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14 juillet 2009

Les actualités du 14 juillet 1909

paris pluie

Froid et pluies en juillet

On aurait pu croire que le mois de juin avait atteint le record du mauvais temps en été, et voici que le mois de juillet, dans la première moitié du moins, le dépasse, au grand désespoir des Parisiens qui s'apprêtaient à villégiaturer, des villes d'eaux et des plages qui attendent vainement leurs hôtes habituels, et surtout des agriculteurs dont les récoltes sont en diverses régions tout à fait compromises. Il a neigé non seulement dans l'Est, non seulement dans les Pyrénées, au-dessus de Luchon, mais aussi dans la partie montagneuse de l'Hérault.

M. Jaubert, directeur de l'observatoire municipal de la tour Saint-Jacques, nous déclare qu'à Paris, pour les onze premiers jours du mois de millet, la température a présenté un déficit moyen de 3°5; la pluie est toujours fréquente. Juillet peut être, il est vrai, très pluvieux, puisqu'on peut recueillir à Paris plus de 100 mm.; mais il est rare qu'à un mois de juin extrêmement mouillé succède un mois de juillet extraordinairement pluvieux. Ce cas s'est produit cependant en 1854, puisque cette année-là, juin et juillet fournirent ensemble 300 mm. d'eau.

M. Jaubert a remonté le cours des âges pour retrouver des mois de juillet présentant quelque analogie avec celui que nous traversons. En 1219, juillet fut glacial et pluvieux, de même en 1315 ; en 1428, il fit si froid et il tomba tant d'eau que des processions furent faites à Paris les 11 et 25 juillet ; en 1564, on renouvela ces processions; la chronique ne dit pas si elles amenèrent le soleil. En 1606 on eut à Paris "un temps de Toussaint" ; en 1675, Mme de Sévigné écrivait à sa fille qu'à Paris il y avait un froid horrible l'obligeant à faire du feu à la fin du mois de juin et dans les premiers jours de juillet.

En 1709, il y eut à Paris une petite gelée le matin du 11 juillet ; en 1802, il gela le 14 ; en 1816, le mois de juillet fut caractérisé par vingt-six jours de pluie et une température très basse. Cette statistique ne saurait cependant nous consoler. Souhaitons que la deuxième quinzaine de juillet soit plus clémente.

Le Temps – 14 juillet 1909

Paris

 

EN BREF

us_1908 Paquebot macabre - New-York, 13 Juillet Un de nos grands steamers d'Extrême-Orient vient de lever l'ancre, avec un rôle de passagers peu banal. Le paquebot Shimosa, parti de notre port pour la Chine, avait à bord 8.000 voyageurs. Jamais bâtiment du service des transports pour l'extrême-Orient, fût-il même parmi les plus grands, n'a porté à la fois tant de monde et l'on se demande comment les 8.000 passagers ont pu trouver place sur un navire de dimensions relativement petites comme le Shimosa. Ils étaient littéralement entassés, mais pas un n'a protesté ni ne s'est plaint, pour la simple raison que tous ces passagers étaient des morte. On les transportait en Chine pour y être inhumés. Selon une croyance du peuple chinois on n'entre pais en paradis si l'on n'est pas inhumé en terre natale. Aussi tout Chinois vivant à l'étranger paie une cotisation à une Compagnie pour s'assurer que sa dépouille mortelle sera transférée et inhumée en Chine. La Compagnie en question a des succursales dans toutes les parties du monde mais surtout aux Etats-Unis. Périodiquement, elle fait exhumer les Chinois qui reposent en terre étrangère et les fait rapatrier. Elle s'engage aussi à mettre dans chaque cercueil une livre de porc rôti, un demi poulet bouilli et une portion de riz. Car selon une croyance des Chinois, l'âme du défunt a besoin de victuailles pour se réconforter pendant la traversée. Le Petit Journal – 14 juillet 1909

Général contre taureau - Hier soir, à Toul, un taureau, devenu subitement furieux, se lança sur la terrasse du café de la gare où étaient attablés de nombreux consommateurs parmi lesquels le général Dupommier, gouverneur de la place. Sans hésiter, le général saisit la bête par les cornes et tenta de la terrasser ; mais après quelques minutes de lutte le général reçut un coup de tête qui le projeta au loin. Le général se releva sans blessure, fort, heureusement, tandis que le taureau, que cette intervention avait détourné de sa route, allait plus loin se faire maîtriser. Le Gaulois – 14 juillet 1909

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