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25 décembre 2009

Les actualités du 25 décembre 1909

Ivry peniches

Un chaland-citerne chargé d'essence fait explosion à Ivry

Quai du Port-à-l'Anglais, à Ivry-sur-Seine, en face de la raffinerie de pétrole Desmarais, se trouvaient amarrés, à l'estacade de l'établissement, deux péniches : le chaland-citerne Petit-Roger et la Ville-de-Melun, appartenant à la Société immobilière des Raffineries du Midi. Les deux bateaux qui étaient accouplés, venaient d'être chargés d'essence; à destination de Nevers. Hier matin, vers onze heures, — à onze heures cinq minutes exactement — une formidable explosion, semblable à un coup de canon, jetait l'effroi dans la région. La deuxième citerne avant du Petit-Roger venait de prendre feu.

De toutes les usines environnantes, le personnel accourut. M. Lasègue, inspecteur principal de la navigation, et M. René Scherb, directeur des usines Desmarais, prirent immédiatement les mesures nécessaires pour éviter que le sinistre ne s'étendît aux autres récipients d'essence, ce qui aurait pu avoir de terribles conséquences. On sauva tout de suite le marinier Jean-Baptiste Mourette, âgé de trente-quatre ans, qui se trouvait à bord du chaland incendié avec sa femme et ses deux enfants en bas âge. Puis, on isola la Ville-de-Melun et toutes les péniches amarrées en amont du pont d'Ivry.

Cependant, des ouvriers bouchaient hermétiquement, à l'aide de sable et de bâches, les ouvertures des cinq citernes du chaland afin d'étouffer les flammes à l'intérieur. Il ne fallait pas, en effet, songer à faire sombrer le bateau qui était chargé de 220 tonnes d'essence ; par cette opération, le dangereux liquide aurait surnagé tout enflammé sur l'eau et aurait pu provoquer des incendies à bord, des péniches amarrées ou naviguant sur le fleuve. Le feu a donc été rapidement éteint. Une équipe d'ouvriers est néanmoins restée en permanence sur le quai, une partie de la journée, car il était à craindre de nouvelles explosions dans les citernes remplies d'essence. Les pompiers de la localité et ceux de Paris n'ont pas eu à intervenir.

Un important service d'ordre dirigé par M. Bénézech. commissaire de police, aidé de son secrétaire, M. Trameçon, maintenait difficilement la foule des curieux. Le préfet de police était venu se rendre compte de l'importance des dégâts. L'enquête ouverte n'a pas encore déterminé les causes de l'explosion, qui paraît être due à l'imprudence d'un fumeur ou à des flammèches échappées d'un remorqueur. Mme Mourette, la femme du marinier, a été légèrement brûlée au visage.

Le Petit Journal – 25 décembre 1909


EN BREF

Mort du dompteur Bidel – Bidel, le dompteur fameux est mort dans la villa d'Asnières ou il s'était retiré depuis qu'il avait renoncé au dressage des fauves. Il avait soixante-dix ans. C'est en 1874 que Bidel vint établir pour la première fois sa ménagerie à Paris. Il s'installa avenue des Amandiers – aujourd'hui avenue de la République, et ce fût un succès inouï, justifié autant par la variété des animaux que par l'audace incroyable du belluaire. Bidel avait alors sa lionne Aouda, une bête splendide qui, d'une férocité extraordinaire, devenait douce comme un mouton en présence de son maître et le défendait même contre les agressions de ses autres farouches pensionnaires. Un mouton voisinait d'ailleurs dans la cage centrale avec les lions, les tigres, les ours et les hyènes. Bidel faillit être dévoré plusieurs fois par ses fauves et il devait à son courage Et à sa force de n'avoir pas succombé. Il était d'une force musculaire que pouvait seule égaler celle de son digne rival de gloire, le père Pezon. Leur réputation à tous deux était européenne. La fille du célèbre dompteur a épousé M, Rancy, le propriétaire du grand cirque bien connu. Le Petit Journal – 25 décembre 1909

Fin tragique d'une fiancée – Saint-Flour, 24 décembre - La fille d'un gros fermier des Choisinnets commune de Saint-Flour-de-Langogne, Mlle Marguerite Rieutort, âgée de dix-neuf ans, devait se marier. La veille, pendant qu'on faisait les préparatifs pour le repas de noce, le feu prit à la ferme et la consuma entièrement avec toutes ses dépendances, l'intensité du foyer était si grande que rien rue put être sauvé. Malgré la promptitude des secours et le dévouement de la population des communes voisines, les flammes activées par un vent violent, soufflant en tempête, gagnèrent la ferme attenante de M. Célestin Baffle, qui fut également complètement détruite. Les pompiers durent faire la part du feu pour éviter la destruction complète du village, et c'est tout juste si ses habitants purent se sauver. Pour échapper à la mort, certains même, durent faire des efforts prodigieux et sortir en traversant la fournaise. La frayeur, causée par ce sinistre à Mlle Rieutort fut telle qu'elle expira quelques instants après dans les. bras de son fiancé qui, au péril de sa vie, non sans avoir reçu d'assez graves brûlures sur plusieurs parties du corps, l'avait arrachée des flammes. Le Petit Journal – 25 décembre 1909

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