05 mai 09
Les actualités du 5 mai 1909
Les gelées tardives détériorent gravement le vignoble
Le persistant abaissement de la température amené par la dernière lune, la lune rousse, a provoqué, durant ces dernières nuits où le ciel avait retrouvé sa limpidité, de très fortes gelées.
Toutes les régions fruitières, et en particulier les régions viticoles, ont été gravement endommagées par ces gelées intempestives qui, par endroits, ont brûlé les bourgeons déjà développés, à tel point, que ceux-ci tombent noircis et desséchés sur le sol.
En Champagne, le thermomètre, durant les trois nuits dernières, est descendu à cinq degrés au dessous de zéro. Les terroirs de la Montagne de Reims et ceux de la vallée de la Marne ont souffert tout particulièrcmcnt parmi le vignoble champenois qui a été atteint tout entier. Dans l'arrondissement de Sainte-Menehould, les arbres fruitiers sont complètement gelés et la récolte perdue.
En Touraine, les vignobles ont également subi d'importants dégâts ; mais moins, parait-il, que ceux de l'Anjou, où l'on considère le désastre viticole comme total. Les vignes qui y donnaient cette année les plus belles espérances sont détruites irremédiablement, malgré les grands feux entretenus sur plusieurs points pendant la nuit par les vignerons. Les pertes sont évaluées à plusieurs millions. Nombre de propriétaires, après s'être convaincus que leur récolte était perdue sans retour, viennent de licencier leur personnel.
Par contre, si les vignes sont détruites, les fruits et les primeurs ont un peu moins souffert et tout espoir de récolte n'est pas encore perdu. Dans l'Hérault et dans l'Aude, c'est surtout la gelée de la nuit passée qui a causé les plus importants dommages aux vignobles. A Sérignan, soixante mille pieds ont été atteints. Les plaines de Nissan et les bas-fonds de Maureilhan, les plaines de Saint-Thibéry et les bords du Luron à Ramejan ont beaucoup souffert; mais à Montagnac, dans le voisinage de l'Hérault, les vignes sont en partie détruites.
Comme presque partout les récoltes se présentaient dans les meilleures conditions possibles, les populations sont désolées.
Le Figaro– 5 mai 1909
EN BREF
La
situation à Buenos-Aires - La police a empêche les
manifestations que les socialistes avaient organisées pour
aujourd'hui. Quelques tramways seulement circulent. Des incidents
isolés se sont produits dans la soirée entre les
grévistes et les non-grévistes. Il y a eu un nouveau
mort et plusieurs blessés. Environ 2,000 hommes de. troupes
sont arrivés à Buenos-Aires pour renforcer la garnison.
Le président de la République s'est opposé à
la proclamation de l'état de siège, estimant que les
mesures qui ont été prises suffisent pour le maintien
de l'ordre. Les chemins de fer marchent régulièrement.
Les journaux estiment que le nombre des grévistes à
Buenos-Aires dépasse deux cent mille. Le Figaro–
5 mai 1909
Le
Président Taft va trop vite - New-York, 4 Mai - Le
président Taft est devenu un si fervent amateur
d'automobilisme que ses amis commencent à s'en alarmer
sérieusement. C'est que le chef d'Etat ne se contente pas
d'une allure ordinaire. Il est pris de la passion de la vitesse et
son auto fait des courses folles qui causent le désespoir des
agents chargés de veiller sur la sécurité
personnelle du président. Les gardes secrets se trouvent dans
l'impossibilité de suivre de près M. Taft lorsque,
comme on le voit souvent dans les environs de Washington, son
automobile file à 120 ou 140 kilomètres à
l'heure. En vain lui rappelle-t-on les dangers qu'il court. M. Taft
sourit et dit : "J'ai confiance en mon chauffeur". On a
voulu, faire intervenir Mme Taft pour obtenir que son mari modérât
les allures de l'auto, mais elle s'y est refusée. Le
Petit Journal – 5 mai 1909