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1 février 2010

Les actualités du 1er février 1910

Les eaux se retirent progressivement Inondation 1910 Pompe Saint lazare

L'amélioration de la situation générale, que nous constations hier, s'est très heureusement maintenue. La Seine est en décroissance notable, et l'on espère que la décrue va s'accentuer rapidement, à la grande satisfaction des riverains du fleuve, qui pourront avant peu regagner leur domicile resté debout. Mais que de dégâts, encore ignorés, seront alors constatés ! que de misères nouvelles seront découvertes ! A ce moment seulement, toute l'étendue du désastre pourra être évaluée.

Toutefois, si le fleuve décroît et si les eaux qui ont envahi les rues et les quais de certains quartiers se retirent, les ravages souterrains de l'inondation se présentent à l'heure actuelle en question inquiétante. Paris a été et est toujours en grande partie miné par les eaux, et l'on a tout à redouter de cette invasión de notre sous-sol. Là est le point menaçant de demain, dont se préoccupent très vivement les ingénieurs de la Ville.

Sur l'état de la Seine et de ses affluents, le service de la navigation centralise ces constatations :

La pluie qui était tombée sur le bassin de la Seine et la fonte des neiges dans le Morvan ont provoqué une légère recrudescence des inondations dans les affluents de gauche : par exemple, l'Yonne a de nouveau débordé. Mais ce retour offensif des affluents n'a contribué qu'à ralentir le mouvement de baisse du fleuve dans la région parisienne ; et il faut s'en féliciter, car une décrue trop rapide eût pu provoquer des catastrophes.

A Chalifert, la Marne a baissé de 72 centimètres : à Montereau, la Seine a baissé de 74 centimètres, et à Bray, de 37. Voici les cotes relevées depuis dimanche au pont de la Tournelle :

Maximum de la crue.......   . .8 m. 50

Dimanche, 5 heures du soir.. 8 m. 03

Lundi, 7 h. 30 matin.. ..... ...7 m. 81

— 11 heures 30....... .....    7 m. 78

Jusqu'à aujourd'hui mardi, midi, on prévoit une baisse d'au moins 30 centimètres.

D'autre part, la préfecture de la Seine s'est également occupée d'une question extrêmement importante : celle de l'assainissement de Paris. Dans un arrêté préfectoral qui vient de paraître, il est dit qu'au fur et à mesure que les eaux auront évacué les immeubles inondés, les propriétaires devront faire procéder, dans un délai de vingt-quatre heures après le retrait des eaux à l'assainissement et à la désinfection de leurs propriétés. Cette opération devra être exécutée progressivement dans chaque partie des immeubles inondés.

Le Gaulois – 1er février 1910


EN BREF

A Villeneuve-Saint-Georges, la situation est lamentable — A Villeneuve--Saint-Georges, l'eau a baissé encore de 55 centimètres depuis hier, mais elle atteint encore plus de deux mètres dans certaines voies envahies. Hier, une jeune fille, Mlle Picq, est tombée a l'eau en traversant la passerelle établie près de la gare, au-dessus de la rue de Paris. Elle fut sauvée par M. Benjamin Monnat. Si l'eau diminue dans les rues de Villeneuve, elle envahit, depuis deux jours, la plaine entre Villeneuve et Maisons-Alfort. Toute cette partie du pays est complètement submergée et les habitants sont obliges de s'enfuir. Sur la route de Paris, il y a plus d'un mètre d'eau, sur une longueur de près d'un kilomètre. Cette inondation nouvelle provient de l'eau d'Alfortville qui, passant a travers le talus du chemin de fer, quelle a crevé, se déverse et s'étend de ce côté de la ligne P.-L.-M. Elle a inondé toute une cité construite l'année dernière : le Foyer Villeneuvois, qui comprend cinquante-cinq pavillons. L'eau a envahi tous les rez-de-chaussée. Le Petit Parisien – 24 janvier 1910

Deux tamponnements à Savigny-Sur-Orge - Savigny-sur-Orge, 31 janvier - Au milieu de la perturbation créée par la crue qui a interrompu la marche régulière des trains, il s'est produit hier soir deux accidents en gare de Savigny-sur-Orge. D'abord, à 8 h. 1/2, le train 274 venant d'Orléans, qui stationnait en gare de Savigny, a été violemment tamponné par un train de la Grande-Ceinture, venant de Paris via Massy-Palaiseau. Il y a eu une dizaine de blessés, dont la plupart ont pu repartir par le premier train en partance pour Paris. Le plus gravement atteint est le lieutenant de Prunelé, du 19e dragons, en garnison à Carcassonne, qui a dû être transporté dans un hôtel de Savigny. Il se plaint de douleurs internes et porte une profonde blessure au-dessus de l'œil gauche. Il a été soigné par le docteur Paul Barbet, médecin de la Compagnie d'Orléans. Le docteur Barbet a également soigné les autres blesses, qui ne portent que des blessures sans gravité. Environ une heure après celui-ci, un train venant de Bordeaux entrait en collision avec un train dé la Grande Ceinture qui se trouvait en gare sur une voie située à côté de celle où venait de se produire l'autre tamponnement. Quelques personnes ont été grièvement blessées. Le Gaulois – 1er février 1910

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