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21 mai 2009

Les actualités du 21 mai 1909

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Un wagon de montagnes russes déraille: 8 blessés

La fête foraine installée, comme tous les ans à pareille époque, sur l'esplanade des Invalides, battait son plein, hier après-midi, vers cinq heures, et la foule était très dense quand des cris d'effroi retentirent. Une grande panique se manifesta parmi les curieux qui entouraient un manège, dit de montagnes russes, à vapeur. D'autres cris retentirent encore poussés par les gens qui se trouvaient près du manège et que la foule enserrait fortement; des agents arrivèrent ; des ambulanciers accoururent et relevèrent huit blesses. Voici ce qui s'était passé.

Un des chariots du manège avait déraillé et avait été projeté contre un des poteaux soutenant la toiture, ce poteau avait été brisé. Quant aux voyageurs que contenait le chariot, ils avaient été jetés pêle-mêle à terre et se plaignaient tous de contusions. Ce sont : Mlle Germaine Chaigneau, 19 ans, demeurant, à Issy-les-Moulineaux, contusions, aux hanches ; M Henri Chigot, libraire rue Vavin, contusions a une Jambe ; Mlle Louise Oclin, 22 ans, domestique rue de Beaune. contusions au front ; M. Félix Bourac, soldat d'administration a la garnison de Vincennes, contusions diverses; M. Pierre Breussassin, valet de pied, rue La Pérouse, contusions sur tout le corps ; Mlles Lucienne et Marcelle Angèle, modistes, rue Secrétan, contusions diverses. M. Paul Limousin, employé de commerce, rue François-Villon, blessures aux joues et a un œil.

Tous les blessés furent transportés à l'ambulance de la 7e section des secouristes français, située sur l'esplanade et où, sous la direction de M. Maréchal, chef ambulancier, ils furent pansés, puis de la regagnèrent, leur domicile en voiture.

Nous avons demandé au directeur, du manège, à quelles causes on devait attribuer l'accident. Ce ne peut être, nous a-t-il répondu, qu'à une cause toute fortuite. Un des voyageurs aura laissé tomber, sur un des rails, une canne ou une ombrelle, ou bien encore quelque mauvais plaisant ne se doutant pas, certainement, des conséquences de son acte, aura jeté sous une roue un bâton ou une pierre.

Nous avons également demandé à un témoin de l'accident, un forain, M. Lemaux, ses impressions. Ce qui m'a étonné, nous a-t-il répondu, c'est qu'il n'y ait eu personne écrasé ni étouffé parmi la foule qui, aussitôt après l'accident, s'est précipitée autour du manège. Je puis vous assurer qu'il y a eu bien des coups de poing donnés et rendus et une formidable bousculade ! Une enquête sur les causes de l'accident 'a été ouverte par M. Rebondin, commissaire de police du quartier des Invalides. Le blessé le plus grièvement atteint est M. Limousin. Son état, dans la soirée, n'inspirait plus d'inquiétude. Quant aux autres blessés, ils sont également dans un état satisfaisant.

Le Petit journal – 21 mai 1909

Grande_Roue

EN BREF

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Dirigeables fantômes - Londres, 20 mai - Toujours la crainte d'une invasion, la crainte de desseins ténébreux de la part de l'Allemagne contre ce pays sont cause que beaucoup de sujets britanniques sont hantés de plus en plus par les histoires fantastiques courant depuis trois mois sur le dirigeable fantôme qui, chaque nuit viendrait planer sur un point quelconque du pays. Naturellement, le nombre des témoins qui ont vu ou croient avoir vu la mystérieuse machine volante; augmente chaque jour. Leurs déclarations varient même quelquefois à un tel point qu'on ne sait guère si l'engin mystérieux doit être classé dans la catégorie des dirigeables ou dans celle, des aéroplanes. Hallucination ou fumisterie ? Un peu des deux probablement. Le Matin – 21 mai 1909

Victime de son invention - Un vieillard de soixante-douze ans, M. Charles Lavoisier, demeurant rue de l'Amiral-Roussin, était hanté par l'idée d'atteindre à la notoriété, au moyen d'une grande invention. Cette obsession avait fini par lui déranger l'esprit, mais convaincu du succès final, il n'en poursuivait pas moins le but qu'il s'était fixé. C'est à la navigation aérienne qu'il s'était adonné et il avait construit un aéroplane qu'il croyait supérieur à tout ce qu'on avait vu jusqu'à ce jour. Hier matin, il se rendit à cinq heures, aux fortifications, boulevard Brune, pour essayer son appareil. Très sûr de lui, il s'élança du haut d'un talus : la chute fut rapide. Le pauvre homme tomba dans le fossé, où il se brisa les deux jambes. Des soldats du bastion voisin le relevèrent et il fut transporté à l'hôpital Boucicaut, où il est soigné. Son état est des plus graves. Le Petit journal – 21 mai 1909

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Commentaires
D
Très amusante, cette psychose du "mystérieux dirigeable" qu'on suit comme un feuilleton...
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