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19 septembre 2009

Les actualités du 19 septembre 1909

orage paris 1909

Un orage effroyable s'est déchaîné sur la région parisienne

Les perturbations atmosphériques qui ont marqué les soirées d'hier et d'avant-hier ont causé à Paris et dans la banlieue de nombreux accidents et aussi de curieux incidents. Notons d'abord l'éboulement de la gare Saint-Lazare qui a provoqué dans le quartier une grosse émotion.

Devant la gare Saint-Lazare, à trois heures du matin, une partie du trottoir et la moitié de la chaussée de la rue Saint-Lazare se sont effondrées sur une longueur d'une vingtaine de mètres et le kiosque placé au coin de la cour de Rome, et de l'hôtel Terminus a été à demi renversé. L'autotaxi n° 793-G.7 s'est trouvée suspendue au-dessus d'une excavation profonde de six à huit mètres, où tuyaux et fils électriques s'enchevêtrent dans un inextricable fouillis.

Le chauffeur Maurice Hermann, qui pilotait la voiture, vit le sol s'affaisser brusquement sous lui avec des craquements sourds, bientôt suivis d'un bruit d'écluses ouvertes. Il me sembla, nous dit-il, que je me trouvais devant une cascade. L'égout collecteur, rempli par l'averse, s'était rompu et une galerie voisine du Métropolitain, en voie de construction, avait été inondée. La circulation est totalement suspendue dans cette partie si animée de la rue Saint-Lazare et un service d'ordre spécial a du être organisé.

Rue Julien-Lacroix, la foudre est tombée sur un temple protestant. La croix qui domine l'édifice, atteinte par le fluide électrique, menace ruine et a dû être consolidée. A Ivry, les caves furent inondées et l'on dut faire appel aux pompiers et a la troupe pour les vider. Une maison sise rue du Moulin-à-Vent et appartenant à M. Pralon s'est écroulée minée par les eaux ; on n'eut heureusement pas d'accident de personne à déplorer.

Dans beaucoup de communes, les circuits téléphoniques sont interrompus. A la gare de Juvisy, par suite d'un-court-circuit dû à la foudre, la lumière électrique a manqué une partie de la nuit. Les tramways de Vanves, Malakoff, Issy ont vu leurs courants interrompus et sont restés en panne. Mêmes incidents sur d'autres lignes des Tramways-Sud.

A Bagnolet et à Montreuil, a partir de dix heures du soir, on a essayé les canons qui bombardent les nuages, dans le but de les dissiper ou de les détourner. Le bruit des détonations, joint aux éclats du tonnerre, n'a pas été sans causer une vive émotion dans les quartiers de Belleville et de Ménilmontant où la pluie faisait rage. Des gens, un instant, ont redouté la fin du monde, alors que les autres s'occupaient à conjurer les éléments déchaînés. Dans toute la banlieue parisienne, les arbres fruitiers ont été secoués par la tourmente. La récolte, qui s'annonçait très belle, : est très compromise sinon perdue.

Le Matin – 19 septembre 1909

Aristide_Bruant

EN BREF

uk Réjouissants entractes - La question toujours agitée de l'ennui causé au spectacle par la longueur des entractes vient d'être résolue par un théâtre de Londres, le Colyseum, d'une façon assez originale. Une fois l'acte fini, un grand tableau cinématographique est placé sur la scène et, au moyen de projections, présente aux spectateurs des charades, des énigmes et des rébus dont on les invite à chercher les solutions. Ceux qui les trouvent exactement reçoivent de l'administration du théâtre une prime en argent et deux places gratuites pour une prochaine représentation. Le Gaulois – 19 septembre 1909

Espagne Le Concours international hippique de Saint Sébastien - Une affluence extraordinaire, venue en partie de Biarritz et des villes de la frontière française, a assisté à la deuxième épreuve militaire internationale dans laquelle les officiers espagnols et étrangers se disputaient un prix unique, consistant en un objet d'art de 12,000 francs. Dans la tribune royale avaient pris place : le roi Alphonse XIII, la reine Victoria, la reine Marie-Christine et le grand-duc Boris. Le parcours de 1,000 mètres environ est semé de 16 obstacles, la plupart très sérieux. Pour la circonstance, le jury civil est renforcé du major Beresford, chef de la mission anglaise ; du colonel Oliveiro César, chef de la mission argentine; du colonel portugais José de Albuquerque ; du colonel italien Natali, du commandant belge Morel, du capitaine Paris, attaché militaire à l'ambassade de France à Madrid et du duc de Tétuan, chef de la délégation espagnole. C'est l'ensemble des fautes commises par chaque groupe d'officiers qui devait déter miner les décisions du jury. Cette fois-ci encore, la victoire est restée aux officiers italiens, qui n'ont fait que 18 fautes. Voici les noms de ces officiers : lieutenant Amalfi, lieutenant prince Capece Zurio, lieutenant Bianchetti, lieutenant comte Antonelli, lieutenant Gaspare Rolla. Les trois derniers, de l'Ecole de cavalerie. Ont été classés : 2es, les officiers espagnols, 32 fautes ; 3es, les officiers argentins, 34 fautes ; 4es les officiers belges, 39 fautes ; 5es, les officiers français, 42 fautes ; 6es, les officiers anglais, 55 fautes. Dès que le résultat a été connu les officiers italiens sont venus saluer le Roi et la Reine qui les ont félicités.(...). Le Figaro – 18 septembre 1909


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