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2 novembre 2009

Les actualités du 2 novembre 1909

La Toussaint

1910

toussaint montparnasse

Sous un ciel gris, duquel tombait, parfois une pluie fine et pénétrante, les Parisiens, tenant à honorer la mémoire de leurs chers morts, oui envahi, hier, les cimetières. Hommes, femmes, enfants, les bras chargés de gerbes de fleurs, où dominaient les chrysanthèmes, n'ont cessé, durant cette journée du souvenir, de parcourir silencieusement les bordées de sépultures.

Au Père-Lachaise, où dorment nombre de ces personnages dont les noms sont passés a la postérité, l'affluence, jusqu'au soir, a été considérable. Comme les années précédentes. Mme Félix Faure est venue s'agenouiller sur la tombe de son mari. Respectueusement saluée à sa descente de voiture par le conservateur du cimetière, la veuve de l'ancien Président de la République s'est rendue avant de visiter la nécropole dans la chapelle qui domine l'avenue principale.

Les tombeaux d'Héloïse et Abélard, d'Allan Kardec, de Balzac, de Musset, de Thiers, du sergent Hoff et beaucoup d'autres encore, ont reçu la visite de pèlerins fidèles. Au cimetière Montmartre. Alexandre Dumas, Théophile Gautier, les frères de Goncourt. Francisque Sarcey, Ambroise Thomas ne furent point oubliés par leurs disciples et leurs admirateurs. Des âmes tendres saluèrent avec émotion la modeste sépulture d'Alphonsine Duplessis, l'inoubliable Dame aux Camélias.

A Pantin, Saint-Ouen, Ivry, Bagneux, nécropoles populaires, où reposent, pressés les uns contre les antres, tant de pauvres gens, des familles entières vinrent prier en silence et les hommages rendus à ces morts modestes ne furent pas les moins touchants.

Voici pour la journée d'hier, le chiffre des entrées dans les cimetières de Paris et de la banlieue : Père-Lachaise, 84.800; Montmartre, 25.200; Monmartre (Saint-Vincent), 1.524; Montparnasse, 56788; Saint-Ouen, 107.462; Saint-Ouen (ancien), 13.040, Ivry, 65.647; Bagneux, 66.300; Pantin, 88.527 ; Clichyr 9.230 ; Passy, 5.375 ; Auteuil, 1.650 ; la Chapelle, 1.230 ; La Villette 1.220 ; Charonne; 245 ; Bercy, 1.402 ; Grenelle, 867 : Vaugirard, 1.530 ; Belleville, 723 ; Saint-Pierre de Montmartre, 1.425 ; Grand-Montrouge, 16.534 ; Pré-Saint-Gervais, 12.453; Gentilly, 6.682; Kremlin, 11.600. Au total : 581.783. L'année dernière le chiffre des entrées s'était élevé à 523.968.

La Presse – 2 novembre 1909


EN BREF

Ollioules ravagée par la grêle - Toulon, 1er Novembre. Un orage de grêle s'est abattu, dans la nuit de dimanche à lundi, sur Ollioules, dont les vastes et beaux jardins, couvrant près de 1.500 hectares, ont été littéralement saccagés. Ollioules, centre important du commerce des fleurs, exportant sur l'Angleterre et sur l'Allemagne, présente un aspect désolé. La couche de grêlons atteignit, en certains endroits, plus de trente centimètres d'épaisseur. Tous les vitrages ont été brisés. L'eau dévala des hauteurs, renversant les murs, ravinant les jardins et transformant en de vastes fondrières ce qui était, auparavant, de brillants parterres. Les dégâts immédiats dépassent deux millions, sans compter le dommage subi par les industries accessoires qui font vivre les 6.000 habitants d'Ollioules. Le maire d'Ollioules a réuni d'urgence aujourd'hui, à midi, son conseil municipal et constitué une commission pour recueillir les déclarations des sinistrés. Il a télégraphié au ministère et aux élus pour signaler cette grave situation. A Toulon, les pluies diluviennes de la nuit dernière ont causé des éboulements sur le boulevard du littoral, où est en construction la nouvelle ligne de tramways.Les terres ont glissé a la mer, entraînant les rails et les pylônes. Les gardes-fous et les parapets ont été démolis. La circulation est devenue dangereuse sur certains points. Le Petit Journal – 2 novembre 1909

Trois navires en détresse devant Jersey - Jersey, 1er Novembre - Le canon d'alarme ayant annoncé qu'un navire était en détresse, un remorqueur a quitté immédiatement notre port tandis qu'on armait précipitamment le canot de sauvetage. Le remorqueur se porta au secours du caboteur Mizpah qui avait arboré le drapeau à mi-mât comme signal de détresse. C'est alors que le capitaine apprit que l'autre voilier Vénus venait de se briser contre les rochers de Noirmoutier. Le bateau de sauvetage arrivé dans l'entre-temps resta à côté du Mizpah pour porter assistance si cela était nécessaire et la remorquer se porta au secours de l'équipage du voilier Vénus. Ce dernier bateau avait coulé à quelques encablures de la terre, aussi l'équipage, qui se composait du capitaine Pitman et de ses deux fils, avait pu gagner la plage à la nage. Le capitaine Pitman confirma à son tour au capitaine du remorqueur qu'il avait vu un voilier français dans une position dangereuse et qu'après une très forte bourrasque ce bateau avait disparu. L'on a tout lieu de craindre que ce bateau français dont on ignore le nom a été englouti corps et biens, car l'endroit où il fut aperçu en détresse est excessivement dangereux. Le Petit Journal – 2 novembre 1909

Le dirigeable italien cause un accident mortel - Rome, 1er Novembre - Après être allé de Bracciano à Naples, où il avait été accueilli par des acclamations, le dirigeable militaire était revenu à Rome où il avait atterri sur la place d'Armes pour renouveler son approvisionnement de benzine. Une foule énorme s'était aussitôt massée autour du dirigeable et suivait la manœuvre de si près que l'on jugea prudent de La refouler. Au moment où le ballon se préparait à s'enlever pour regagner Bracciano, le lieutenant Rovetti, du bataillon des aérostiers, fit tous ses efforts pour éloigner le public et éviter ainsi un accident. Les hélices s'étant mises en mouvement, le lieutenant aperçut des enfants qui s'étaient glissés jusqu'au dirigeable et risquaient d'être atteints ; il s'élança vers eux pour les protéger, mais lui-même s'approcha d'une hélice qui lui enleva la figure. Le front, le nez et les yeux du malheureux officier furent tranchés et envoyés au loin. La mort fut naturellement instantanée. La victime de cet accident qui causa une énorme émotion était le fils d'un colonel retraité et avait vingt-huit ans. L'hélice ayant été détériorée, le dirigeable a été transporté près de la caserne du génie où il est resté quelques heures, gardé par des soldats, et après avoir été réparé, il a regagné Bracciano, où il a atterri sans incident. Le Petit Journal – 2 novembre 1909

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