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19 avril 2010

Les actualité du 19 avril 1910

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Paulhan bat le record du tourisme en aéroplane

Paulhan

Nogent-sur-Seine, 18 avril — Pour un record, c'est un fameux record que vient de battre le célèbre Paulhan, en franchissant, en un seul vol, la distance d'Orléans à Arcis-sur-Aube, soit une distance de plus de 200 kilomètres. C'était par le Matin que Paulhan avait été prévenu qu'il devait remplacer sur le biplan Henry Farman.

L'appareil, qui s'était seul reposé dans la nuit, campant en plein air comme un vieux troupier, fut examiné ce matin par les mécaniciens. Sur ces entrefaites, Paulhan arriva avec sa charmante femme. On déjeuna à Orléans, on revint à Chevilly, on consulta la carte. Comme le temps paraissait incertain vers l'ouest, Paulhan décida de s'enfuir dans la direction de l'est. Il se décida pour Pithiviers, Malesherbes, Montereau et Nogent-sur-Seine si possible.

Voici comment maintenant les aviateurs tracèrent leur route. A trois heures et demie, Paulhan s'élança rapidement dans les airs, emportant un baromètre, une boussole, et un appareil de photographie pour prendre quelques clichés en route. Il fit un grand demi-cercle, vira sous le vent, et partit dans la direction de Pithiviers, ne paraissant bientôt plus qu'un petit point noir dans le ciel. Alors se posa pour nous le problème suivant. Étant données la complaisance de M. Auvinet qui, Mme Paulhan et nous-même, nous emportait en auto, la vitesse de la voiture, celle de Paulhan et la direction probable : chercher l'aviateur. Ce fut une véritable chasse.

A Pithiviers, un brave paysan nous dit qu'il avait vu le "gros oiseau" , puis plus aucune nouvelle. A Fontainebleau, on ne savait rien. A Montereau, ce fut pour Mme Paulhan une vraie joie d'apprendre que son mari était passé à une altitude respectable de 500 à 600 mètres, vers 4 heures 50, et que l'aéroplane remontait la Seine. Nouvelle course, On l'avait vu à Nogent-sur-Seine, on l'avait aperçu, puis vu disparaître dans la direction de Troyes. Nous étions tous quelque peu inquiets sur le sort de Paulhan, lorsqu'un télégramme arriva, ainsi libellé : "Atterri à Pouan, à 6 kilomètres Arcis-sur-Aube, par suite d'épuisement d'essence."

Voilà comment le grand champion venait de battre le record du grand tourisme. Quittant la plaine de la Beauce, il s'aventura au-dessus des vallées de l'Yonne et de la Seine, rendant l'aéroplane un objet de tourisme pratique entre les mains d'un homme qui sait s'en servir.

Le Matin – 19 avril 1910


EN BREF

Au meeting aéronautique de Nice, un aviateur chute dans la mer - Nice, 18 Avril - A cinq heures, Rougier est tombé à la mer d'une hauteur de 40 mètres et par quinze mètres de profondeur. L'aviateur a été blessé à la figure par un tendeur. Toutefois, il réussit à se dégager et à gagner le rivage. L'accident de Rougier, bien que l'aviateur eût minutieusement visité son appareil avant de partir, est dû à une commande qui a mal fonctionné. Rougier le racontait ainsi dans la cabine des chronométreurs : Je sentis que mon aile gauche s'inclinait. Je voulus donner un coup de volant, mais cela ne rétablit pas l'équilibre. Je fus tout de suite dans l'eau, enfonçant, me sentant pris par un tendeur au col de mon veston. Je réussis à le briser. En remontant, je heurtai une poutre avec la tête. Je pus m'éloigner à la nage et gagner le canot du croiseur qui venait à mon secours. Latham, venu pour prendre des nouvelles de Rougier, lui offrait le Champagne et se souvenant de son bain dans la Manche, lui disait : Mon pauvre Rougier, chacun son tour ! Les blessures de Rougier sont sans gravité. Mais il s'est évanoui plusieurs fois. Le remorqueur qui croise au large est occuné à repêcher le biplan. Le Petit Journal – 19 avril 1910

Attentat contre un tramway - Des malfaiteurs, encore inconnus, ont coupé l'avant-dernière nuit un certain nombre de fil à télégraphiques et les ont tendus en travers de la route à la hauteur de la Porte-Jaune, dans le bois de Vincennes. Un tramway nogentais arrivait à toute vitesse. Par bonheur le wattman Bourdallat qui le conduisait aperçut a temps l'obstacle et bloqua ses freins. On en a été quitte pour un choc violent, mais les voyageurs n'ont pas été blessés. Des témoins racontent qu'ils ont vu sept ou huit individus aux aguets près de la station-abri du tramway. Ces individus ont pris la fuite en voyant qu'il n'y avait pas d'accident. D'après l'enquête, ce serait surtout contre les cyclistes que seraient dressés ces pièges. Ils tombent. On se précipite sur eux et on les dévalise. Plusieurs ont déjà été victimes de guet-apens de ce genre, mais n'ont pas osé se plaindre de crainte de représailles. Les commissaires de Vincennes, Montreuil et Joinville vont opérer la nuit des battues dans le bois. Le Figaro – 19 avril 1910


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