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CPA Scans
7 janvier 2010

Les actualités du 7 janvier 1910

reveil condamné

Exécution capitale à Montauban

On télégraphie de Montauban que Hébrard, qui fut condamné à mort par la cour d'assises de Montauban pour avoir, un soir de fête, il y a trois mois environ, violenté et assassiné une fillette de six ans, Maria Lacan, a été exécuté ce matin, à sept heures. L'emplacement choisi est la petite place Saint-Théodard, située à 400 mètres environ de la maison d'arrêt.

Le fourgon contenant les bois de justice arrive a cinq heures. Le montage de la guillotine commence. La chose faite. M. Deibler vérifie attentivement sa machine Pendant cette opération quelques coups de sifflet se font entendre, venant de la partie de la foule la plus éloignée et qui semble mécontente de ne pas assister de plus près à l'exécution.

Quand le procureur et les personnes qui l'accompagnent pénètrent dans sa cellule, Hébrard dort profondément. On le réveille doucement. Le procureur s'approche de lui et dit :"Ayez du courage. Votre recours en grâce est rejeté. L'heure de l'expiation a sonné." Hébrard est pâle et défait. Les gardiens l'aident à s'habiller, cependant qu'il continue à protester de son innocence. Messieurs, s'écrie-t-il, je suis innocent !

Puis il recommande son fils à son avocat, Me Besse et le supplie de ne pas confier son fils a sa belle-mère qu'il accuse de lui donner de mauvais conseils. Le condamné se confesse ensuite à l'aumônier et demande à entendre la messe qu'il écoute avec beaucoup de piété et l'on procède ensuite à la toilette du condamné. Le condamné monte enfin dans le fourgon ; l'aumônier y prend également place et la voiture se dirige au pas vers le lieu de l'exécution précédée par huit gendarmes a cheval. On s'arrête au pied de la guillotine.

Hebrard descend avec assurance les degrés du marchepied du fourgon, mais il est livide. L'aumônier l'embrasse une dernière fois, puis le condamné est saisi et couché sur la bascule. On entend un bruit sourd. Le corps est poussé dans le panier et la voiture repart peu après pour le cimetière où il est procédé a un simulacre d'inhumation. La faculté de médecine de Toulouse a demandé la dépouille du supplicié. Pendant l'exécution, la foule a gardé le silence. Des curieux étaient accouru des points les plus reculés du département. Car depuis 1837 la guillotine n'avait pas été dressée à Montauban.

Le Temps – 7 janvier 1910


EN BREF

Encore un tigre — Décidément les tigres font parler d'eux en ce moment. Après la tigresse de Marseille qui sema la terreur sur la Canebière, après le tigre de Gien, voici la Champagne terrorisée par an nouveau roi de la jungle. Le 30 décembre dernier, M. Julien Franquet rentrait chez lui lorsqu'il rencontra dans la forêt de Songy (Marne) un fauve de forte taille qui poussait d'effroyables rugissements. M. Franquet prit la fuite et le fauve disparut. Le lendemain M. Franquet apprit que la veille M. Guyot-Briguet avait rencontré un énorme félin dans les vignes de Pringy. Une battue fût organisée, mais les chasseurs rentrèrent bredouille. L'histoire se colporta et les habitants de Dommartin-Lettrée affirmèrent à leur tour avoir rencontré un tigre dans leur forêt. Deux gendarmes se mirent en campagne, mais ils ne parvinrent pas à capturer la bête. En attendant, la terreur règne dans la contrée. On ne laisse plus sortir les enfants, les portes des maisons sont closes et les paysans montent la garde l'escopette au poing. Le Temps – 7 janvier 1910

La Palais Royal d'Athènes en feu - Athènes, 6 Janvier - Un incendie accidentel dévore le palais royal. La famille royale se trouve actuellement à la villa de Tatoi. Le feu a éclaté dans, l'aile droite du palais. A l heure actuelle, des flammes formidables consument l'édifice. Le palais royal d'Athènes est édifié place de la Constitution, à l'une des extrémités de la rue d'Hermès qui sépare les anciens quartiers de la ville neuve. Le Petit Journal – 7 janvier 1910

2000 m3 de terre sur la route - Creil, 6 Janvier - Un éboulement s'est produit, hier soir vers sept heures, au moment de la sortie des ateliers et peu s'en est fallu qu'il ne causât une catastrophe, A l'extrémité de la rue Victor-Hugo, un énorme bloc de terre mesurant environ 2.000 mètres cubes s'est écroulé et est venu obstruer complètement la route en contrebas du chemin vicinal, formant sur une longueur de trente mètres une couche de terre d'une épaisseur variant de deux à six mètres. Le mur de clôture d'une maison habitée par les époux Deverdt a été renversé et Mme Deverdt a eu les deux jambes prises sous l'amas de terre et a été blessée. C'est par un incroyable hasard, qu'il n'y a pas eu plusieurs victimes, car des ouvriers et des ouvrières revenant d'une usine de Cramoisy passaient à ce moment. En outre, au-dessous du bloc éboulé se trouvent des "tufs", excavations dans lesquelles de pauvres gens viennent souvent chercher un abri. Personne ne s'y trouvait par bonheur. Les travaux de déblaiement ont commencé. Ils dureront plusieurs jours. Le Petit Journal – 7 janvier 1910

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