Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CPA Scans
30 décembre 2009

Les actualités du 30 décembre 1909

greve graulhet

Violents incidents de grève à Graulhet

Castres, 29 décembre. La grève des mégissiers de Graulhet qui, depuis trois semaines, s'était passée sans incident grave, a pris, hier, un caractère de violence spontané. Les grévistes, après avoir parcouru les rues de ta ville hier soir, se sont rendus en cortège dans les environs. Ils ont brisé les vitres des usines Cathalo, puis se précipitant sur les balles de sumac, les grévistes les éventrèrent et répandirent leur contenu dans la boue. Une autre usine voisine eut le même sort.

La nuit a été calme en ville où les patrouilles de cavaliers cavalcadaient à de courts intervalles. Par contre, dans la campagne, une vingtaine de poteaux amenant l'énergie électrique aux usines, ont été sciés. Les grévistes, de leur côté, ont organisé des patrouilles qui ont mission de surveiller les paysans qui vont travailler aux usines.

La ville a perdu son aspect de calme. Des groupes stationnent au coin des rues, des incidents nombreux se produisent. Ce matin, un représentant M. Breit, de nationalité allemande, fut violemment pris a partie et injurié par les grévistes. Des menaces on allait passer au geste et déjà des bâtons étaient levés, quand survint un membre du comité de grève qui calma les esprits, et M. Breit a pu se retirer indemne. M. Wanner, un autre représentant allemand, avait été précédemment pris violemment à partie.

Le train de voyageurs venant de Lavaur a été arrêté par les manifestants qui ont tenté de traverser la voie devant, la machine. Le mécanicien a dû attendre que tous les grévistes aient défilé pour reprendre sa marche. Le parquet de Lavaur est arrivé ce matin et a commencé une enquête sur les incidents de la nuit. Après une entrevue avec le sous-préfet, cet après-midi, le comité de grève a promis de ne plus manifester la nuit, et a ordonné aux ouvriers de ne plus pénétrer dans les usines au cours des manifestations.

Le Petit Parisien – 30 décembre 1909

 


EN BREF

Brulé vif

Dramatique incendie – un malade est brûlé vif dans son lit - Sans le courage de deux gardiens de la paix du vingtième arrondissement, les agents Caillibot et Nasureau, deux vieilles femmes et trois petits enfants eussent péri, hier, dans les flammes, 3, rue du Soleil. A cette adresse, un incendie se déclarait, vers minuit, dans le logement de M. Pichon, tailleur. Ce dernier, terrassé par la maladie et couché, avait renversé une lampe à pétrole qui se trouvait sur la table de nuit, et, avant qu'il ait eu le temps d'intervenir, le feu s'était communiqué à des coupons de drap et avait pris des proportions considérables. Réveillés par les cris du malade, des voisins accoururent. M. Pichon fut transporté dans un autre logement. Mais l'incendie faisait rage et bientôt le logis du tailleur était devenu un véritable brasier. Une fumée épaisse avait envahi les escaliers et plusieurs locataires, pris de panique, s'étaient enfuis dans le plus simple appareil. Deux gardiens de la paix, les agents Caillibot et Nasureau accoururent. Ils s'inquiétèrent des personnes qui avaient pu rester aux étages supérieurs. Un logement dans lequel habitaient deux vieilles dames presque infirmes, Mmes Lemoine et Huchard et leurs trois petits-enfants, âgés de deux, quatre et six ans, leur fut signalé. Ils se précipitèrent et, avec les pompiers qui arrivaient à ce moment, ils purent sauver les deux dames et les gamins sans que ceux-ci fussent seulement incommodés. Chargés de leurs précieux fardeaux, les sauveteurs, s'avançant à travers la fumée asphyxiante, arrivèrent dans la rue et confièrent ceux qu'ils venaient d'arracher à la mort à des personnes obligeantes du voisinage. L'incendie put être éteint après une heure de travail ; mais M. Pichon avait été grièvement brûlé, et malgré les soins qui lui furent prodigués, il expirait peu de temps après. Le Petit Parisien – 30 décembre 1909

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité