Les actualités du 7 mars 1909
Mutinerie à la colonie pénitentiaire
Une mutinerie, qui n'a pas eu de suites graves, s'est produite, hier, a la colonie pénitentiaire des Vermireaux. Vingt-trois pensionnaires ont quitté la colonie et malgré le mauvais état des routes ont pris le chemin d'Avallon, situé à vingt-trois kilomètres. C'est en vain que les gendarmes lancés à la poursuite des fuyards, leur ont donné l'ordre de rebrousser chemin. Les mutins ont déclaré qu'ils se rendaient a Avallon pour s'y plaindre à M Gapais, sous-préfet.
Les gendarmes ont dû se contenter de les escorter pour les empêcher de commettre des déprédations dans les villages. Arrivés à Avallon, les vingt-trois pensionnaires se sont dirigés vers la sous-préfecture. M. Gapais les a aussitôt reçus, a pris note de leurs doléances et leur a dit qu'il se livrerait a l'enquête qu'ils sollicitaient. Le sous-préfet les a ensuite fait reconduire en voiture aux Vermireaux où ils ont immédiatement regagné les locaux disciplinaires.
La colonie pénitentiaire des Vermireaux, entreprise privée, fonctionne sous le contrôle de l'État. Elle comprend une ferme, possédant un domaine de 200 hectares. Les Vermireaux comptent actuellement quatre-vingts pensionnaires, jeunes gens de 12 à 21 ans. Le ministre de l'Intérieur y place des pupilles relevant du service pénitentiaire et l'Assistance publique y envoie les pupilles vicieux. La ferme n'est pas entourée de hauts murs et les pupilles travaillent en toute liberté. Seuls, les dortoirs sont verrouillés la nuit L'établissement est actuellement dirigé par Mme Gadon, veuve d'un ancien directeur.
Le Petit Parisien – 7 mars 1909
Latham échoue dans sa tentative de traversée de la manche |
Le concours hippique |
EN BREF
Un dock s'effondre à Liverpool – 14 morts - Un terrible accident, qui
a causé la mort de quatorze personne, s'est produit, celle nuit, a Birkenhead,
sur les bords de la rivière Mersey, en face de Liverpool, où l'on construit un
nouveau dock. Ce travail, qui est poussé très activement, en raison de son
urgence, occupe, nuit et jour, un certain nombre d'équipes d'ouvriers. Cette
nuit, à minuit et demi, une de ces équipes travaillait à une profondeur
d'environ treize mètres au-dessous du niveau de La rivière, quand soudain un
barrage se rompit. L'eau, démolissant le dock en construction, ensevelit les
malheureux ouvriers sous un amas énorme de terre et de matériaux, qui
disparurent bientôt eux-mêmes sous les îlots. La violence de la poussée fut
telle qu'une grue, d'une puissance et d'un poids considérables, fut entraînée
comme un fétu de paille. Deux ou trois seulement des hommes qui travaillaient au
fond du dock purent être sauvés. Le flot les avait en effet entraînés assez loin
et malgré les blessures que leur avait causées la chute des matériaux — l'un
d'eux a une jambe brisée — ils purent se maintenir a la surface. Quatorze autres
furent noyés. Presque tous étaient mariés et pères de famille. L'un d'eux laisse
neuf enfants.Toute tentative pour essayer de retrouver les cadavres des victimes
a dû être abandonnée. Il va falloir remettre le dock complètement à sec. Le
Petit Parisien – 7 mars 1909
Une corrida sur la neige - Comme ce matin en gare de Montataire on débarquait un bœuf destiné à M. Delacq, boucher, l'animal soudain furieux bouscula agents de la voie et bouviers et partit à fond de train sur le ballast recouvert de neige. Une vingtaine de garçons bouchers et d'hommes d'équipe s'élancèrent sur ses traces, non sans entraver la circulation des trains. Mais nul ne pouvait mettre obstacle à la course de l'animal, qui s'en alla ainsi jusqu'à la gare de Cires-les-Mello, revint vers celle de Cramoisy, puis repartit dans La direction de Cires, culbutant et blessant d'un coup de corne un garçon boucher, M. de Sanlis. Enfin, après sept heures d'une chasse mouvementée, MM. Delacq et Buzy réussirent, à la nuit tombante, à capturer au lasso la bête furieuse qui se refusait à se laisser entraver. Le Petit Parisien – 7 mars 1909
Tempêtes en Amérique - Des tempêtes de neige, d'une extrême violence, sévissent aux Etats-Unis. Les communications télégraphiques et téléphoniques sont interrompues entre presque tous les Etats du Nord. Entre New-York et Washington, les fils gisent à terre sur une distance considérable. Quant a la ville de Baltimore, elle est complètement isolée du reste du monde. Le Petit Parisien – 7 mars 1909