14 févr. 10
Les actualités du 14 février 1910
Naufrage du vapeur anglais Lima – très nombreuses victimes
Les tragédies de la mer se succèdent avec rapidité. La France vient de perdre le Général Chanzy; voici maintenant que l'Angleterre est frappée à son tour. Un de ses paquebots vient de sombrer, le Lima, qui a fait naufrage dans le détroit de Magellan. Dans cette catastrophe, les victimes aussi sont nombreuses, 51 morts et 88 passagers encore en péril, ainsi que nous l'apprend la dépêche suivante :
Santiago-du-Chili, 13 Février. Le vapeur anglais Lima, de la Pacific Steam Company, a échoué dans le passage Huamblin, près du détroit de Magellan. Le navire est considéré comme perdu. Le vapeur anglais Hathunret a recueilli 205 naufragés. Il en reste à bord 88 qu'il est impossible de secourir. Le premier pilote et 50 passagers ont été noyés. Le Lima, qui avait été construit à Glascow, en 1907, jaugeait 4.946 tonnes. Sa longueur était de 400 pieds et il mesurait 59 pieds de large. Ses machines développaient une force de 5.000 chevaux. faisait le service entre Liverpool, Rio-de-Janeiro et Valparaiso.
Venant si près du sinistre qui nous a coûté 158 vies humaines, ce naufrage du Lima frappera d'autant plus les esprits, surtout quand on songe que parmi les naufragés peuvent se trouver un certain nombre de nos compatriotes. Nous avons pu, grâce à l'amabilité de M. Théodori, directeur du bureau L'Union, 1, rue Scribe, obtenir quelques détails sur le paquebot qui vient de sombrer.
Le Lima, qui accomplissait l'un des plus longs voyages du monde, servait particulièrement au transport des émigrants. Il ne prenait que des voyageurs de deuxième et troisième classes. Commandé par le capitaine Jacobs, le steamer quittait Liverpool le 26 novembre dernier, pour aller faire escale le 28 à la Rochelle-la-Pallice, où il devait vraisemblablement embarquer un certain nombre de Français ainsi qu'il le faisait à chaque voyage.
Après quoi, il touchait ou faisait escale aux ports suivants : La Corogne, Vigo, Leinoès, Lisbonne, Saint-Vincent (Cap-Vert), Pernambuco, Bahia, Rio-de-Janeiro, Santos, Montevideo, Port-Stanley, Puntas-Arenas, Coronel, Talcahuano, Valparaiso, Coquimbo, Antofagasta, Iquiqe, Mollendo et Callas.
La Presse – 14 février 1910
EN BREF
Avalanches de neige dans le Cantal - Murât, 13 Février - Par suite de
l'amoncellement de la neige qui atteint sur plusieurs points une épaisseur de
trois mètres et de l'effroyable tempête qui a sévi sur la région, une nouvelle
avalanche s'est abattue sur ce malheureux Village d'Aymas, si terriblement
éprouvé. Comme la dernière fois, l'avalanche, composée d'une masse de neige et
de matériaux de toutes sortes évaluée à un volume de plus de deux mille mètres
cubes, s'est détachée de la montagne de la Collange qui domine le village d'une
hauteur de deux cents mètres et a détruit trois maisons inhabitées, appartenant
à MM. Vincent Bouvelot, Guillaume Tissandier et Jacques Tournadre, marchands
colporteurs, actuellement en voyage; le pignon d'une quatrième maison est
fortement endommagé et le propriétaire et sa famille ont eu juste le temps de se
sauver.Se précipitant dans sa course vertigineuse à travers la vallée de la
Sautoire en un fracas comparable à une décharge d'artillerie, la masse compacte
de l'avalanche a tout détruit sur son passage et s'est arrêtée dans les prairies
situées au-dessous du village surplombant les maisons Ribeyre et Amblard, qui
sont menacées d'être emportées et ont dû être évacuées à la hâte. Les dégâts
sont considérables mais on n'a pas eu à déplorer, cette fois, d'accident de
personnes. L'état de Mme veuve Maury, la rescapée de l'avalanche, qui fut
ensevelie dans les ruines de sa maison avec son fils Pierre, est toujours grave
et on conserve peu d'espoir de la sauver ; les obsèques de son malheureux fils
ont eu lieu jeudi. Le Petit Journal – 14 février 1910