Les actualités du 6 ctobre 1909
Cet hiver, on dansera "l'aeronette"
Quelles seront les danses nouvelles de cet hiver ? Les professeurs, réunis hier à l'académie des maîtres de danse, ont donné leur approbation à des pas inédits, dont deux ont particulièrement retenu leur attention, et qui répondront ainsi au besoin de nouveauté que réclament les amateurs.
Nous aurons d'abord la "Française", musique et chorégraphie de M. Malherbe, élève du maître de ballet Maugui. Puis une pavane chantée et dansée, nouveau genre tout en restant dans le genre ancien, et qui a pour auteur M. Lefort.
Mais celle des danses qui recueillit le plus d'applaudissements fut "l'aéronette", du même professeur Lefort, et qui transporte l'actualité dans la chorégraphie.
En voici la description :
1e Les danseurs se tiennent comme pour toutes les danses tournantes et font, sur deux mesures très accentuées, des temps de galop en avant imitant ainsi le roulement de l'aéroplane.
2e "L'aéroplane se met en vol". Les danseurs à ce moment ont un mouvement de bras de bas en haut imitant ainsi le vol d'un oiseau, ils font ensuite quelques petits pas marchés.
3e "L'aéroplane est en l'air": pas très glissés en balançant légèrement les bras, imitant ainsi l'aéroplane cherchant à trouver son aplomb, ce mouvement se continue plusieurs fois.
Pour terminer, "descente de l'aéroplane", imitée par les danseurs se jetant vivement d'un pied sur l'autre, en inclinant la tête légèrement en avant.
Cette danse, qui n'a rien des évolutions excentriques, est très correcte, maie son caractère principal réside surtout dans son originalité amusante. Elle fut saluée des bravos des assistants. Et maintenant: "En place, pour l'aéronette !"
Le Petit Parisien – 6 octobre 1909
Nijinski et les ballets Russes à Paris |
EN BREF
Le tour du monde dans un tonneau - Partis de Venise, le 20 juin, deux hommes intrépides, Attilius Xinardi. et Eugenio Vianello, accomplissent le tour du monde. Ils voyagent avec un tonneau, ce tonneau leur sert de maison et d'abri. Après avoir traversé la Suisse, ils viennent d'arriver à Paris, et ils nous ont rendu visite hier. Ils vont repartir pour Calais, gagneront Londres et, de là, rouleront vers la Belgique, la Hollande, le Danemark, la Suède et la Norvège. Le Matin – 6 octobre 1909
Une cantatrice victime d'un accident d'automobile — Une artiste de
l'Opéra, Mme Clotilde Samara, qui, l'hiver dernier, interpréta le rôle de Thaïs,
a été samedi dernier victime d'un accident d'automobile, au bois de Boulogne,
près de Bagatelle. Le conducteur de l'automobile, où elle avait, pris place,
voulant éviter, une voiture qui arrivait sur lui, fit un brusque virage et alla
buter contre un arbre. Par suite du choc, Mme Samara fut projetée avec force
contre un des panneaux de la voiture. Elle fut assez sérieusement contusionnée à
la tête et sur diverses autres parties du corps. Des promeneurs accoururent Mme
Samara était évanouie ; on la transporta à son domicile, rue des Pyrénées, où
elle dut s'aliter. La cantatrice se plaint de violents maux de tête et de
douleurs internes. Le médecin qui lui donne des soins a prescrit le repos le
plus absolu. Mme Samara venait de signer, par télégramme, un engagement pour le
Théâtre-Impérial de Saint-Pétersbourg. Le Temps – 5 octobre 1909