Les actualités du 26 août 1909
Une collision qui a fait de nombreuses victimes s'est produite à l'entrée du port de Buenos-Aires entre le navire argentin Columbia et le navire allemand Schlesien, qui portaient tous deux des touristes. La collision s'est produite vers six heures du matin, par une pluie battante.
Le Schlesien, du Norddeutscher Lloyd, aborda par le travers le Columbia, qui coula presque immédiatement, coupé en deux. La mer était agitée et les chaloupes ne furent que difficilement mises à la mer; une terrible panique suivit. La plupart des passagers dormaient à cette heure matinale.
De petits vapeurs se portèrent aussitôt au secours des victimes; mais là mer était très houleuse, ce qui rendit le sauvetage très difficile. Les survivants se sont sauvés pour la plupart en se cramponnant aux mâts du Columbia. Un grand nombre d'entre eux sont plus ou moins grièvement blessés. Ce sont surtout des femmes et des enfants qui ont été noyés.
Le gouvernement de l'Uruguay a décidé d'ajourner les fêtes nationales auxquelles les passagers du Columbia venaient assister. Une foule énorme est assemblée sur les quais. Le Columbia, qui faisait régulièrement le service des voyageurs entre Buenos-Aires et Montevideo était un vieux navire de 1,200 tonneaux.
L'entrée du port est en partie obstruée par l'épave du Columbia, Contrairement au bruit selon lequel la troupe lyrique-italienne du théâtre de Colon se trouvait à bord du Columbia, aucun artiste n'était à bord de ce navire. La troupe italienne se serait embarquée pour Montevideo, mais sur un autre navire.
Les autorités ont mis l'embargo sur le Schlesien qui est légèrement endommagé. Les journaux anglais publient une dépêche de Montevideo au Lloyd, suivant laquelle le nombre des passagers noyés dans le naufrage du Columbia serait de trente
Le Temps – 26 août 1909
Un hangar s'écroule à Bercy - 8 ouvriers bléssés |
EN BREF
Lapize battu est classé premier - Les officiels de nos vélodromes
peuvent se tromper, mais leurs décisions restent sans appel, même si ces
Messieurs reconnaissent après coup l'erreur qu'ils ont commise. Passérieu a été
victime de cet illogisme hier soir dans la grande course de 100 kilomètres qui
s'est disputée, devant un nombreux public, à la coquette piste de Neuilly. Dans
cette épreuve, vers le quarantième kilomètre Seigneur était en tête avec
Passerieu et Lapize, ce dernier avait un tour de retard. Seigneur vint a tomber
et de ce fait perdait la première place qui revenait donc de droit à Passerieu,
puisque Lapize avait toujours son tour de retard. La course se terminait sans
changement, sauf dans les derniers tours où Lapize rattrapait 200 mètres environ
à Passerieu qui finissait malgré tout avec 100 mètres d'avance. Or, sur l'ordre
des officiels, le tonitruant speaker Max annonçait : "Premier Lapize". Vous
parlez si le public a fait une réception plutôt défavorable à cette fausse
annonce et si Passerieu a recueilli un beau triomphe. Il y a là un règlement à
modeler. Tout le monde peut se tromper ; les officiels des vélodromes ne sont
pas plus infaillibles que les autres et il n'y a aucune fausse honte à avoir de
revenir sur une décision que l'on sait erronée: Un jour ou l'autre le public
peut se fâcher. Le Presse – 26 août 1909