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CPA Scans
8 janvier 2010

Les actualités du 8 janvier 1910

usine roubaix

Terrible explosion à Roubaix – 4 ouvriers brûlés

Roubaix, 7 janvier — Voici à la suite de quelles circonstances s'est produit, à l'usine de M. Boulanger, rue Horace-Vernet, l'accident qui a fait quatre victimes, dont un mort. Deux ouvriers, chaudronniers, Edouard Vermesch et François Fiériens, travaillant pour le compte d'un entrepreneur de la ville étaient venus chez M. Boulanger pour greffer un tuyau sur le dôme d'un générateur. Cette opération avait pour but de chauffer une salle de la fabrique. Aidé de MM. Charles Leclercq, chef de matériel, et Alphonse Willaume, concierge, ils travaillaient à l'aide de perce-trous ordinaires : la valve était hermétiquement fermée. Ils croyaient donc pouvoir travailler en toute sécurité.

Soudain, on ne sait encore pour quel motif, la valve céda. Par l'ouverture ainsi pratiquée un jet de vapeur gicla avec une force inouïe. Les quatre ouvriers, affolés, aveuglés et brûlés par la vapeur, se sauvèrent en hâte. L'un d'eux, M. Vemesch, gagna la salle de chaufferie, proche. Deux autres, MM. Leclercq et Willaume, purent parvenir dans la cour par le plan incliné qui la relie aux générateurs. La force de la vapeur était telle qu'ils tombèrent en y arrivant. Le quatrième, M. Fiérens, horriblement brûlé sur tout le corps, risqua de se fracasser tes membres, et, d'une hauteur de plus de quatre mètres, sauta dans les caves. Il tomba sur un bac qui fut tordu sous la violence du choc.

Le malheureux parvint à se relever, grimpa les escaliers et alla s'affaisser dans la cour.Cependant, le personnel qui travaillait en ce moment arrivait bientôt. On s'empressa autour des blessés pour leur donner les premiers soins et s'assurer de leur état. L'un d'eux, M. Fiérens, était dans un état grave. Placé à proximité de la valve, M. Fiérens avait les deux tiers du corps couverts de profondes brûlures du deuxième et troisième degré. Son camarade de travail portait des brûlures du troisième degré aux bras, et aux jambes. Son état ne paraît pas alarmant. Enfin, MM. Leclercq et Willaume n'avaient éprouvé que des brûlures insignifiantes.

MM. Fiérens et Vermesch furent transportés immédiatement à l'hôpital de la Fraternité. Circonstance particulièrement émouvante, la mère de M. Fiérens, malade depuis plusieurs jours, se trouvait, elle aussi, dans cet établissement. Le malheureux eut encore la courageuse présence d'esprit de demander : "Surtout ne dites rien à ma mère". Après d'horribles souffrances, le malheureux a succombé des suites de ces brûlures. Une enquête est ouverte sur les causes encore incertaines de l'accident.

La Presse – 8 janvier 1910


EN BREF

us-1908 New-York sous la glace - New-York, 7 janvier - New-York a été transformé, hier, en un vaste skating. La pluie était tombée pendant toute la nuit et l'eau gelait dans les rues, recouvrant celles-ci d'une immense couche de glace. La circulation était impossible, et beaucoup de gens se servaient de patins pour se rendre à leurs affaires. On a compté plusieurs centaines d'accidents, 238 personnes ont été transportées dans les hôpitaux. Toutes les voitures d'ambulance étant réquisitionnées, on a dû se servir de voitures ordinaires. La Presse - 8 janvier 1910

Italie Terrible collision de trains en Italie -8 morts, 25 blessés - Rome, 7 Janvier - Un train de voyageurs venant de Rome a rencontré, près de la gare de Foggia, un train de marchandises, au moment où ce dernier quittait la station. Le choc a été épouvantable. Les deux locomotives et dix wagons des deux trains ont été broyés. Il y a eu huit morts : les deux mécaniciens, les deux chauffeurs, et quatre voyageurs. On a eu beaucoup de peine à retirer les cadavres de dessous les décombres. En outre, il y a vingt-cinq blessés, dont la plupart sont dans un état désespéré. Parmi les blessés, se trouve le préfet de Bari, M. Gasperini. Tous ont été transportés à l'hôpital de Foggia. On craint de découvrir de nouvelles victimes sous les débris. Le Petit Journal – 8 janvier 1910

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