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8 février 2010

Les actualités du 8 février 1910

Place saint lambert

L'éventreur de Saint Lambert

Un mystérieux individu, que malgré les actives enquêtes auxquelles elle se livre la police commence à désespérer de joindre, terrorise actuellement la paisible population du quartier Saint-Lambert, dans le quinzième arrondissement. Voici plus de quinze jours déjà que les premiers exploits du redoutable promeneur furent signalés au commissaire de police, M. Buchotte. De taille moyenne, imberbe, assez bien vêtu, celui-ci déambule à la nuit tombante, les mains enfoncées dans les poches de son veston, une casquette jockey rabattue jusqu'aux yeux. Sa marche, tantôt désinvolte et assurée comme celle du premier passant venu, se fait, lorsqu'il a jeté son dévolu sur une proie, glissante et silencieuse comme celle d'un fantôme...

Rasant les murs, allongeant ou ralentissant son pas, il attend avec une inlassable patience que l'endroit et le moment lui paraissent propices. Alors il franchit en courant, et sans plus s'inquiéter désormais du bruit que fait sa course, la mince distance qui le sépare de sa victime, il se rue, et son bras maintenant armé d'un large couteau, fait le geste qui tue !... Le coup, est porté de bas en haut, d'une main qui ne tremble pas d'une main exercée, d'une main d'assassin né...

Tel est le personnage quasi-fantastique, le sanguinaire loup-garou dont la renommée, si la justice ne met promptement un terme à ses nocturnes randonnées, menace d'égaler bientôt celle des Jack l'Eventreur de naguère !... Ses victimes sont nombreuses déjà. Vers les derniers jours de janvier, plusieurs écoliers attardés, plusieurs jeunes employés de maisons de commerce en course pour leurs patrons rencontrèrent le monstre dans les rues avoisinant les fortifications. Ceux-là eurent l'extraordinaire chance de se tirer à peu près indemnes de l'aventure : le terrible coutelas glissa, déchirant les vêtements et n'entamant que légèrement la chair. Mais il n'en a point été de même pour d autres.

Il y a huit jours, un boucher des abattoirs de Vaugirard, M. Julien Bellier, regagnait son domicile, 18. rue de Chambéry. Comme il passait boulevard Lefèvre, il entendit courir derrière lui ; il avait à peine eu le temps de se retourner qu'il se sentit frappé dans la région du cœur... L'homme fuyait déjà, son poignard à la main ; il fuyait avec une telle vélocité que le blessé, affaibli d'ailleurs par la perte de son sang, dut renoncer à le joindre, Depuis, M. Bellier est au lit, et son état est toujours considéré comme extrêmement critique.

Dimanche soir vers cinq heures et demie le jeune Henri Pelletier, dix-sept ans, demeurant, 142, rue Lecourbe chez ses parents, rencontra la bête fauve rue Carcel. Il gît maintenant à l'hôpital Necker, le ventre ouvert. Quel mobile fait agir le monstre ?... Non pas le vol, à coup sûr. Il n'a, en aucun cas, tenté de détrousser ses victimes... Est-ce un fou ?... Un sadique du crime, avide de voir couler le sang, de créer de la souffrance et de la mort ?...Cette dernière hypothèse semble, jusqu'à nouvel ordre, la plus admissible.

Le Matin – 8 février 1910


EN BREF

La reine des reines - Dans la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement, on a procédé hier soir à l'élection de la reine des reines des halles et marchés de Paris pour l'année 1910. Le président du Conseil municipal, les présidents du comité des fêtes de Paris, les représentants des ministres et de nombreux députés et conseillers municipaux voisinaient sur l'estrade avec Mlles Augustine Orlhac Fernande Morin et Georgette Duthot, les reines des reines de 1909, de 1908 et de 1907. Au second tour de scrutin, la reine du comité de la rive gauche. Mlle Thérèse Chocque, modiste, a été élue par 24 voix sur 71 votants. M. Ernest Caron, après l'avoir félicitée, lui a passé l'écharpe, insigne de sa royauté. Le Temps – 8 février 1910

Un engagement au Tonkin - Marseille, 7 février. — Le journal le Courrier Saïgonnais arrivé ce matin à Marseille publie dans son numéro du 6 Janvier les nouvelles suivantes sur l'engagement qui eut lieu à la frontière et où le capitaine Moss fut tué. 150 soldats chinois mutinés du poste de Match-Ken ayant pénétré avec armes et bagages sur le territoire du Tonkin, ont repoussé les offres de soumission faites por les autorités chinoises de Hokeou qui leur promettaient une amnistie entière. Les réguliers chinois ayant refusé également d'obéir aux injonctions des autorités françaises de déposer leurs armes ou de repasser en Chine, le commandant Mourin avec un détachement a été chargé conformément aux stipulations de l'article 22 du règlement du 7 mai 1896 pour l'exécution d'une police mixte sur la frontière sino-annamite de contraindre cette bande au respect de notre territoire. Le commandant Mourin télégraphie de Phohu le 5 janvier : "Les déserteurs chinois ont été atteints et surpris au sud de Coc-Tum. Après un violent combat la bande s'est enfuie dans la direction de Xa-Ho, abandonnant son matériel et plusieurs morts et blessés. De notre côté le capitaine Moss a été tué, le lieutenant Weiss assez sérieusement blessé ; ont été blessés légèrement le sergent Roedd. du 1er étrangers, atteint a la cuisse, et 2 tirailleurs. La poursuite continue". Dans son numéro du 10 janvier, le même journal dit que le résident supérieur du Tonkin télégraphie que dans le combat de Coc-Tum les déserteurs chinois ont perdu 15 tués,17 blessés, 3 prisonniers et 3.000 cartouches. Dans une tentative de passage de gué à Trung-Do le 6 janvier, une fraction de la bande a eu deux tués et plusieurs blessés. L'Ouest-Eclair – 8 février 1910

Train contre tramway - Nombreux blessés - Saint-Etienne, 7 février. — Le train de la compagnie des chemins de fer départementaux qui part de Pelussin a tamponné le tramway à vapeur de Haut-Plat de Giers, commune de Lhorme, hier, a dix heures trente. Le brouillard, très épais a ce moment, ne permit pas au mécanicien d'apercevoir le feu arrière du train précédent. Le choc fut terrible : quinze personnes sont contusionnées, deux blessées gravement et une mourante. L'Ouest-Eclair – 8 février 1910

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