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CPA Scans
11 janvier 2010

Les actualités du 11 janvier 1910

Printemps

Des courts-circuits causent un début de panique au Printemps

De nouveaux courts-circuits se sont produits hier dans Paris. L'un d'eux a failli entraîner une catastrophe. Il a déterminé un commencement de panique dans les Magasins du Printemps, où la foule des femmes était considérable. Sans le sang-froid du personnel et les excellentes mesures prises, il y aurait eu des blessés, peut-être pis encore. Par bonheur, tout s'est borné à deux ou trois évanouissements et à des contusions sans gravité.

La multiplicité de ces courts-circuits et les menaces des électriciens avaient fait supposer, dimanche, que le sabotage n'était point étranger a cette série.Or, hier soir, se tenait une réunion de ces électriciens. Et, ceux-ci, loin de décliner toute responsabilité dans ces accidents, se sont efforcés de laisser entendre qu'ils les voyaient d'un œil excellent. Ils en ont remercié "la Providence des électriciens". Et ils les ont donnés comme des exemples de ce qu'ils pourraient faire en cas de grève.Le gouvernement est une fois de plus prévenu. Le syndicat de Pataud est un syndicat d'anarchistes prêts à tous les crimes. Espérons que vis-à-vis de ces véritables malfaiteurs le gouvernement averti en vaudra deux.

Racontons d'abord les accidents de la journée D'abord, boulevard des Capucines. Il était trois heures et demie. Tout à coup une formidable détonation retentit, semblable à celle d'une pièce de canon de gros calibre. En même temps, la plaque qui se trouve à l'angle du boulevard et de la rue Caumartin fut soulevée, projetée à la hauteur du cinquième étage et vint, en retombant, se broyer sur le pavé. Un jet de flammes surgit de la bouche ainsi ouverte et une violente secousse ébranla tout le quartier. Dans plusieurs maisons des vitres furent brisées, des meubles renversés ou déplacés; au numéro 30 du boulevard, au magasin du "Bon Rire Gaulois", trois personnes furent jetées à terre.

Le boulevard Haussmann n'a pas été moins éprouvé. A midi, à l'angle de la rue Mogador, en face du n° 40 du boulevard Haussmann, une plaque de regard était projetée en l'air. A la même heure, en face du n° 50, un accident identique se produisait. Heureusement, dans l'un et l'autre cas, il n'y eut pas d'accident de personne. Il n'en pas été de même un peu plus tard.

II était cinq heures dix; une foule fort nombreuse se pressait autour des étalages extérieurs installés par les grands magasins du Printemps pour une vente de soldes. Tout à coup, vis-à-vis d'une des entrées principales, sur le boulevard Haussmann, une explosion, violente se produisit; une gerbe de flammes haute de deux mètres sortit du trottoir, tandis qu'une plaque en fonte, fermant un regard, venait à une hauteur de trois mètres, au milieu des cris d'effroi des passants.

La masse de fonte alla tordre sur une longueur de cinq mètres la tringle qui supporte la banne en toile, mise pour protéger la clientèle contre la pluie. Puis elle retomba sur le sol où elle se brisa en morceaux. Une dame qui se trouvait au rayon des costumes, voyant le jet de flammes sortir, a crié "au feu" jetant ainsi une panique dans tout le magasin. On se précipita vers les escaliers, on se bouscula, plusieurs femmes se trouvèrent mal, et Mmes Maupin, Larcher et Jummel furent légèrement contusionnées.

Par bonheur, il existe au Printemps une organisation de secours parfaite. En même temps que les employés s'efforçaient de rétablir le calme et de rassurer les- timorés, le service médical prodigua ses soins aux personnes malades. Les infirmières de la maison les firent revenir à elles et bientôt, le calme s 'étant rétabli, la vente continua,

Le Figaro – 11 janvier 1910


EN BREF

Une concierge volée et assassinée - La concierge des numéros 8 et 10 de la rue d'Orchampt a été trouvée cette nuit assassinée dans sa loge. Voici dans quelles circonstances.M. Emile Wallois, âgé de vingt-quatre ans, chasseur au café de la Paix, et qui habite dans cet immeuble, rentrait chez lui cette nuit, à deux heures dix du matin. Il sonnait depuis une dizaine de minutes sans parvenir à se faire ouvrir. Intrigué, il appela; une voisine, Mme Montardy, l'entendit et prévint un parent du jeune homme, M. Wallois, gardien de la paix, qui demeure dans la même maison. Celui-ci accompagné d'un autre locataire, M. Monnier, descendit. Quelle ne fut pas leur stupéfaction quand ils aperçurent le corps de la concierge, Mme Caillaud, étendu inanimé dans la loge, au pied du lit.Elle était encore habillée. Le corsage dégrafé indiquait qu'elle se disposait à se coucher quand elle avait été assaillie. Le cadavre était étendu sur le dos avec un tampon d'ouate sur le visage et à côté un flacon de chloroforme vide ; le cou portait des marques de strangulation. Le lit avait été complètement retourné, un bureau-secrétaire fracturé ; les tiroirs en étaient bouleversés.De l'enquête faite par le commissaire des Grandes-Carrières, il résulte que l'assassinat a dù être commis par deux ou trois personnes. M. Drapier a été charge de l'instruction de cette affaire ; il est venu ce matin procéder aux constatations, accompagné de MM. Balthazard, Bortillon et Hamard. Le corps a été envoyé à la Morgue. Les assassins ont emporté trois mille francs de numéraire, représentant les loyers des petits logements de l'immeuble qui avaient été payés la veille. Ils ont dû s'emparer aussi d'inscriptions de rente au porteur que la défunte possédait et qui n'ont pas été retrouvées. Mme Caillaud était concierge de cette maison depuis une huitaine d'années. Née à Bordeaux, elle était âgée de soixante-douze ans, et elle était devenue veuve il y a douze ans. On ne lui connaît pas de famille. Le Temps – 11 janvier 1910

Une fresque magique - On expose en ce moment, à Atlanta, un fragment de muraille qui provoque l'etonement de la ville entière. Il a été détaché d'une maison absolument neuve. Peu de temps après la construction de cet immeuble, une tache de vilaine apparence devint visible sur le pan de mur dont il est question. On n'en découvrit pas l'origine et, à la stupéfaction'générale, on constata qu'une ravissante tête de femme se dessinait au-dessus de la tache primitive. Puis, le corps devint ensuite apparent et sur ses genoux était assis un enfant. Un autre enfant dont la ressemblance avec îe premierétait très sensible, se montra ensuite en même temps que d'autres effigies, entr'autres un corps enveloppé déjà de son linceul et prêt à être conduit au tombeau. On se perd en conjectures sur les origines de cette peinture qui augmente sans cesse et devient de jour en jour plus importante. Des prêtres, de différentes religions, des savants, dés occultistes même, n'ont pu en donner une plausible explication. L'Echo du Merveilleux – 15 janvier 1910

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