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CPA Scans
19 août 2009

Les actualités du 19 août 1909

Moulins gare

Incendie de la gare de marchandises de Moulins

Un effroyable incendie a éclaté, cet après-midi, à la gare des marchandises, causé par l'explosion d'une bonbonne de benzine, à laquelle le chef lampiste Charasse faisait une soudure pour calfeutrer une fuite. C'est une flammèche de la lampe qui a provoqué l'explosion. Le feu se communiqua aussitôt à d'autres fûts pleins d'alcool et d'essence pour automobiles et, en un clin d'œil, vingt wagons étaient incendiés. Le fléau prit aussitôt des proportions effrayantes, attaquant le hall entier, qui mesure plus de cent mètres de longueur. A l'heure où j'écris, il ne reste rien de la gare des marchandises de Moulins.

Vous devinez la terreur qui s'empara à ce moment du personnel, affolé par la vue des flammes gigantesques léchant les murs, qui allaient s'écrouler. Les promeneurs, nombreux à ce moment sur la place de la République, jetaient des cris. Les employés fuyaient de tous côtés sur le quai, pour échapper aux explosions successives des fûts de pétrole et des caisses de fusées paragrêles.

Le bruit de la catastrophe s'est rapidement répandu en ville et je me suis empressé de courir à la gare, où j'arrivais lorsque soudain on vit un spectacle navrant : M. Merot, chef de la manutention à la petite vitesse, âgé de quarante-cinq ans, franchissait le seuil du hall en flammes et venait s'abattre comme une masse. Il était brûlé vif. Pendant ce temps, des femmes en pleurs allaient et venaient, s'enquérant de leurs maris, de leurs pères, de leurs fils, employés à la gare.

Les secours s'organisaient le plus rapidement possible : les pompiers, un détachement du 10e chasseurs, la gendarmerie, la police, la population accouraient. Mais on dut se borner a protéger les stocks considérables de marchandises entreposées sur les quais voisins.

On craint que d'autres employés ne soient restés sous les décombres. Quatre employés connus sont grièvement blessés : Bougerel, chef de train ; Puigeon, chef de la petite vitesse ; Charasse, le lampiste auteur de l'accident, et un journalier dont l'identité n'a pu être encore établie. L'état des deux premiers est désespéré. Dieu veuille qu'il n'y en ait pas d'autres.

Je ne saurais vous dépeindre l'émotion qui règne ici et jette un voile de tristesse sur la population. Une enquête est ouverte conjointement par le parquet et par la Compagnie P.-L.-M. Les dégâts n'ont pu être encore évalués. Il convient de signaler l'admirable dévouement dont a fait preuve tout le personnel du P.-L.-M.

Le Gaulois – 20 août 1909


EN BREF

Un canon éclate à Calais - Un terrible accident qui coûtera, presque certainement, la vie a un artilleur s'est produit, cet après-midi, à la commission d'expériences de Calais où on essayait le nouveau canon de 75 de montagne. Des tirs à charge croissante avaient eu lieu, quatre hommes se trouvaient à la pièce parmi lesquels, Marcel Beaujard, maître pointeur, de la classe 1905, libérable en septembre prochain. A un moment donné, Beaujard ayant mis le feu et le coup étant parti, on le vit tournoyer sur lui-même et s'abattre sur le sol eu poussant des gémissements. On le releva. Il portait au ventre une large blessure d'où les intestins s'échappaient. Cet accident est le résultat d'un déculassement de la pièce, le volet, le marteau et le percuteur de la culasse avaient été projetés en arrière tandis que la vis restait en place. Le malheureux artireur avait été atteint par un morceau d'acier qui resta logé dans le ventre. Transporté immédiatement à l'hôpital militaire il fut opéré, mais on déclare ce soir que tout espoir de guérison est perdu. Beaujard ne passera probablement pas la nuit Le canon cause de l'accident n'a pas été touché, en attendant l'arrivée des officiers supérieurs désignés pour commencer l'enquête. Toutefois, on croit pouvoir attribuer le déclassement de la pièce à la mise d'une trop forte charge de poudre blanche. Le Matin – 19 août 1909

Italie Aérodrome italien dévasté par un ouragan – Milan, 18 août – Cette nuit un violent ouragan a sévi à Montechiari près de Brescia, où s'élèvent les hangars contenant les aéroplanes qui prendront part à la semain d'aviation. Tous les aéroplanes furent gravement endommagés. L'aéroplane Wright et celui du lieutenant Calderara furent complètement détruits malgré les efforts des soldats qui couchaient dans le hangar. Le Petit Parisien – 19 août 1909

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