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8 septembre 2009

Les actualités du 8 septembre 1909

lefevre biplan wright

L'aviateur Lefevre se tue lors d'un vol d'essai à Juvisy

Un accident, qui rappelle douloureusement celui qui a coûté la vie au lieutenant Selfridge, qui accompagnait Orville Wright sur son aéroplane, à Port-Myer, met en deuil les aviateurs français. Jusqu'ici, l'aviation n'avait causé en France que des accidents sans gravité ; malheureusement, cette heureuse fortune ne devait pas se maintenir. Un des jeunes aviateurs des plus sympathiques et sur qui l'on fondait avec raison les plus belles espérances pour l'avenir, Lefèvre, a trouvé la mort, hier soir, dans un tragique accident d'aéroplane à Juvisy.

L'excellent aviateur qui, lundi encore, avait effectué un vol splendide sur un biplan américain de construction récente, a fait une chute terrible; Lefèvre venait d'effectuer un premier tour de piste, dans lequel il s'était élevé à dix mètres de hauteur et déjà les spectateurs applaudissaient à cette performance lorsque, pour une cause encore inconnue, ils virent avec effroi l'appareil piquer du nez et, dans une chute brusque et rapide, venir s'abattre rudement sur le sol.

On se précipita aussitôt au secours de l'aviateur. Le malheureux était inanimé et paraissait avoir été dangereusement blessé. Un pharmacien de Savigny-sur-Orge, qui se trouvait parmi les assistants, le fit aussitôt transporter dans un restaurant de cette localité, où il lui donna les premiers soins.

Un médecin, qu'on était allé chercher en toute hâte, arriva bientôt et constata que Lèfèvre avait une fracture du crâne. Bien que la blessure parût mortelle des le premier moment, on prodigua tous les soins possibles au blessé, mais il ne reprit pas connaissance, et bientôt il expirait entre les bras de ceux qui le soignaient, atterrée par cette fin si soudaine et si poignante.

Parmi les quelques amis qui assistaient le jeune homme à ses derniers moments se trouvait M. Michel Clemenceau, fils de l'ancien président du Conseil, ami personnel de longue date de l'aviateur. M. Michel Clemenceau se chargea de prévenir par télégramme la mère du jeune homme qu'un grave accident était survenu à son fils. Une heure plus, tard, une voiture d'ambulance venait chercher le corps pour le ramener à Paris.

On se rappelle encore que, pendant la semaine d'aviation de Reims le nom du jeune aviateur Lefèvre presque inconnu la veille, puisque ses premières sorties dataient de peu, fut, après les glorieuses vedettes Blériot, Latham ou Farman, un de ceux que le public apprit vite à prononcer. Dans cette courte période, chacun des aviateurs acquit une spécialité qui fit sa renommée : celui-ci volait haut, tel autre visait plus spécialement le prix de vitesse, tel autre celui de la distance.

Le premier jour du meeting de Reims, où la plupart des aviateurs inscrits n'avaient pu effectuer, d'essais, soit en raison du vent, soit par suite d'incident si divers, il avait, à la fin de l'après-midi, sauvé la situation en effectuant un tour de piste (10 kilomètres), en 8' 58". Lebfevre fut bien placé dans dans le classement définitif. II obtint le quatrième prix de la coupe Gordon-Bennett, le quatrième prix de la vitesse, le quatrième prix du tour de piste et le troisième prix de passagers.

Le Petit Journal – 8 septembre 1909


EN BREF

Tempête à Bucarest - Bucarest, 7 Septembre - Hier, dans la soirée et ce soir, une violente tempête, accompagnée d'une pluie torrentielle, a sévi dans presque tout le pays ; à Bucarest, l'eau a fait irruption dans les caves- de plusieurs quartiers ; les canaux ont débordé. A Konstantza, environ six cents soldats s'étaient réfugiés dans de vieux hangars pour se mettre à l'abri de la pluie ; un hangar s'est écroulé à la suite d'une rafale de vent; dans la panique qui s'en est suivie, huit soldats ont été tués et seize ont été blessés. Le Petit Journal – 8 septembre 1909

Mort du baryton Lassalle - Le célèbre chanteur et professeur de chant Lassalle est mort, hier soir, à l'âge de soixante-deux ans, à Paris.  M. Jean-Louis Lassalle était né à Lyon en 1847, d'une famille de négociants aisés. Il débuta à Toulouse, au théâtre du Capitole, comme premier baryton ; il y avait été présenté par M. Campocasso et n'avait alors que vingt-deux ans. Ses qualités exceptionnelles et la maîtrise qu'il montra dès ses débuts, lui valurent son admission au théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où il parut dans Hamlet. Ses succès s'affirmèrent et il entra alors à l'Opéra. Il y débuta en juin 1872, dans Guillaume Tell. Ce fut un triomphe. On le vit reparaître ensuite, avec le même succès, dans l'Africaine et les Huguenots. En 1874, il créa le rôle de Vassili, dans L'Esclave, qu'on jouait à la salle Ventadour; puis celui de Lusace, dans Dimitri, de Joncières (1876). Il rentra de nouveau, la même année, à l'Opéra et y créa, en 1877, le rôle de Seindia, dans le Roi de Lahore, de Massenet. Sa carrière, depuis lors, se poursuivit toujours glorieuse. Depuis quelques années, il s'était retiré de la scène et avait donné des leçons de chant très appréciées. Le Petit Journal – 8 septembre 1909

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