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23 mars 2010

Les actualités du 23 mars 1910

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Italie: Chute du ministère Sonnino

Sidney_sonnino

Italie Lorsque, le 2 décembre 1909, M. Giolitti fut renversé par les forces unies de la gauche démocratique et des partisans de M. Sonnino, ce dernier, après des négociations très laborieuses, réussit à former un Cabinet qui reposait sur une majorité en grande partie composée de partisans de M. Giolitti. Seule la promesse de ce dernier de ne pas s'opposer à celui qui venait de le renverser permit a M. Sonnino de former un cabinet.

On conçoit que, parvenu au pouvoir dans de telles conditions, le gouvernement nouveau ne devait pas être des plus stables. Car si M. Giolitti a tenu parole - il s'est absenté de la capitale ces mois derniers - ses partisans, qui ne sont pas d'une obéissance idéale, n'ont pas observé 'a même réserve. D'autant plus que la question des concessions maritimes, qui a provoqué la chute de M. Giolitti et qui est aujourd'hui la cause de celle de M. Sonnino, est devenue une question purement d'intérêts personnels.

Voici comment elle est posée. Le gouvernement italien donne une subvention annuelle à ta Compagnie maritime qui se charge des ses services postaux, etc. L'année passée, la convention que le gouvernement avait avec la Compagnie du Llyod italien expirant, M. Giolitti avait décidé de renouveler cette convention avec la même Compagnie pour une somme de 23 millions par an, mais les députés des autres ports protestèrent contre le privilège accordé à Gênes, qui est le siège du Lloyd italien.

A la suite d'une campagne formidable de couloirs, M. Giolitti réussit à faire renoncer le Llyod italien au renouvellement de la convention, et les services maritimes de l'Etat furent mis en adjudication. Deux autres Compagnies, l'une de Palerme, l'autre de Gênes, obtinrent pour une somme inférieure la convention C'était donc un succès pour l'opposition de ce moment, et la chute de M. Giolitti en était la conséquence indirecte.

Mais malgré tout, les intérêts locaux des autres ports, de Venise surtout, d'Ancône, de Bari, de Brindisi et de Catane se révoltèrent, et 1e nouveau gouvernement, malgré un projet de loi qui devait donner satisfaction à tous les ports, se trouva en butte aux mêmes difficultés. Cette fois, c'étaient les députés giolittistes avec la gauche démocratique qui se servaient, de la jalousie régnant entre les ports pour faire échec au Cabinet.

La Chambre italienne compte quatre partis principaux: 110 députés d'extrême-gauche, socialistes, républicains et radicaux, 40 députés de la gauche démocratique, ayant comme chef M. Martini, 30 conservateurs et 320 libéraux. Ce dernier groupe, qui forme la majorité gouvernementale, n'est pas un parti homogène. 70 de ses adhérents sont opposés à M. Giolitti. Une centaine sont tantôt pour M. Giolitti tantôt pour M. Sonnino, les autres 150 sont des amis très sûrs de M. Giolitti.

Le parti libéral, quoique uni sur la politique générale, ne l'est nullement sur les questions personnelles qui, comme on vient de voir, sont la cause des deux crises successives. C'est pourtant le seul parti capable d'avoir une majorité au Parlement. Une majorité d'extrême-gauche est impossible dans les circonstances actuelles d'abord parce qu'elle est trop .peu nombreuse, ensuite parce qu'un compromis entre ce parti et les libéraux est irréalisable. La confusion, le malaise qui pèsent sur les partis sont tels qu'on se demande à Rome si une dissolution du Parlement ne serait pas le meilleur moyen de sortir du gâchis. Mais qui serait président du Conseil pour faire les élections ? M. Giolitti ? On prétend à Rome qu'il ne veut pas, qu'il ne peut pas reprendre la direction des affaires.

Après le discours de l'amiral Bettolo, malgré le sucés personnel qu'il lui avait valu, le doute sur les sentiments de la Chambre n'était plus permis. Aussi M. Sonnino n'a pas voulu attendre un vote qui eût été certainement un verdict de condamnation, et, dès le commencement de la Séance d'hier, il a annoncé que le ministère, en présence de la situation parlementaire, donnait sa démission. Cette déclaration a déchaîné un violent tumulte sur les bancs de la gauche et de l'extrême-gauche. Des huées et des cris de protestation se sont 'ait entendre: le vacarme était tel que la président a dû faire évacuer les tribunes. La Chambre a, du reste, levé sa séance presque immédiatement après.

Le premier ministère Sonnino n'avait vécu que cent jours, le second a eu exactement la même durée. Il est inutile de dire que la légende qui s'était formée autour du nom de M. Sonnino, le représentant comme un homme d'État, est maintenant détruite à jamais.

Le Croix – 23 mars 1910


EN BREF

russie Un avare décapité par sa cassette - Saint-Pétersbourg, 22 Mars - Un horrible accident a mis fin à la vie d'un vieil avare, nommé Grigoriew. Enfermé dans sa chambre, il avait ouvert une grande malle de fer pour compter l'argent qu'il gardait. Tout, occupé à examiner son trésor il avait la tête pour ainsi dire plongée dans l'intérieur de la caisse; tout d'un coup le lourd couvercle tomba et son bord tel le couteau, d'une guillotine, décapita le vieil harpagon. La tête roula dans la malle qui se ferma et le tronc resta étendu sur le plancher. Le Petit Journal – 23 mars 1910

La répression des avortements - Jusqu'à présent l'avortement était considéré comme un crime, et ses auteurs étaient traduits devant la cour d'assises. La sévérité des peines encourues paraissait tellement excessive, que, dans la plupart des cas, le jury prononçait l'acquittement des coupables. Dans le but de rendre la répression plus efficace, le gouvernement vient de présenter à la Chambre des députés un projet de loi qui a pour objet de confier désormais aux tribunaux correctionnels la connaissance de ces actes qui, par le fait même, ne seront plus considérés que comme de simples délits. Les auteurs ou complices seront punis d'un emprisonnement de six mois à trois ans et a une amende de 100 à 3.000 francs. Seront en outre considérés comme complices tous ceux qui auront pratiqué ou favorisé l'avortement. soit par des manœuvres criminelles, soit par la distribution d'imprimés ou d'annonces pouvant provoquer le délit d'avortement, soit par la mise en vente d'instruments ou de substances abortives. Le Petit Parisien – 23 mars 1910


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