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CPA Scans
23 août 2009

Les actualités du 23 août 1909

semaine aviation champagne 1909

La première journée de la semaine d'aviation de Champagne sous la pluie

Le mauvais temps semble cesser, et alors que ce matin, à cinq heures, la pluie tombait encore torrentielle, le ciel maintenant lavé a de très larges éclaircies lumineuses, tandis que le soleil se montre un peu. Mais cette amélioration durera-t-elle ? Quoi qu'il en .soit, nous croyons que les concurrents prendront leurs départs à partir de ce matin dix heures, à moins toutefois que les commissaires sportifs ne se résignent à annuler cette première journée faute de pouvoir en assurer l'organisation par suite de cas de force majeure, c'est-à-dire devant l'impossibilité matérielle, malgré la meilleure volonté du comité d'organisation, d'assurer tous les contrôles nécessaires.

La pluie d'hier, incessante, a détrempé les champs, rendu impraticables les chemins; les automobiles ne peuvent plus rouler sur l'aérodrome ; elles s'enlisent même sur les routes,et c'est comme une fatalité, après l'orage d'il y a huit jours, que ce nouveau déchaînement des éléments, qui rend momentanément impossible pour le public l'accès du champ d'aviation et de ses tribunes. Le terrain crayeux est délayé jusqu'à trente centimètres de profondeur. On glisse et on s'enfonce aux abords des constructions, qui lamentablement mouillées sont à peine accessibles, au milieu de ces lacs de boue.

Hier soir à six heures a eu lieu néanmoins sous la pluie une réunion des commissaires chargés d'assurer le contrôle sportif des épreuves. Certains, par suite de l'état des chemins n'ont pu arriver et l'on peut se demander aujourd'hui si chacun pourra rejoindre son poste. Dans tous les cas, le comité d'organisation ne fera rien pour inciter le public à venir si malgré tout l'exécution sportive du programme se poursuit.

Toujours par suite du temps effroyable d'hier et de ce matin, les ouvriers charpentiers et tapissiers qui terminaient les dernières installations ont dû les abandonner pour s'abriter, et personne n'a travaillé hier. Le buffet, qui est terminé mais qui n'a pu agencer ses tables, a seulement donné asile hier à une armée de plus de cent garçons qui attendaient stoïquement sous la pluie. Quant à tous les employés qui logent ou campent aux environs des tribunes, c'est dans un marécage qu'ils ont dû. Séjourner.

Dans les hangars, les appareils des concurrents ont été bien abrités. Escomptant des départs possibles aujourd'hui quand même, la plupart des pilotes, très prévoyants, ont travaillé pendant la journée d'hier et même cette nuit pour assurer la protection de leurs moteurs, surtout de leurs magnétos, contre la pluie.

A Reims, on est désolé de ce désastre atmosphérique. Beaucoup de curieux ont remis leur voyage, mais néanmoins tous les trains d'hier soir, dont la plupart avaient été dédoubles, sont arrivés bondés de monde. Toute la nuit, les automobiles ont circulé à travers la ville, leurs propriétaires cherchant chacun son logement, tandis que de nombreux groupes de voyageurs plus modestes, qui débarquent de la gare ou du chemin de fer départemental, subissaient l'averse, déambulant à pied, cherchant eux aussi un asile. On a trouvé du reste très facilement à se loger et beaucoup de chambres sont encore disponibles.

Le Temps – 23 août 1909

Semaine_d_aviation

EN BREF

Nouvel accident sur la ligne d'Arpajon ; deux tués — Dans l'après-midi d'hier, vers cinq heures, un accident s'est produit sur la route d'Arpajon a Paris, presque a l'endroit où tout récemment se produisit la catastrophe de Longjumeau. Une automobile s'est jetée contre un train de cette ligne. Les deux hommes qui s'y trouvaient ont été tués. La collision eut lieu au Petit-Ballainvilliers, tout près de Longjumeau, à l'intersection de la route nationale et de la voie du chemin de fer. M. Roger-Lévy âgé de vingt-cinq ans, demeurant à Paris, 10, rue Malherbe, conduisait l'auto. Son compagnon était M. Gondin, ingénieur, demeurant rue de Grenelle, à Charenton-le-Pont. On ne sait si les deux automobilistes n'aperçurent pas le train — bien qu'il ait été reconnu que le mécanicien de ce train avait donné les coups de sifflet réglementaires — ou s'ils pensèrent avoir le temps de franchir la voie avant le passage du convoi; toujours est-il qu'au moment où l'auto se trouvait sur les rails la locomotive du train l'écrasa complètement. MM. Roger-Lévy et Gondin furent tués sur le coup. Leurs corps ont été déposés dans une maison voisine, où les parents des victimes vinrent les reconnaître dans la soirée. Le parquet de Corbeil procède à une enquête. Le Temps – 22 août 1909

sanglant

Voiture écrasée par un train — On nous mande de Chalon-sur-Saône qu'hier soir, entre Digoin et Gueugnon, arrondissement dé Charolles, un train de voyageurs a tamponné une voiture dans laquelle se trouvaient M. et Mme Trouillet, cultivateurs, et Mme Bernardet, fermière, tous allant au marché de Digoin, Mme Trouillet a été déchiquetée par le train; les deux autres voyageurs sont grièvement blessés. Ils ont leurs membres mutilés ou coupés. C'est le cheval, effrayé par le sifflet de la locomotive, qui alla se jeter sur le train et occasionna cet accident. Le Temps – 22 août 1909

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