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21 avril 2009

Les actualités du 21 avril 1909

090421mazamet

Les colères se réveillent à Mazamet

Aujourd'hui Mazamet a vu la première manifestation collective violente des grévistes, et ce fut pour beaucoup une surprise, car elle indique un état d'esprit nouveau. Les ouvriers, depuis trois mois qu'ils luttent, n'avaient point encore un instant abandonné leur calme ; il a suffi d'un petit incident pour que se révélât soudain la colère des esprits.

A trois heures de l'après-midi, deux chariots chargés de balles de laine sortaient de l'usine située sur le ruisseau du Linoubre, à cinq kilomètres de Mazamet, et exploitée par MM. Vidal père et fils. La nouvelle s'en répandit connue une traînée de poudre. Des villages environnants, accrochés aux flancs des montagnes, descendaient à grandes enjambées ouvrières et ouvriers, dans le dessein évident de s'opposer au départ des voitures.

Un demi-escadron de dragons, mandé par téléphone, partit au galop de Mazamet. bientôt suivi par des gendarmes, cependant qu'en hâte les fantassins prenaient possession des hauteurs qui couronnent la route. Ainsi protégés, les deux véhicules purent gagner Mazamet, non sans que les charretiers aient été, sur tout le parcours, copieusement conspués par les délaineurs venus a leur rencontre.

A un tournant où la route est surplombée par des rochers qui s'élèvent à pic, à près de 200 mètres de hauteur, une pierre énorme, qui sembla se détacher du sommet, vint s'abattre dans les rangs des gendarmes. C'est miracle si aucun d'eux ne fut touché.

A l'entrée de Mazamet, des femmes barrèrent résolument le chemin. L'une d'elles arracha le fouet des mains d'un des charretiers. Il y eut une minute d'émotion... Mais sur un signe du capitaine de gendarmerie commandant l'escorte, les deux voitures prirent le petit trot, poursuivies par les nuées d'une foule qui, à chaque instant, grossissait. En un suprême effort les deux voitures rentrèrent dans le hangar où elles devaient être remisées.

Dans la matinée j'avais, en compagnie du citoyen Barthès, secrétaire du syndicat des délaineurs, et du citoyen Griffuelhes, délégué de la C. G.T., fait la tournée des villages grévistes, véritables nids d'aigles. J'en avais rapporté l'impression très nette que la grève, si une entente n'intervient pas, n'est point près de sa fin.

Une solution précise s'impose. Les événements de cet après-midi en sont la meilleure preuve, et si, comme on leur en prête l'intention, quelques patrons ouvrent jeudi prochain leurs usines avec un personnel de fortune, on peut s'attendre à de graves incidents.

Le Matin – 21 avril 1909


EN BREF

Pluie de soufre a Marseille - Un phénomène étrange s'est produit aujourd'hui à Marseille ; une pluie de soufre s'est abattue sur la ville, recouvrant les maisons et les rues d'une légère couche. A l'Observatoire, on déclare que ce sont les forts vents de l'est qui ont poussé en France des nuages venus des côtes de Sicile. La population marseillaise est vivement émue. La Presse - 21 avril 1909

Des messages à la planète Mars - Au mois de juillet la planète Mars se trouvera à cinq millions de milles (8 millions de kilomètres environ) plus près de la terre. Le professeur William Pickering, de l'observatoire astronomique d'Harvard, veut profiter de cette occasion pour communiquer avec la planète, qu'il croit habitée par une population de haute intelligence. A cet effet, il se propose d'établir une série de miroirs occupant une superficie de 400 mètres carrés et tournant autour d'un grand axe. Ces miroirs recevant les rayons du soleil puis s'éclipsant brusquement, grâce à leur mouvement autour de l'axe, produiront des alternances de lumière et d'ombre qui, d'après le savant professeur, seront certainement remarquées par les habitants de Mars, lesquels ne manqueront pas de répondre. L'appareil coûterait 50 millions. Le Petit Journal – 21 avril 1909

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