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CPA Scans
14 octobre 2009

Les actualités du 14 octobre 1909

Fransisco_Ferrer_Guardia

Les suites de la semaine tragique de Barcelone: L'anarchiste Ferrer est exécuté après un procès expéditif

C'en est fait. Ferrer a été fusillé ce matin, à neuf heures, dans les fossés de Monjuich, debout et les yeux bandés. Les soldats chargés de l'exécution avaient été désignés par le sort. Le général du génie Escrim commandait les troupes. Jusqu'à la dernière minute l'opinion était demeurée incertaine sur le sort du fondateur de l'Ecole Moderne. Tandis qu'une partie de la population croyait déjà qu'il était tombé sous les balles mercredi matin, d'autres pensaient que la sentence du conseil de guerre ne serait pas exécutée. On savait qu'elle prononçait la peine capitale, mais la cassation ou la grâce pouvaient intervenir.

C'est hier soir que Ferrer avait été mis en chapelle, selon la coutume : il ne pouvait donc plus avoir de doute sur sa fin imminente. Il demanda son avocat, qui se rendit auprès de lui dans la nuit — le capitaine Galceran n'avait donc pas été arrêté, comme le bruit en avait couru. Le condamné s'efforça de garder son sang-froid., mais l'émotion le gagna peu à peu au cours de l'entretien suprême.

Ce matin, au moment fixé pour l'éxécution, les pentes qui conduisent à Monjuich étaient garnies de troupes. Un peu avant neuf heures, deux moines se présentèrent à Ferrer, qui refusa les sacrements. Aussitôt après, il tomba sous le feu d'un peloton d'infanterie. Avant de mourir, il avait fait son testament par devant Maîre Permayer, doyen des notaires. On ne connaît pas la teneur de cet acte.

La nouvelle de l'exécution de Ferrer a produit une profonde impression dans la ville. Dans les conversations particulières, on traitait très durement les membres du cabinet. On commentait une protestation des amis de Ferrer et de Soledad Villafranca, la compagne dudéfunt — protestation publiée par lejournal républicain El Pais. Ce document insiste sur les anomalies du jugement en conseil de guerre.

Des précautions militaires ont été prises sur tous les points de la ville ; les édifices religieux sont gardés par les troupes comme si l'on redoutait une nouvelle insurrection. Les conseils de guerre continuent à fonctionner.

Le Petit Parisien – 14 octobre 1909

tigre cent_ans

 

L'insurrection en Catalogne

Le bourreau d'Alger a tranché trois têtes

Une violente émeute éclate à Barcelone. Nombreux morts

Barcelona_2 Une exécution capitale à Paris

 Attentat anarchiste contre une usine

Réunion de boxe interrompue par le public furieux

EN BREF

L'exécution de Ferrer a provoqué une vive émotion à Paris, où l'opinion publique était agitée depuis quelques jours par les dépêches d'Espagne publiées par les journaux et par les meetings de protestation organisés en faveur du prisonnier. Dès qu'elle a été connue, les socialistes et les révolutionnaires de la G. G. T. ont organisé une manifestation devant l'hôtel de l'ambassade d'Espagne. La police a protégé cet immeuble contre toute agression ; mais elle a dû réprimer un commencement d'émeute, où les professionnels du désordre ont joué leur rôle habituel. La soirée a été mouvementée, et par moments, marquée d'incidents tragiques. Un énergumène, tirant sur M. Lépine, qui n'a pas été atteint, un coup de revolver, a tué un agent. Il a fallu charger les émeutiers, et il y a eu de part et d'autre de nombreux blessés. Le Temps – 15 octobre 1909

Le meeting d'aviation de Juvisy - Il y avait hier sur l'aérodrome de Juvisy une foule assez nombreuse, mais le temps n'était pas favorable et les aviateurs n'ont pu voler qu'assez tard dans l'après-midi. La journée a été marquée par deux accidents sans gravité. Latham, pilotant un nouveau monoplan appartenant au capitaine Burgeat, s'enleva fort aisément avant la ligne de départ. Les remous qui règnent au-dessus de l'aérodrome assaillirent l'appareil au premier virage. Latham se redressa fort habilement, mais au second virage, le monoplan fut à terre. Dans la descente, un peu rapide, l'aile gauche se brisa. Le pilote était heureusement indemne. L'autre accident survint à l'aviateur Gaudart, qui pilote un biplan. Après avoir fait un vol en ligne droite, Gaudart revenait à contre-piste lorsqu'on arrivant près des barrières du pesage, à l'endroit même où le capitaine Ferber brisa son appareil, l'aviateur ne parvint pas à couper l'allumage du moteur qui, fort heureusement, ne tournait pas à son régime. Roulant à faible allure, le biplan fit un quart de tour, dressant la pointe face au vent, et il alla donner dans la balustrade. Le public avait eu le temps de s'enfuir. L'appareil est pour ainsi dire perdu ; la cellule principale est brisée à plusieurs endroits, l'équilibreur d'avant est cassé et une des poutres longitudinales est fracassée, Paulhan, qui avait muni son biplan d'un réservoir contenant 63 litres d'essence, accomplit ensuite trois tours de piste; puis de Lambert, sur son biplan Wright, se maintint dans l'air pendant une dizaine de minutes, et enfin Jean Gobron évolua sur deux kilomètres. Le Temps – 15 octobre 1909

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