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22 mars 2010

Les actualités du 22 mars 1910

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Séance sanglante à la chambre hongroise

budapest parlement

autriche-hongrie Budapest, 21 mars. — La Chambre des députés hongroise s'est réunie ce matin pour écouter la lecture d'une lettre du roi, annonçant la dissolution de cette assemblée, dissolution qui sera prononcée demain par l'archiduc Joseph, représentant François-Joseph. Les députés ont accueilli la communication qui leur était faite par un vacarme effroyable, accusant le comte Khuen-Hedervary, président du conseil des ministres hongrois, de violer la loi par cette dissolution.

Le premier ministre voulut fournir des explications, mais l'opposition l'empêcha de parler et la séance dut être suspendue. A la reprise, le comte Khuen-Hedervary se voyant dans l'impossibilité, de se faire entendre s'approche des sténographes pour dicter sa réponse aux critiques. L'opposition et surtout quelques députés du parti indépendant Justh prenant ce mouvement pour une provocation quittent leurs bancs et font pleuvoir sur le premier ministre de lourds volumes et des encriers, dont l'un pesant trois kilos, atteint le comte Khuen-Hedervary au front et le blesse grièvement.

Sans perdre son sang-froid, le président du conseil se baisse et ramassant le couvercle de l'encrier, dit vouloir le conserver comme un souvenir. Le comte Serenyi, ministre de l'agriculture, qui s'est precipité au secours de son collègue reçoit également plusieurs projectiles qui le blessent, à la tête.

Les députés des divers partis échangent des coups de poings et des invectives. Les deux ministres, blessés et sanglants, sont conduits à l'infirmerie de la Chambre où un médecin les panse, tandis qu'un tumulte indescriptible continue dans les couloirs. La séance est enfin reprise, mais aucun ministre n'y assiste. Le président de la Chambre, qui appartient au parti Kossuth, flétrit énergiquement la conduite du parlement et exprime l'espoir que les principaux coupables auront le. courage de se faire connaître. Le comte Apponyi et plusieurs autres députés désapprouvent aussi complètement la conduite scandaleuse de leurs collègues.

Finalement, les partis de l'opposition votent, à l'unanimité, un blâme au gouvernement pour sa soi-disant violation de la loi, et la séance est, levée. A quatre heures de l'après-midi, notification de la dissolution du Parlement est faite à la Chambre des magnats. Le comte Khuen-Hedervary, indisposé à la suite de ses blessures, est absent, mais le comte Sérenyi assiste à la séance, la tête bandée.

La Chambre des magnats prend connaissance avec un calme complet de la communication qui lui est faite; Quelques-uns de ses membres prononcent quelques paroles, désapprouvant énergiquement les déplorables incidents qui se sont produits à la Chambre des députés.

Le Matin – 22 mars 1910


EN BREF

Étrange lueur bleutée dans le ciel breton - Brest, 21 mars —La nuit dernière, une commotion violente accompagnée d'un bruit sourd a été ressentie dans toute la presqu'île de Crozon ; toutes Les maisons ont tremblé. Le phénomène a été observé à Roscanven, Camaret, Crozon et Morgatte. L'endroit où la secousse s'est produite le plus fortement est près du fort de Cador. On a tout lieu de croire que l'on se trouve en présence d'un tremblement de terre. Le phénomène avait été précédé — et on ne se l'explique pas — d'une forte lueur bleuâtre qui a illuminé le ciel. On se demande s'il n'y aurait pas eu en même temps chute d'un bolide. Le Matin – 22 mars 1910

us-1908 Catastrophe de chemin de fer - près de cent victimes - Chicago, 21 mars - Un long train de voyageurs, avec deux locomotives, faisait un détour près de Shellerbourg afin d'éviter les débris d'un train de marchandises, lorsque la première locomotive dérailla et entraîna l'autre le long d'un remblai argileux où toutes deux s'enlisèrent soudain. La brusquerie de l'arrêt occasionna le télescopage des wagons-lits, du wagon-salon et du wagon-fumoir. Jusqu'ici, il y a 45 morts et une cinquantaine de blessés. Le Gaulois – 22 mars 1910

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