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30 janvier 2010

Les actualités du 30 janvier 1910

Inondation 1910 Pompe Saint lazare

La Seine a commencé à baisser hier

Après des jours et des nuits d'angoisse, voici enfin renaître l'espoir ! Certes, le désastre: n'est point terminé et le péril n'est peut-être pas définitivement conjuré. Mais il a fait du soleil dans la journée d'hier. Le niveau dû fleuve a baissé — de quelques centimètres seulement — et les nouvelles qui parvenaient des régions où s'était répandue la colère des eaux, avaient un caractère optimiste.

Les ravages provoqués par le sinistre continuaient encore. On avait sous les yeux les scènes de tristesse et de désolation. On songeait qu'il faudrait des mois et des mois pour que fussent réparées ou même atténués les dégâts éprouvés et les pertes subies.

Plus forte que le déchaînement des éléments, plus forte que l'assaut brutal des forces naturelles aveugles et sourdes, l'espérance commençait à refleurir au coeur des hommes. Et il y avait presque, dans la population parisienne répandue, hier, sur les quais, comme, une sorte de gaieté nerveuse pareille à celle qui vous secoue au sortir d'un affreux cauchemar.

La baisse de la Seine a commencé, d'après les observations officielles, dans la matinée d'hier, vers une heure. La cote du pont d'Austerlitz, qui était vendredi soir a neuf heures, de 8 mètres 62, ne marquait plus que 8 mètres 58 hier matin, à huit heures.

Au pont de la Tournelle, l'écart était de sept centimètres entre la cote de vendredi à midi et celle de la matinée d'hier. Successivement, on signalait de Corbeil que la Seine avait baissé de 35 centimètres avec une moyenne de décroissance de deux centimètres à l'heure. A Montereau, le niveau passait de 4 mètres 70 à 4 m. 55. La marne ne marquait, plus que 4 m. 60 au lieu de 5 m. 1 à Chalifert. La baisse de l'Yonne à Sens était de 50 centimètres.

Et plus, peut-être que ces indications techniques, la constatation faite dans les quartiers inondés , du recul des eaux, a contribué hier, à calmer l'inquiétude des habitants victimes des débordements du fleuve. Dès les premières heures de la matinée, on remarquait en effet une baisse de douze centimètres dans le quartier Mazas. Sur l'avenue Ledru-Rollin, quelques mètres de chaussée réapparaissaient. Boulevard de la Gare, les trottoirs émergeaient des eaux. Rue Bonaparte, rue des Saints-Pères, il n'y avait point de baisse, mais l'eau ne montait plus. Dans le quartier de la gare Saint-Lazare, certaines voies redevenaient en faible partie accessibles aux piétons.

Si le désastre est encore grave pour toute la région en aval de Paris, il y a néanmoins dans l'ensemble une amélioration sensible. Amélioration plutôt d'ordre moral sans doute, mais importante car elle marque dans une population un nouvel élan vers l'activité et vers la solidarité sociales.

L'Humanité – 30 janvier 1910


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