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CPA Scans
23 octobre 2009

Les actualités du 23 octobre 1909

baronne de la roche

Une aviatrice vole à Chalons sur Marne

Paris a ses femmes cochères. Longtemps, la chronique s'occupa des faits et gestes de ces chevalières du fouet qui, maintenant, passent à peu près inaperçues dans les rues.

Paris a également des femmes chauffeuses ; il en possède même, à l'heure actuelle, une, dont le teint, du plus beau noir, révèle l'origine africaine ; mais, de cela, la "capitale du monde" s'étonna moins. Ne s'habitue-t-elle pas à tout ?

Et voici que nous sommes en passe d'avoir des femmes aviatrices ! Un matin de l'an dernier, Mlle Thérèse Peltier osa — la première — enjamber le réseau de fils de fer qui entoure l'inconfortable siège d'un aéroplane et, sous la conduite de l'expert aviateur Léon Delagrange, accomplir un petit tour dans les airs. Son exemple souvent fut imité et hier encore Mlle Jeanne Laloë, une de nos premières "avocates", goûta aux délices de la balade aérienne. Mais voici qui est mieux.

Une frêle femme, Mme la baronne Delaroche, peu confiante, sans doute, dans la virtuosité des représentants du sexe fort, a voulu, — par qui peut-on mieux être servie que par soi-même ? — prendre en main les rênes du coursier ailé. Audacieusement, elle s'est confiée à un aéroplane, et les rares spectateurs qui, il y a deux jours, se trouvaient sur l'aérodrome de Bouy, purent la voir s'élever dans les airs.

A vrai dire, son envolée fut courte — de quelque 300 mètres seulement — mais Mme La baronne Delaroche compte devenir rapidement maîtresse dans l'art de voler, et comme on la dit adroite et prudente, préparons-nous à l'applaudir.

La Presse – 23 octobre 1909


EN BREF

A la Porte-Saint-Martin. M. Guitry est admirable dans " la Griffe", le drame poignant de M. Henry Bernstein - La Porte-Saint-Martin a repris la Griffe, que joua naguère le théâtre voisin, la Renaissance. C'est une pièce terrible. Jamais M. M. Bernstein n'a écrit un drame plus violent. Il y a étudié le cas de l'homme de cinquante ans qui épouse une femme trop jeune et surtout trop perverse. Elle conduit vite ce politicien impeccable aux compromissions et à la honte. Elle le trompe, elle l'abaisse. Il était intelligent. Il devient gâteux, ce qui ne l'empêche pas d'être ministre. Sur le point d'être arrêté, abandonné par cette créature infâme qu'il adore toujours, il devient fou. Il monte sur le bureau' du ministère et pousse des cris incohérents, tandis que sous ses fenêtres, hurle la foule. Assez médiocrement interprétée par les femmes, la pièce est très bien jouée par M. Magnier qui représente le socialiste pur. ' Ce personnage s'oppose au lamentable héros du drame qui s'agenouille devant lui en le suppliant de ne pas lui prendre sa femme. Mais ce qui est incomparable, c'est le talent — peut-être le génie — de M. Guitry. Il faut le voir dans le rôle de Courtelon. Il faut assister aux étapes de sa déchéance. Jamais un acteur ne nous a. donné une impression plus belle, plus complète. Il a, dans la pièce de M. Bernstein, l'occasion de déployer toutes les ressources de son art. Réjouissons-nous de posséder un tel comédien. Le Matin – 22 octobre 1909

Duc et Petit-Max - L'Ambigu compte deux nouveaux pensionnaires qui débuteront dans Nick Carter, le vendredi 29 octobre (générale le jeudi). Il s'agit de deux chiens de police, de la race dite Gronendael, appelés l'un Duc l'autre Petit-Max. On les verra, au quatrième tableau de la pièce actuellement à l'étude, se livrer à une véritable chasse à l'homme, sous les ordres du détective Nick Carter, contre Melville et sa bande. Convoqués hier a une première répétition, ils n'ont fait que débrouiller leur rôle, sans s'émouvoir de la rampe "à plein feu", ni des maisons de toile parmi lesquelles ils auront a se démener. Par contre, ils sont tombés en arrêt en voyant un homme logé comme eux dans une niche : c'était le souffleur. Ce dernier voulant étendre la main pour caresser Petit-Max, le chien montra les crocs, se fâcha sur un ton qui n'admettait pas de réplique. Le souffleur se le tint pour dit. Le Matin – 23 octobre 1909

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