises, la femme avait disparu. Plainte a été portée au bureau de M. Gaubert, commissaire de police, et, hier, les inspecteurs Fournier et Bourgué ont arrêté cette étrange voleuse, Juliette Gérard, âgée de 37 ans, laquelle a déjà été condamnée pour des faits analogues commis à Courbevoie. Elle a repris le chemin du Dépôt. Le Petit journal – 22 février 1909    

Décapité par sa charrette - A Montescot, près de Perpignan, un propriétaire, nommé Baylet, se rendait sur un charriot à sa vigne, lorsque le cheval s'emporta ; M Baylet qui voulut sauter de la voiture eut la tête prise par les rayons de la roue et fut décapité. La Presse – 22 février 1909

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