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CPA Scans
11 février 2010

Les actualités du 11 février 1910

Metrot Heliopolis

Le meeting d'aviation d'Héliopolis

Il y a dix ans, Le Caire comptait environ 500 000 habitants - il est actuellement sur le point d'en avoir plus d'un million. Les terrains à bâtir y ont atteint, même au sortir de la terrible crise immobilière et financière que viennent de traverser les affaires égyptiennes, des prix considérables, égaux et presque supérieurs a ceux du mètre au centre des grande villes occidentales. Les classes sociales moyennes, gênées par le coût de la vie au Caire, cherchent a trouver dans les quartiers suburbains des conditions d'existence plus conformes a leurs moyens.

Héliopolis, tout en commençant à s'ériger comme une grande ville largement accueillante aux étrangers, pourvue de tous les luxes mise à la hauteur des derniers progrès, offrira néanmoins des ressources favorables aux travailleurs, aux employés, aux petits rentiers, car a coté des riches villas et des hôtels colossaux, tout un quartier a été sagement réservé a des édifices simples, propres, aérés, pratiques d'installation en vue des fortunes modestes. Ajoutons qu'on n'y a point oublié les logis ouvriers. ce qui est sage, humanitaire, logique et moderne.

Le baron Empain, le créateur d'Héliopolis, comprit la nécessité de cette nouvelle cité qui est pour le Caire ce que pourrai! être une énorme cheminée d'appel au-dessus d'une étouffante communauté urbaine. Le gouvernement égyptien s'intéressa dès le premier jour à l'entreprise et envisagea le parti qu'il pouvait tirer pour ses fonctionnaires de toute nature de cette création. Il traita avec la Compagnie d'Héliopolis pour faire construire, à l'usage des employés d'État, dans un centre supérieurement salubre, 400 maisons souriantes, lumineuses et pourvues de tout ce qui peut contribuer à leur bien-être. Le long du large boulevard qui relie Héliopolis au Caire et qui sera bientôt entièrement bâti, le gouvernement égyptien a déjà entrepris l'édification d'une Ecole militaire nouvelle, d'une Ecole d'application d'artillerie et de plusieurs casernes de cavalerie.

Le succès, on le voit, a déjà répondu largement à l'appel des créateurs et l'on s'émerveille qu'en moins de quatre ans, le baron Empain et Nubar pacha aient pu faire apparaître la cité future d'hygiène et de beauté, là où il n'y avait encore, au commencement du XXe siècle, que de l'air, de la lumière, du silence et du sable. Aussi les sportsmen s'y trouvent-ils très nombreux pour assister, en ce moment, au meeting d'aviation.

Hier, la température était idéale, et une affluence nombreuse se rendit à l'aérodrome. Un peu après 2 heures, Hans Grade ouvre la série sur sa Libellule. Il est suivi de Hauvette Michelin qui, pris dans un remous, tomba, brisant son appareil, sans se faire de mal. Latham, que la guigne poursuit, fit un essai d'un tour. Reprenant plus tard, il réussit deux autres circuits sans qu'il eût cependant grande confiance en son moteur. Toutefois le prix de la hauteur de la journée lui est attribué par 52 mètres.

Balsan fait six tours et gagne le prix de vitesse, couvrant 10 kilomètres en 9 minutes 50 secondes. Rougier. Riemsdyek, Duray font de petits parcours. Toutefois Dura y. sur biplan, établit le record de la vitesse, couvrant 5 kilomètres en 4 minutes 12 secondes 4/5. Métrot, sur biplan, réussit un vol remarquablement régulier pendant 1 heure 25 minutes, ; obtenant le prix quotidien de la distance avec 85 kilom. 500.

Le Croix – 11 février 1910


EN BREF

La fanfare enchaine 57 fois la marche funèbre aux funérailles de la comtesse - C'est un testament peu banal que celui de la vicomtesse de Vaugelet, née Anne-Herminie-Hellenie Bernard, décédée le 5 février à Gannat, à l'âge de soixante-dix-sept ans. Mme de Vaugelet institue la ville de Riom sa légataire universelle "en raison de l'estime et de la sympathie qu'elle éprouve pour M. Clémentel", vice-président de la Chambre, qui, comme on le sait, est député et maire de Riom. Ce legs représente une somme de 500,000 fr. environ. A l'Académie française, Mme de Vaugelet laisse une somme de 30,000 francs "en faveur d'un enfant de cinq à quinze ans, né à Decize (pays de la mère de la testatrice), qui se sera distingué au point de vue musical". La défunte lègue 1,000 francs à la fanfare de Gannat à condition que celle-ci joue pendant l'enterrement, sur tout le parcours suivi par le cortège, la Marche funèbre de Chopin "dans tous les bourgs, hameaux, devant les maisons habitées, depuis Gannat jusqu'à Beaumont-les-Randan où doit avoir lieu l'inhumation". Mme de Vaugelet, dans son testament, veut que le char funèbre, les tentures et draperies, les couronnes et bouquets, les chevaux du corbillard soient tout blancs. Et elle a pris soin de joindre à son testament un certificat médical d'une doctoresse de Vichy affirmant qu'à l'âge de soixante-dix sept ans, et bien qu'ayant été mariée, la vicomtesse a droit à cette couleur réservée aux jeunes filles. Enfin sur la pierre tombale, toute blanche, la défunte décide qu'on gravera, après ses noms et les indications d'usage, ce simple mot : "Vierge." La ville de Riom a, bien entendu, accepté le legs de 500,000 francs ; la fanfare de Gannat a fait de même. Et hier, l'enterrement a eu lieu suivant les volontés suprêmes de la morte. Les chevaux blancs seuls manquaient : on n'a pas pu en trouver dans le pays. Mais les musiciens ont exécuté fidèlement les ordres du testament. Sur le parcours de 26 kilomètres suivi par le convoi funèbre, ils ont joué 57 fois la Marche funèbre de Chopin, pour le plus grand ébahissement des populations. Le Temps – 11 février 1910

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Commentaires
A
Bonjour. Tes illustrations sont superbes et les documentaires historiques sont captivants et très instructifs. Ton blog est génial. Je te souhaite de passer un très bon wwek-end. Antoine.
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