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CPA Scans
23 novembre 2009

Les actualités du 23 novembre 1909

dragons

Grève des dockers de Saint-Malo: graves désordres, la troupe charge.

Saint-Malo, 22 novembre. Les négociants et armateurs ont tenté ce matin une reprise de travail. Les quais étaient occupés par l'infanterie, la gendarmerie et les dragons. Quelques dockers avaient commencé le déchargement des navires Iro et Erick lorsque les grévistes vinrent en masse sur les quais après une réunion à la Bourse ou travail.

Ils ont lancé des pierres sur les ouvriers qui ont alors abandonné les navires, et sur les gendarmes, dont un a eu le menton fendu. Les dragons ont immédiatement chargé et dispersé les grévistes.

Un fait plus grave s'est produit cet après-midi. Les gendarmes emmenaient en voiture un gréviste arrêté sur les quais pour menaces et outrages envers la force publique. Arrivés rue Porcon-de-Labarbinais, ils se sont trouvés environnés de deux cents grévistes environ qui ont arrêté la voiture et fait descendre le prisonnier.

Le commissaire de police ayant voulu intervenir, une violente bagarre s'est produite. Les grévistes, de plus en plus menaçants, essayèrent de dégager leur camarade. Le préfet et le sous-préfet, qui étaient présents a cette scène, ont aussitôt appelé la cavalerie qui a réussi à cerner les grévistes, A ce moment, une deuxième arrestation a été opérée, pour les mêmes motifs. Le premier gréviste arrêté s'est alors couché à terre, pendant que les grévistes essayaient une seconde fois de le délivrer.

Au cours de la bousculade, les dragons ont chargé pour dégager la place du Pilori, où s'était groupée la manifestation. Le gréviste resté à terre a été piétiné par les chevaux. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital. Le second gréviste arrêté a été immédiatement conduit devant le procureur de la République et écroué à la prison.

L'émotion en ville était considérable et tous les magasins avaient immédiatement fermé. Plusieurs chevaux de dragons ont été frappés à coups de couteau. Les grévistes ont tenu une réunion a la suite de ces manifestations. En sortant, ils ont parcouru la ville, en cortège, et se sont rendus à la Bourse du travail, escortés de gendarmes et de dragons. Des mesures très rigoureuses sont prises pour cette nuit.

Le Petit Parisien – 23 novembre 1909


EN BREF

Grave accident d'automobile en Auvergne – Clermont-Ferrand - 22 novembre — Un terrible accident d'automobile s'est produit aujourd'hui, à un kilomètre de la commune de Saint-Genès-Champespe, en pleine montagne auvergnate. M. Besseyre ingénieur fort connu dans le monde de l'automobile, conduisait une douze-chevaux appartenant à M. Lamazières, bijoutier à Clermont, et dans laquelle avaient pris place MM. Lamazières, Fialon, secrétaire du commissaire central de Clermont ; Monestier, chef de la Sûreté à Clermont, et le neveu de celui-ci. A un virage brusque, à angle droit l'auto dérapa et heurta une borne kilométrique. M. Monestier, son neveu, et M. Fialon furent précipités violemment sur le sol, quelques mètres plus loin. M. Besseyre, qui n'était plus maître de sa direction, essaya vainement de maintenir la machine, qui faisant une embardée formidable, capota. M. Besseyre fut tué sur le coup. M. Lamazières a une clavicule cassée et des lésions graves. M. Monestier, relevé sans connaissance, mourait quelques heures après, entre les mains du docteur Dionys, professeur à la faculté de médecine de Clermont, qui avait tenté l'opération du trépan. M. Fialon a un bras cassé. Le neveu de M. Monestier en a été quitte pour des égratignures. Le Matin – 23 novembre 1909

Un homme sous un tramway - Un très grave accident est arrivé, hier après midi, vers cinq heures, en face du 125 de la rue Lafayette. Un homme, âgé de quatre-vingt ans traversait la chaussée lorsqu'il fut renversé par un tramway Saint-Augustin-cours de Vincennes. Avant que le wattman fût parvenu à bloquer ses freins, le malheureux piéton avait disparu sous la lourde voiture. On a dû avoir recours aux pompiers pour retirer l'infortuné. Il avait reçu de si graves blessures qu'on dut en toute hâte le transporter à l'hôpital Lariboisière. On a trouvé sur lui des papiers au nom de M. Bloc, rentier, 9, rue des Lions. M. Archer, commissaire de police, a procédé à une enquête pour établir les responsabilités. Le Petit Parisien – 23 novembre 1909

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