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18 décembre 2009

Les actualités du 18 décembre 1909

Leopold_ii_belgien

belgique Mort du roi des Belges Leopold II

Le roi Léopold est mort ce matin un peu après 2 heures et demie, emporté brusquement par une embolie. Le roi était veillé par deux religieuses. Les docteurs Thiriard et Depage se trouvaient dans une pièce voisine. Les religieuses ayant remarqué vers 2 heures et demie que le roi donnait des signes d'agitation, prévinrent les docteurs Thiriard et Depage et le baron Goffinet qui accoururent. Le roi, portant la main a sa gorge, dit d'une voix éteinte, en s'adressant au docteur Thiriard : Docteur, j'étouffe. Le médecin fit en hâte une piqûre de caféine, mais sans succès. Le roi expira tout à coup. Il était exactement 2 heures 37.

Dès que la mort eut été constatée, le baron Goffinet télégraphia a la princesse Clémentine, au prince Albert et a la comtesse de Flandres, fit prévenir le curé-doyen de Laeken, les bourgmestres de Laeken et de Bruxelles, et téléphona aux ministres au comte d'Oultremont, a M. Carton de Wéant, secrétaire du roi ; à la princesse Louise, qui était restée à Buda-Pesth. Le prince Albert et la princesse Clémentine sont arrivés au château de Laeken à 3 heures. Ils se sont rendus directement a la chambre mortuaire, où le curé-doyen de Laeken récitait les dernières prières. Le prince et la princesse ont embrassé le roi, puis sont restés plusieurs minutes inclinés devant le corps. Quand ils se sont retirés, ils avaient les yeux pleins de larmes.

La comtesse de Flandre, les princesses Stéphanie et Elisabeth sont arrivées ensemble au Pavillon des Palmiers. M. Davignon, ministre des affaires étrangères, a notifié officiellement, selon les usages protocolaires, aux souverains et chefs d'Etat, la nouvelle de la mort du roi.Le drapeau flotte en deuil sur le pavillon central du château de Laeken. De nombreux curieux stationnent aux abords du parc. A chaque instant, des voitures et automobiles amènent des personnalités politiques et diplomatiques. Le public aura accès dans la chambre mortuaire, après la mise en bière, après 5 ou 6 heures.

Ce soir, le corps sera transporte au palais de Bruxelles. Les journalistes qui viennent chaque jour prendre des nouvelles du roi à Laeken ont été admis ce matin à saluer la dépouille mortelle du roi. Ils ont été introduits par le général Walris. Une vaste chambre, où se tiennent plusieurs officiers, quelques serviteurs et deux religieuses Il n'y a aucune décoration funèbre. Des candélabres brûlent sur la cheminée. Le roi, en grande tenue de lieutenant-général avec le grand-cordon de l'ordre de Léopold, repose sur le lit Sa figure a une blancheur de cire. Sa physionomie n'est nullement altérée. Il a les mains croisées sur la poitrine Il est chaussé de pantoufles noires, laissant entrevoir des chaussettes blanches.

Le Moniteur a publié un numéro spécial encadré de noir. Ce numéro contient la notification de la mort et publie un arrêté instituant jusqu'à la prestation de serment du successeur au trône, un conseil de régence formé pair le conseil des ministres. Un grand nombre de journaux ont paru également ce matin encadrés de noir. La cour prendra le deuil pour six mois, et la maison du roi pour un an.

Depuis 10 heures du matin, une batterie d'artillerie, amenée dans le parc du cinquantenaire, tire les salves d'usage pour la mort du roi. Les coups se succèdent à des intervalles de 30 secondes. Les canons tirent sans interruption jusqu'à 4 heures de l'après-midi. Le drapeau national a été mis en berne sur tous les monuments publics. Beaucoup de commerçants et même des particuliers, ont arboré des drapeaux cravates de crêpe. Le bourdon de Ste-Gudule se fait entendre tous les quarts d'heure. Les cloches de toutes les églises sonnent également a de courts intervalles. Les théâtres royaux, la Monnaie et le parc resteront fermés jusqu'après les funérailles. Les autres théâtres seront fermés ce soir. L'Université a suspendu ses cours.

L'Ouest-Eclair – 18 décembre 1909


EN BREF

Genre de vol inédit — Depuis quelques jours, on remarquait aux stations d'omnibus de la Madeleine et du boulevard des Italiens, une femme qui se faufilait dans le groupe des personnes qui attendaient l'omnibus, où elle ne montait jamais. Des inspecteurs de la Sûreté furent mis aux trousses do l'inconnue qu'ils observèrent et la surprirent en flagrant délit de vol. Cette femme soulevait subrepticement les robes des femmes contre lesquelles elle se pressait et en faisait tomber le contenu des poches. Un chien merveilleusement dressé prenait dans sa gueule les objets, à terre et les portait à une autre femme qui stationnait à une trentaine de pas, et celle-ci s'en emparait aussitôt. Toutes deux furent arrêtées. La première se nomme Caroline David et dit être artiste lyrique : la seconde s'appelle Berthe Lachaud et est couturière boulevard Voltaire. Une perquisition opérée à leurs domiciles a fait découvrir un certain nombre de porte-monnaie. La voleuse et sa complice ont été envoyées au Dépôt. Le Temps – 18 décembre 1909

Deux taxi-autos en feu — Deux taxi-autos se sont rencontrés hier, vers six heures et demie, rue du Quatre-Septembre, près de La place de l'Opéra. A la suite de ce choc, le réservoir d'essence d'une des voitures a pris feu ; une flamme énorme s'est élevée jusqu'à la hauteur d'un deuxième étage, et en quelques instants les deux voitures, qui étaient restées accrochées, ont été complètement consumées. Il n'y a eu aucun accident de personnes. Le Petit Journal - 18 décembre 1909

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