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24 mai 2010

Les actualités du 24 mai 1910

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Un accident de train fait deux morts à Issy Les Moulineaux

Accident train

Un grave accident de chemin de fer s'est produit hier soir, à sept heures et demie, sur le chemin de fer de l'Ouest-Etat, près de la -gare de Moulineaux-Billancourt. Un train de voyageurs venant des Invalides et se dirigeant sur Suresnes-Longchamp a déraillé. La locomotive et le fourgon de tête ont. culbuté. Le mécanicien et le chauffeur ont été tués. Le conducteur du train a été blessé, mais peu grièvement. Quant aux voyageurs, ils en ont été quittes pour la peur, sauf deux d'entre eux, qui ont reçu des contusions diverses.

Voici les renseignements que nous avons pu recueillir sur place, l'enquête officielle, à peine ouverte, n'ayant encore rien appris quant aux causes techniques de cet accident. Le train 282, qui est, pour la presque totalité, un train d'employés ou d'ouvriers de l'administration habitant en banlieue, quitte la gare des Invalides vers sept heures. Direct entre la station du Champ-de-Mars et celle de Bellevue, ce train brûle la station de Moulineaux-Billancourt, devant laquelle il passe à 7 heures 14.

Le train marchait par conséquent à bonne vitesse, environ 60 kilomètres à l'heure, lorsqu'en arrivant à la hauteur des signaux 20 et 20 bis, à 400 mètres de la station de Moulineaux-Billancourt; et devant la gare des marchandises, le train dérailla. L'attelage s'étant rompu entre la locomotive et le fourgon d'une part, et les wagons d'autre part, la machine et le fourgon, emportés par la vitesse acquise, continuèrent leur route pendant une soixantaine de mètres, au bout desquels ils culbutèrent. La locomotive, en effet, rencontra un cœur c'est-à-dire un embranchement, qui forma aux roues restées sur le-rail un obstacle qui lui fit faire un véritable panache.

La locomotive rebondit sur une voie de garage voisine de celle qu'elle suivait, où elle vint s'abattre. D'après l'état dans lequel elle a été retrouvée, la locomotive a dû faire un demi-tour sur elle-même, se dresser sur son avant et venir tomber sur l'autre coté. Le fourgon, qui s'était détaché à son tour et était resté sur la voie normale, s'est couché sur le côté gauche. Le personnel de la gare qui se trouvait sur le quai entendit, s'il ne le vit pas, l'accident. Un bruit formidable retentit au moment de la chute et donna l'alarme à tout le monde. La vapeur s'étant renversée, on vit de furieux jets de vapeur s'élancer en l'air en même temps que des gerbes de flammes fusaient du foyer répandu à terre.

Les employés de la gare, bientôt aidés des soldats de la 22e section des commis-ouvriers et d'un détachement du génie appartenant au secteur électrique des Moulineaux, organisèrent les secours. On se précipita vers la locomotive. Le choc avait projeté le mécanicien de sa machine à terre. Le front était balafré d'une large blessure que le malheureux s'était faite en tombant contre on ne sait quel obstacle. Il agonisait et le corps encore secoué de spasmes ne bougea bientôt plus.

Quant au chauffeur, resté sur la machine, enfermé par le garde-fou du cendrier, il était mort quand on arriva, échaudé par la vapeur. En outre, le malheureux avait le coté droit du cou sectionnné par une horrible et profonde entaille et il fallut, en le dégageant, prendre des précautions pour protéger la tête.

Le mécanicien Morlot appartenait au dépôt des Batignolles. Le chauffeur Georges Lemonnier, âgé de 28 ans, demeurant 173, avenue de Clichy, laisse une veuve et un enfant. Il y a eu, nous l'avons dit, plusieurs blessés. Ce sont : M. Charrier, chef de train, blessures à la figure. MM. Brasset, voyageur, demeurant 161, Grande-Rue, à Sèvres, et Gihiel, demeurant rue Royale, à Saint-Cloud, atteints légèrement. Ils ont pu regagner leur domicile.Les cadavres du chauffeur et du mécanicien ont été déposés momentanément à la gare de Moulineaux-Billancourt. Ils seront transportés aujourd'hui à leur domicile.

Vers onze heures et demie du soir seulement, Mme Lemonnier, femme du chauffeur, est venue reconnaître le corps de son mari, sur lequel la malheureuse veuve s'est jetée en pleurant.Dans la soirée se sont transportés sur les lieux MM. Rousseau, directeur des chemins ; de fer au ministère des Travaux publics ; Cloutet, directeur de l'exploitation aux chemins de fer de l'Etat ; Boudet, ingénieur en chef de la traction, qui ont, avec M. Souliard, commissaire de police de Vanves, ouvert une enquête sut les causes de l'accident. Ces causes n'ont, jusqu'à présent, pas pu être établies.

Le Petit Journal – 24 mai 1910


EN BREF

Les inondations dans le midi - Toulouse, 23 mai — A la suite des violents orages et des pluies de ces jours derniers, des inondations ravagent le sud-ouest. Dans la vallée de l'Ariège, la crue est supérieure à celle de 1875. La station d'Ussat-les-Bains a été complètement envahie. A Pamiers, à Saverdun, à Cintegabelle, les dégâts sont considérables. A Auterive, l'abattoir est submergé. L'Ariège charrie des moutons, des brebis, des porcs et des arbres déracinés. A Ax-Les-Therrnes, l'Ariège déborde et arrête le fonctionnement de diverses usines. Le village de Castelet est sous l'eau. Le barrage de Lagal est emporté. Des bestiaux sont emportés par l'inondation.A Mirepoix, la crue du Grand-Lhers est énorme : 6 mètres 20 ! La population est consternée, car le village est sérieusement menacé. Il en est de même à Lavelanet et à Belesta. La Garonne a débordé de son côté à Cazères, Valentine, Saint-Gaudens. Dans la traversée de Toulouse, la crue dépasse déjà 4 mètres. Les rues des Menuisiers et du Port-Garaud sont submergées. On protège le faubourg Saint-Cyprien en construisant un solide batardeau à rentrée de la rue Viguerie. Dans l'Aude, on signale également de graves dégats causés par les inondations. Le Matin – 24 mai 1910

Une belle prouesse de l'aviateur Martinet - Paris, 23 mai. — L'aviateur Martinet a accompli ce matin une superbe performance à bord de son biplan Henri Farman. Parti de Mourmelon à quatre heures, il s'est élevé rapidement à 400 mètres de hauteur. Il a pris la direction de Paris, où il avait l'intention d'atterrir, place de la Concorde ce qui eut constitué, à coup sûr, un exploit peu banal. Mais alors qu'il passait près du bois près de Tournan, après un superbe voyage de 150 kilomètres, il décida d'atterrir, ne sachant plus s'il était dans la bonne direction. Il descendit sur une route et ne tarda pas à être rejoint par des automobiles, qui le suivaient depuis Mourmelon. L'appareil, après vérification de ses divers organes, sera garé cette nuit à Tournan et l'aviateur reprendra sans doute son voyage demain matin. L'Ouest-Eclair – 24 mai 1910


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Commentaires
E
Merci de publier des articles sur les catastrophes<br /> ferroviaires
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