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CPA Scans
1 janvier 2010

Les actualités du 1er janvier 1910

Maurice Farman

Maurice Farman vole de Chartres à Orléans

En juillet 1908, la presse signalait longuement les expériences au cours desquelles Delagrange effectua des vols de 150 à 200 mètres. Dix-huit mois ont passé, dix-huit mois seulement, et les progrès sont tels: qu'il faudrait être bien osé pour prendre sur soi de prédire ce que sera l'aviation le 31 décembre 1910. Après les vitesses vertigineuses de Latham, évoluant sur l'aérodrome de Doncaster, a 130 kil. à l'heure ; après les randonnées d'Henry Farman tenant l'air 4 h 1/2 et parcourant 230 kil., voici que Maurice Farman vient de se rendre le plus aisément du monde d'une ville à l'autre par les airs.

En effet, Maurice Farman a eu la coquetterie de ne pas laisser naître 1910 avant d'avoir exécuté le programme de tourisme aérien qu'il s'était tracé, voici un mois, et tandis que son frère, Henry Farman, défendait victorieusement contre Latham, sur le camp de Châlons, la coupe Michelin, détenue par lui depuis le 3 novembre dernier, par son vol célèbre de 232 kil. 212 m. en 4 h. 17 m. 53 s. ; il accomplissait lui-même, dans les conditions qu'il s'était fixées à l'avance, la seconde étape de son voyagé Buc-Orléans.

On se souvient encore de quelle manière heureuse il avait réussi, le 9 décembre dernier, la première partie de ce programme, le parcours Buc-Chartres, et qu'un accident, sans gravité d'ailleurs, l'avait empêché de reprendre son vol aussitôt. Ces trois dernières semaines, Maurice Farman s'était livré a quelques expériences dans les environs de Chartres, attendant l'heure propice pour mettre le cap sur Orléans. Or, hier matin, dès 8 heures, le ciel se montrant favorable, le sympathique aviateur décida de partir et s'élança sans plus attendre au-dessus de la campagne. Cinquante minutes plus tard, il atterrissait a Orléans. Durant tout le parcours - 70 kilomètres environ — il s'était maintenu à, 60 mètres de hauteur.

En vérité, c'est la première fois qu'un aviateur accomplit performance semblable. Plusieurs, sans doute, ont volé beaucoup plus longtemps et beaucoup plus haut, mais aucun n'eut encore la maîtrise de préméditer un voyage de 150 kilomètres en pleine campagne, d'en fixer à l'avance le trajet précis, et de l'exécuter comme il l'avait résolu, sans rien changer de ses intentions premières, sans céder en quoi que ce soit à l'imprévu.

Dès qu'il s'occupa d'aviation, Maurice Farman se traça la ligne de conduite qui lui vaut son triomphe présent. Sa théorie, nous avons eu déjà l'occasion de l'exposer lors de son voyage du 9 décembre. Elle se résume en ces quelques principes : 1° négliger les performances sur aérodrome, performances qui ne sont que des tours de force, des raids, et ne donnent que très imparfaitement la mesure de ce qu'on peut et pourra tirer des appareils nouveaux ; 2° se garder des vols a grande altitude, qui ne sont qu'un péril sans profit ; 3° voler en pleine campagne. En un mot, ce que Maurice Farman voulait, c'était faire, non plus de l'acrobatie, comme la plupart de ses devanciers et de ses collègues, mais du tourisme, du tourisme; aérien. Jamais, depuis ses débuts, il ne s'est, départi dé la règle qu'il s'était alors imposée. Il recueille aujourd'hui le prix de sa peine.

Le Gaulois – 1er janvier 1910


EN BREF

Écrasé par une barrique - Pont-Audemer, 31 Décembre - M. Basile Conchis, âgé de 69 ans, cultivateur au Theillement, se trouvait dans sa cave où il faisait du cidre. Ayant enjambé un chantier, sur lequel étaient plusieurs fûts, l'un sur l'autre, celui d'en haut, contenant 800 litres de cidre, roula et aplatit M. Conchis. Le malheureux n'avait pas eu le temps de fuir. Le Petit Journal – 1er janvier 1910

Un ancien comédien blessé mortellement par un taxi-auto – Le bruit s'était répandu ce matin, qu'un ancien artiste de la Comédie-Française avait été victime cette nuit d'un accident d'automobile que le quai Conti. Le blessé, conduit à l'hôpital de la Charité expira quelques instantes après. La victime de l'accident se nomme Andrieux et est agée de soixante-quinze ans. C'est un pensionnaire de la fondation Rossini à Auteuil qui aurait eu autrefois quelques succès comme comédien. Le défunt n'a aucun parents. C'est un Taxi-Auto de la compagnie des Taxis Parisiens de l'Avenue Wagram, conduit par le chauffeur Olagnon, qui a provoqué l'accident. La Presse – 1er janvier 1910

La tête d'un enfant dans un égout — Hier matin, un terrassier, M. Pierre Eperon, travaillait dans l'égout de la rue Demours, lorsqu'il aperçut une boule ronde couverte de boue; il la saisit, la lava à grande eau et ne fut pas peu surpris en constatant qu'il venait de ramasser une tête d'enfant fraîchement coupée. Il la porta chez M. Kien, commissaire de police du quartier des Ternes où un médecin reconnut que c'était la tête d'un enfant âgé d'un mois environ. La mort ne devait pas remonter à plus de deux jours. Une équipe d'ouvriers descendit dans l'égout collecteur pour rechercher le corps décapité. Ces recherches n'ont donné aucun résultat. Le Temps – 1er janvier 1910

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