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CPA Scans
26 octobre 2009

Les actualités du 26 octobre 1909

faubourg saint martin ruines

Explosion à la gare de l'Est – 1 mort et 4 blessés

Une formidable explosion, dont il a été jusqu'ici impossible de déterminer la cause, s'est produite hier, à la fin de l'après-midi, à la gare de l'Est, dans le bâtiment des messageries, situé au 137 du faubourg Saint-Martin. La. chaudière du calorifère à eau chaude chauffant les bureaux des messageries, les dortoirs des mécaniciens et les bureaux des agents, venait de sauter.

La détonation fut effroyable et les dégâts importants ; le plafond du sous-sol où est installé le calorifère fut défoncé, les cloisons éventrées; des matériaux de toute sorte furent projetés aux environs et, sous la vibration de l'air, les vitres des maisons voisines se brisèrent. Il y eut malheureusement des victimes : un mort et quatre blessés.

Les chauffeurs venaient de quitter le calorifère, après avoir vérifié le bon fonctionnement de la chaudière ; mais, de l'autre côté de la cloison qui fut démolie se trouve la lampisterie où se tenaient, à cet instant, plusieurs employés occupés à préparer les lampes des trains en formation. Cinq d'entre eux furent atteints.

Ce sont : M. Hubert Poizeau, cinquante et un ans, marié et père de trois enfants, habitant 5, rue de Tanger ; il eut la poitrine défoncée et mourut presque sur le coup. MM. Felix Gruselle, soixante ans marié et père d'un enfant, demeurant 78, rue de Meaux, a été transporté grièvement blessé à l'hôpital Lariboisière ; Alphonse Noirtin, quarante-quatre ans, 14, rue Secrétan, blessé à la tête ; Oscar Daroux, vingt-six ans, 117, quai Jemmapes, blessé à la tête; Henri Cogniot, vingt-huit ans, homme d'équipe, 42, rue Montereau, à Rosny-sous-Bois, également atteint à la tête. Après avoir reçu sur place les soins nécessaires, ces hommes ont été reconduits à leur domicile.

Au premier signal d'alarme, les pompiers de la rue du Château-d'Eau et de Chateau-Landon accoururent, mais ils ne purent qu'aider à consolider les restes du bâtiment, qui menaçait de s'effondrer. Aussitôt après l'accident et les blessés soignés, M. Colonna d'Istria, commissaire spécial de la gare de l'Est, commença l'enquête, dont bientôt après M. Albanel, juge d'instruction, prit la direction, commis par le parquet, ainsi que M. le docteur Pol, médecin légiste, et M. Arnould, architecte expert.

Les magistrats constatèrent que la force de l'explosion avait été telle que sept travées de fer furent arrachées des murs et projetées hors du bâtiment. Le plancher du bureau des arrivages en grande vitesse, qui est immédiatement au-dessus de la chaufferie, fut éventré ; mais aucun employé ne fut atteint, en raison de ce que les tables où ils travaillaient se trouvent placées tout autour de la pièce.

Au moment de l'explosion, un train de banlieue entrait en gare ; les voyageurs, pris de peur, se sauvèrent de tous les côtés à travers les quais et les salles de la gare.

Le Gaulois – 26 octobre 1909


EN BREF

Mort de Mlle Juliette Dodu, une héroïne de la guerre de 1870 - Mlle Juliette Dodu, une des héroïnes de 1870, vient de mourir en Suisse où elle était allée en raison de son état de santé, il y a quelques mois. Née en 1850, à Saint-Denis, dans l'ile de la Réunion, elle était employée au bureau du télégraphe de Pithiviers, dont sa mère avait la direction, au moment de la guerre. Les Prussiens entrèrent le 20 septembre à Pithiviers. Mlle Dodu, après avoir télégraphié hâtivement leur arrivée, cacha ses appareils avec seulement l'idée d'empêcher l'ennemi de s'en servir. Mais les Prussiens ayant oublié, en coupant les fils celui qui se dirigeait sur Orléans, Mlle Dodu mit à profit cette occasion pour correspondre par Orléans, avec Tours où résidait le gouvernement. Mlle Juliette Dodu, une des héroïnes de 1870, dont le Petit Journal a parlé à différentes reprises, vient de mourir en Suisse où elle était allée en raison de son état de santé, il y a quelques mois.Née en 1850, à Saint-Denis, dans l'île de la Réunion, elle était employée au bureau du télégraphe de Pithiviers, dont sa mère avait la direction, an moment de la guerre. Les Prussiens entrèrent le 20 septembre à Pithiviers. Mlle Dodu, après avoir télégraphié hâtivement leur arrivée, cacha ses appareils avec seulement l'idée d'empêcher l'ennemi de s'en servir. Mais les Prussiens ayant oublié, en coupant les fils, celui qui se dirigeait sur Orléans, Mlle Dodu mit à profit cette occasion pour correspondre par Orléans, avec Tours où résidait le gouvernement Défense Nationale, qu'elle entretint couramment des mouvements de l'ennemi. Elle eut même l'audace, pendant une absence des Prussiens, de faire établir un fil spécial sur Montargis par un employé. Plus tard, après la prise d'Orléans, les Prussiens ayant repris possession de Pithiviers et y ayant installé leur matériel de télégraphie, elle trouva le moyen d'intercepter la correspondance de l'ennemi en établissant dé la fenêtre de sa chambre une dérivation sur le fil électrique. Découverte et arrêtée, la vaillante jeune fille fût condamnée à mort par un conseil de guerre et elle aurait probablement été fusillée sans l'intervention du prince Frédéric-Charles, que tant de patriotisme émut de pitié. Citée à l'ordre du jour par le gouvernement de la Défense nationale, Mlle Juliette Dodu reçut, en 1877, la médaille militaire, puis la croix de la Légion d'honneur l'année suivante. La Presse – 26 octobre 1909

Accident d'automobile — Hier, dans l'après-midi, M. Henry Kapferer, l'aviateur bien connu, se rendait en compagnie de son frère Marcel, de M. Chenu, constructeur d'automobiles, et de Mme Chenu, en automobile au hangar de Beauval, près de Meaux, lorsqu'à la sortie du village de Torcy un ressort de la voiture cassa brusquement. L'auto fit une embardée et se jeta contre un peuplier sur l'un des côtés de la route. Les quatre voyageurs furent projetés les uns sur les autres. M. et Mme Chenu n'eurent aucun mal M. Marcel Kapferer en fut quitte pour quelques ecchymoses. Quant à M. Henry Kapferer, il fut presque complètement scalpé. Très courageusement le blessé poursuivit la route à pied et se rendit aux établissements de Noisiel, où le chirurgien Amieux lui donna, les soins les plus empressés. Grâce à cette circonstance heureuse, le sympathique sportsman sera complètement guéri dans quelques semaines. Le Temps – 26 octobre 1909

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