Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CPA Scans
23 février 2010

Les actualités du 23 février 1910

Menagerie

Vente de la ménagerie Bidel à Asnières

L'aspect de la place de la Mairie à Asnières était, cet après-midi, des plus pittoresques. On aurait pu se croire un jour de foire car la baraque du populaire Bidel se dressait tout entière au milieu de La place entourée d'une foule bizarre et curieuse. Tous les forains s'étaient donné rendez-vous pour la vente du matériel et des pensionnaires de la célèbre ménagerie qui dans quelques jours doit avoir vidé les lieux.

Dès une heure et demie, on pénètre dans la grande baraque où sont alignées les cages dans lesquelles Bidel obtint de si grands succès comme belluaire. La cage centrale est libre. Elle a été sablée, comme pour les jours de grande représentation et, de chaque coté, on entend_ des rugissements. Ce sont les fauves qu'on a laissés longtemps endormis qui paraissent avoir le pressentiment de l'exercice que l'on va leur demander une dernière fois.

M. Lair Dubreuil, commissaire-priseur, annonce au public les animaux qui vont, être vendus ; mais, auparavant, et comme pour montrer que les fauves ont conservé toute leur vigueur et toute leur force, on les fait travailler. C'est, tout d'abord, un groupe de trois _ lionnes et d'un lion présentés par le dompteur Blondel. Les exercices sont accomplis par les fauves avec quelque nonchalance mais cela n'empêche pas le feu des enchères et c'est le dompteur Bostock qui, pour 2.200 francs, se voit adjuger ce groupe. Le dompteur Giovanni présente, à son tour, un lion et deux lionnes et c'est encore Bostock qui en devient acquéreur pour 3.200 francs. Bostock achète aussi, pour 1.800 francs, quatre lionnes présentées au public par le dompteur Salvator.

Les enchères, à ce moment, faiblissent : un tigre royal est adjugé 1.600 francs deux loups de Sibérie vont jusqu'à 180 francs ; une panthère est adjugée pour 350 francs; l'ours noir Roméo n'attire ; guère l'attention et c'est à grand'peine qu'il est adjugé 280 francs. Plus heureux est Blanco, l'ours blanc favoris de la troupe, qui est vendu 800 francs. Un puma atteint 110 francs ; deux singes sont adjugés 55 francs ; une panthère 300 francs ; une panthère boiteuse, 200 francs. Le total de la vente des animaux s'élève à 11.415 francs. On procède ensuite à la vente du matériel.

La Presse – 23 février 1910


EN BREF

Le tatouage éclectique du lutteur Bobeche - Brest, 22 février — Un lutteur nommé Bobèche a été trouvé rue Louis-Pasteur, frappé à la tête d'un coup de couteau. On le porta à l'hôpital. Quand on l'examina on s'aperçut qu'il était tatoué des pieds à la tête. Il portait à la hauteur du cou une guirlande de fleurs et de feuillages ; à la hauteur du cœur un poignard, sous lequel on lit : "Vengeance !" ; au creux de l'estomac le buste du président Fallières, portant en sautoir le grand-cordon de la Légion d'honneur. Dans le dos un dompteur tenant en respect deux superbes lions. Son épiderme était en outre agrémenté de têtes de femmes et de dessins sadiques. Au pied gauche une chaîne, avec l'inscription : "À bas l'armée !". On a retrouvé l'agresseur de Bobèche C'est un soldat colonial, nommé Jean Péoch, vingt-huit ans, qui a été écroué. Le Matin – 23 février 1910

Le Mage du Raincy - Le parquet de Pontoise était saisi récemment d'une plainte des habitants de la région qui, à la lecture de diverses annonces parues dans des publications illustrées, avaient été victimes d'un habile escroc dont l'arrestation a été opérée hier après-midi. C'est un nommé Edouard Pons, âgé de quarante ans, se disant originaire de Toulouse, et habitant, 44, allée de l'Ermitage, au Raincy, villa des Violettes. Pons, sous le pseudonyme de professeur Darianys, faisait insérer dans de nombreux journaux une annonce où il déclarait envoyer gratuitement le moyen de faire fortune et d'acquérir pour toujours une bonne santé et le bonheur. A tous les clients qui s'adressaient à lui, Pons faisait parvenir une brochure dans laquelle il expliquait que la force, la santé et le bonheur étaient donnés par une bague magique qu'il envoyait contre la modique somme de 15 francs. Le professeur Darianys qui avait, villa des Violettes, une sténo-dactylographe et une demi-douzaine d'employés, expédiait chaque jour plus de cinquante bagues à ses trop naïfs clients. Lorsque Pons fut arrêté il fut immédiatement conduit à son bureau, où les magistrats procédèrent à une perquisition On trouva un stock de deux à trois mille bagues et une certaine quantité de prospectus luxueusement tirés. Le mage n'a fait nulle difficulté pour reconnaître que les bagues n'avaient aucune valeur et qu'il vivait depuis quatre ans de leur placement qui lui avait rapporté près de 500.000 francs. Le Matin – 23 février 1910

Le défilé des animaux gras sur les champs-Elysées - Une pittoresque reprise attirait hier les curieux aux Champs-Elysées Depuis douze ans, depuis la démolition du vieux palais de l'Industrie, on n'y avait plus revu le défilé jadis si fameux des animaux gras se rendant au Concours agricole. Ce spectacle a été rendu aux Parisiens; et durant toute la journée, dédaigneux des autos et de leur trompes, descendirent, de l'Arc de Triomphe au Grand Palais, deux cent quinze bœufs, cinq cent soixante-dix-neuf moutons et cent six représentants de la race porcine, accompagnés de pâtres auvergnats, bretons, angevins, gascons et normands, en costumes de leurs provinces.M. Grosjean, inspecteur général de l'agriculture, assisté des inspecteurs Magnien et Bréheret, et de M. Boitel, secrétaire général du concours, accueillait et faisait parquer dans le hall ces hôtes ruraux, qu'il présentera samedi au Président de la République. On avait craint que l'exil du Champ-de-Mars me nuisît à cette exposition. Il n'en est rien et, au contraire, le nombre des animaux gras dépasse cette année d'une centaine celui, du concours de l'an dernier. Le Figaro – 23 février 1910

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité