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13 mars 2010

Les actualités du 13 mars 1910

Marseille Joliette

Marseille fait d'imposantes funérailles aux victimes du Général-Chanzy

Marseille. 12 mars. La ville de Marseille a fait aux victimes, du Général-Chanzy d'émouvantes funérailles. Dès deux heures de l'après-midi, une foule compacte se presse sur le cours de la Joliette, difficilement maintenue par un important service d'ordre. Dans le port, tous les navires français et étrangers ont leur pavillon en berne.

Le cortège se met en marche à deux heures et demie. Un peloton de gendarmes à cheval vient en tête, suivi par une escouade de gardiens de la paix et la musique du 14e de ligne. La pluie tombe à verse. Le cortège s'engage sur le quai de la Fraternité ; plusieurs femmes de marins, morts dans la catastrophe, s'évanouissent.

Le cercueil renfermant les restes du commandant Cayol vient en tête et est suivi de Celui du docteur Cattanei. Derrière chacune des voitures suivent les membres des familles des défunts. Les honneurs militaires sont rendus par un bataillon du 3e et du 141e régiments d'infanterie, par une batterie du 10e d'artillerie et par deux escadrons du 10e hussards.

En tête des personnages officiels et des délégations marche M. Chéron, sous-secrétaire d'Etat a la Marine, représentant le gouvernement. Viennent ensuite la municipalité de Marseille, le préfet des Bouches-du-Rhône, les conseillers généraux et tous les corps constitués. Sur le parcours du cortège la foule, douloureusement émue, stationne. Toutes les têtes sont découvertes : le silence est impressionnant. Aux balcons, aux fenêtres des grappes humaines se détachent.

Il est près de quatre heures quand le convoi arrive à la gare Saint-Charles, où des discours sont prononcés par le maire de Marseille, MM. J. Charles-Roux, président du conseil d'administration de la Compagnie générale transatlantique ; Pierre Houx, représentant du conseil général : Réau, au nom des inscrits maritimes ; Lapeyre, délégué des capitaines au long cours.

M. Chéron prend, à son tour, la parole. Après avoir fait l'historique du naufrage, il vante la bravoure du commandant Cayol, de ses officiers et de son équipage. Il loue la conduite des autorités espagnoles, de Ciudadela, et remercie les consuls des puissances étrangères présents a la cérémonie. Il envoie, aux victimes, le salut ému du gouvernement de la République. La cérémonie s'est terminée à cinq heures, sous une pluie battante.

Le Petit Parisien -13 mars 1910


EN BREF

Morts mystérieuses - Marseille, 12 mars - La plus grande émotion règne à Rove, petite commune située à dix-huit kilomètres de Marseille. Jeudi dernier, un berger, Olive Augelin, qui paissait ses moutons dans les pâturages, aperçut dans le ruisseau de Figuerolles, encastré entre deux rochers, le cadavre d'un homme. Le berger courut prévenir les autorités qui, s'étant rendues sur les lieux, découvrirent près du mort un second cadavre, celui d'une femme. Quand on examina de près le cadavre de l'homme, on constata qu il portait au côté gauche de la poitrine une plaie profonde qui pouvait fort bien avoir occasionné la mort, Enfin — ce qui augmente encore ce mystère et lui donne un aspect quasi fabuleux — des pécheurs ont déclaré avoir aperçu, cette semaine, sur les flots, un cœur et un poumon allant à la dérive. Le Petit Parisien -13 mars 1910

uk Un barrage s'effondre dans le Pays de Galles - On retrouve sept cadavres - Londres, 12 mars. Une catastrophe, qui, par certains cotés, rappelle celle qui s'est produite le 21 janvier dernier, à Lorroy, a mis en deuil la vallée de Clydach, dans le sud du Pays de Galles. A la suite des pluies continuelles qui sévissent depuis des mois en Angleterre, une mine abandonnée s'était remplie d'eau, qui, peu à peu, sapa les murs et les piliers de soutènement. Hier, vers cinq heures, les galeries s'écroulaient et les eaux, rejetées au dehors, se répandirent a la surface. Une digue qui avait été bâtie pour protéger la village de Clydach, situé en contrebas céda a son tour sous cette pression formidable et le flot se précipita alors avec une rapidité et une violence effrayantes vers le village qui, en un clin d'œil, fut inondé et dévasté. Malheureusement, on n'a pas eu à ne déplorer que des dégâts matériels. Sept personnes ou, plus exactement, six enfants et une femme, surpris par le flot, furent entraînés pur le courant et noyé. Ornant toute la nuit, les recherches ont continué dans la vallée pour découvrir les cadavres, car l'on ignorait le nombre des victimes. Le dernier n'a été retrouvé que ce matin. Dans le village, où régne la plus grande désolation, presque toutes les maisons ont souffert.Le Petit Parisien -13 mars 1910

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