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1 avril 2010

Les actualités du 1er avril 1910

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Le courrier de la bourse

bourse

Les acheteurs qui feront le bilan du mois de mars d'après les cours de compensation du mois de février ne pourront manquer de se réjouir. Je ne vois partout, à de rares exceptions près, que des plus-values. Il faut tirer hors de pair les valeurs de caoutchouc. La Société financière n'a pas gagné moins de 205 francs dans le mois et la Malacca rubber, qui n'a vu le jour brillant de la cote que dans la seconde quinzaine, gagne 55 francs sur son cours d'introduction.

Cette bonne tenue prolongée déconcerte beaucoup de gens. Elle confirme ce que j'ai dit au début de mes courriers quotidiens. Les affaires ont changé de forme. Elles se divisent à l'infini. Les positions multipliées et plus restreintes que jadis laissent moins de souci aux intermédiaires et plus de quiétude à la clientèle, que des différences même sensibles ne parviennent pas à impressionner. C'est ce qui fait la force du marché. Tout spéculateur dont la position n'altère pas le sang-froid peut la conserver impunément quand les cours ne dépassent pas la limite du bon sens, et que les reports se traitent dans des conditions aussi avantageuses.

Peut-on dire que les cours soient à des prix exagérés? C'est une question de point de vue. Je reconnais que pour le spéculateur la marge sur les fonds d'États n'est plus bien grande, mais pour le portefeuille il y a encore une grande quantité de valeurs et de fonds d'État qui rapportent plus de 4 0/0. Il ne faut pas se dissimuler que plus nous irons plus les taux de capitalisation diminueront. Nous avons encore pu trouver dans les fonds étrangers des placements avantageux. Mais au fur et à mesure que ces États neufs se développeront et prospéreront grâce à l'appui de nos capitaux, ils deviendront moins larges sur le chapitre des intérêts quand ils auront recours à l'emprunt et l'argent, avide de placements, aura bientôt porté au pair les Brésiliens, les Argentins, les Serbes, etc.

Il reste les valeurs industrielles. La faveur que le public a montrée aux valeurs de caoutchouc n'est pas dénuée de raisonnement. Lorsqu'on voit une matière première dévorée par la consommation aussitôt qu'elle apparaît sur le marché, sans que le consommateur soit arrêté par le prix, toujours en progression, on ne peut taxer de folie la spéculation qui s'intéresse à l'industrie qui en découle. Un inconvénient subsiste néanmoins, que je ne puis m'empêcher de signaler a nos lecteurs. Quand une foule se porte en même temps sur un point quelconque, il peut en résulter des accidents. Si la leçon n est pas trop dure et si le fonds est bon, l'accident se répare vite. Je persiste à croire que le-marché du caoutchouc est bon pour longtemps encore, malgré les soubresauts auxquels il peut donner lieu.

Nous allons aborder le mois d'avril dans des conditions favorables. Il nous apporte, il est vrai, un inconnu avec les élections générales. Qui sait peut-être les électeurs vont-ils se montrer en veine de lucidité. Comprendront-ils enfin que les bienfaiteurs socialistes, en diminuant le travail et en augmentant la main-d'œuvre, ont constitué la vie chère pour tous et qu'avec plus de salaire le travailleur n'en est pas plus riche. Peut-être verrons-nous des députés qui parleront des choses qu'ils connaissent. S'ils voulaient seulement se rappeler que la France ne tient pas dans une circonscription!

Le Figaro – 1er avril 1910


EN BREF

Le meeting d'aviation de Cannes - Cannes, 31 mars - Le journée d'aujourd'hui a été un peu triste pour le meeting d'aviation. Il a plu dans la nuit et dans la matinée, et une chute de neige, tout près, sur le Chéron et dans l'Estérel, avait mis une collerette de gaze blanche au paysage de l'aérodrome et abaissé la température. Les fervents du sport nouveau ont cependant, dès que la pluie eut cessé, affronté dans l'après-midi les menaces du temps; ils en ont été récompensés, grâce aux excellentes mesures prises par M.. Capron, maire de Cannes, et MM. Legru et de Castillon de Saint-Victor, membres du comité sportif, pour assurer la continuité des épreuves. Dès quatre heures, Crochon fait une tentative, mais s'embourbe sur la piste détrempée. Sands, sur son Antoinette, en fait autant, et il faut relever l'appareil sur des planches pour le ramener devant le hangar. Le vent n'a plus, à quatre heures et demie, qu'une vitesse de 2 m. 50. Maulon, sur son Blériot, fait, trois tours de piste en 5 minutes; Baratou vole pendant 14 minutes pour le prix de vitesse. Popoff, sur son Wright modifié, court le prix de hauteur et s'élève à près de 30 mètres, pendant que Christaens parcourt cinq fois la piste en 10 minutes. Les aviateurs semblent d'ailleurs vouloir profiter de l'accalmie qui précède le coucher du soleil. Edmond, sur son Farman, court le prix de vitesse, et Sands repart sur son Antoinette, mais ne parcourt qu'un demi-tour de piste. Maulon, enfin, reprend, son vol avec le Blériot  pour le prix de Hauteur mais la journée est terminée, et il doit redescendre. Il est six heures et demie. Le retour des curieux et des professionnels se fait, hélas sous la pluie. Le Figaro – 1er avril 1910

Explosion d'un ballon — Un ballon sphérique appartenant à Charles Molé, entrepreneur à Coye (Oise), capitaine du Club aéronautique de l'Oise, quittait cette localité hier, ayante bord, outre son propriétaire, deux habitants du pays que M. Molé initiait à la science de la navigation aérienne : MM. Alexis Bouvet, mécanicien au service du baron de Neuflize, et Georges Durier, garçon charcutier. Après un excellent voyage, le ballon atterrissait dans un champ de luzerne au hameau de Gascourt, près de Luzarches. De nombreux paysans étaient accourus pour coopérer aux opérations de dégonflement. L'aérostat était déjà à moitié vide, quand une violente détonation se produisit. Plusieurs personnes furent bléssées, et notamment les aéronautes, MM. Bouvet et Durier, qui portaient de nombreuses brûlures aux mains et au visage. MM. Bouvet et Durier furent conduits dans une pharmacie de Luzarches, où vinrent se faire panser également trois cyclistes légèrement atteints. En procédant aux constations, on a trouvé dans la nacelle une allumette-tison qui, jetée tout enflammée, a dû provoquer l'explosion. M. Molé déclare que l'accident est certainement dû à une imprudence sinon a la malveillance. Le parquet de Pontoise s'est transporté à Luzarches. D'actives recherches sont faites pour retrouver les trois cyclistes disparus. Le Temps – 1er avril 1910

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