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10 juin 2010

Les actualités du 10 juin 1910

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Les aviateurs militaires battent tous les records du voyage à deux

Fequant et marconnet

L'aviation militaire compte, depuis ce matin, un nouveau triomphe qui vient bien à son heure couronner le travail actif de nos officiers et affirmer l'heureuse initiative du gouvernement qui a su doter notre armée de ces merveilleux engins que sont les aéroplanes.

Sur un biplan Henri Farman, muni du moteur Gnome et de l'hélice Chauvière, deux officiers sont venus au vol du camp de Châlons au Polygone de Vincennes, reliant ainsi, en. moins de 2 heures 30, deux des plus importants centres militaires français, distants l'un de l'autre de 160 kilomètres environ. Ce merveilleux raid donne, à l'aviation militaire française l'un des plus beaux records celui du voyage à deux à travers la campagne. De ce record établi ce matin par le lieutenant Fequant et le capitaine Marconnet, ceux qui ont pour mission d'assurer notre défense nationale sauront tirer de précieux enseignements.

Partis ce matin de Bouy, à quatre heures quarante et une, à bord d'un biplan Farman, le lieutenant Féquant et le capitaine Marconnet atterrirent à sept heures dix au polygone d'artillerie de Vincennes. L'itinéraire, fixé à l'avance, a été rigoureusement suivi à une hauteur moyenne de 325 mètres. Cet itinéraire passait par Vertus, Champaubert, Montmirail, Rebais et VilIiers-sur-Marne, soit environ 160 kilomètres, accomplis en deux heures vingt-neuf.

Ce magnifique record du voyage à deux n'a pas d'autre histoire. Il fut effectué sans incident, malgré un brouillard assez épais qui rendit parfois la reconnaissance du parcours difficile. C'est donc, en plus du triomphe de l'aviation militaire, un nouveau succès pour le biplan Henri Farman, le moteur Gnome et l'hélice Chauvière, succès qui vient d'heureuse façon confirmer en tous points la suprématie de ces trois incomparables engins, indispensables collaborateurs des conquérants de l'air.

Nous avons pu nous- entretenir, dans la matinée, avec le lieutenant-colonel Estienne, à qui revient l'honneur d'avoir décidé et préparé ce voyage:

La randonnée que viennent de mener à bien les vaillants officiers Féquant et capitaine Marconnet avait été décidé il y a plusieurs jours. Mais nous attendions que les conditions, atmosphériques soient favorables. L'aviation militaire ne fait que commencer. Nous demandons au public de prendre patience. Nous avons reçu des fonds pour travailler. Nous saurons les employer tout à l'honneur de l'armée française. Douze officiers sont déjà à même d'accomplir des raids importants. Bientôt des échanges réguliers se feront.entre ces deux têtes de l'aviation militaire que sont Chalons et Vincennes.

Aussitôt averti, le ministre de la guerre envoya un de ses officiers d'ordonnance, le capitaine Frid, chercher les deux officiers qu'il retint à déjeuner au ministère, après les avoir chaudement félicités.

La Presse - 10 juin 1910


EN BREF

Un cadavre de femme enfermé dans une malle - Côme, 10 juin - On a découvert ici, hier soir, une malle contenant le cadavre sanglant d'une jeune femme criblée de blessures. La victime était enveloppée dans un drap aux initiales G. L; de prime abord. on affirma qu'il s'agissait d'une dame parlant anglais et venue en mai habiter une villa de Moltrasio avec un compagnon gros et blond. Ce couple avait disparu de la villa il y a trois jours. Dans le fond de la malle on trouva des livres de prières, des paquets de lettres écrites en anglais, ainsi que le portrait du jeune homme, qui paraissait âgé de vingt-cinq ans environ. Ce matin on a pu identifier le cadavre. C'est celui de Mme Mary Grittenden Castle, artiste dramatique, qui en 1908, habitait New-York. La police a arrêté, à midi, à Reggiano, un nommé Constantin Ispalatoff, originaire de Saint-Pétersbourg, soupçonné de complicité dans le crime. Dès le premier interrogatoire Ispalatoff se serait contredit dans ses déclarations. Le jeune homme avec lequel Mme Mary Castle avait habité à Moltrasio s'appelait Charleton Porter. Tous deux y avaient mené une vie qui semblait tranquille. Ispalatoff fréquentait beaucoup chez eux. Porter aurait été vu aujourd'hui à la gare de Côme, où il aurait pris un billet pour la Suisse. Il se rendrait à Londres. La victime porte des traces de contusions à la tête ; mais il ne parait pas que ces contusions aient provoqué la mort. Mme Grittenden Castle aurait été mise, après avoir été étourdie, dans la malle, où elle serait morte asphyxiée. Le Petit Parisien – 10 juin 1910

Un aéroplane entré dans la foule - Worcester (Angleterre), 9 Juin - Au cours d'une séance d'aviation au concours agricole, un novice essaya un monoplan, mais l'appareil, mal guidé, fonçant sur la foule, tua une femme et blessa plusieurs autres personnes. Le Petit Journal – 10 juin 1910

Mutinerie de femmes - Clermont (Oise), 9 Juin - Hier soir, vers neuf heures , l'ancienne maison centrale des femmes, de Clermont, aujourd'hui occupée par l'Ecole nationale de préservation, a été le théâtre d'incidents assez graves. Un grand nombre de détenues refusèrent de se coucher et parcoururent les dortoirs en chantant et en hurlant les propos les plus grossiers à l'adresse de leurs gardiens et surveillantes. A l'aide de leurs sabots, de plumeaux, ou après s'être enveloppé la main avec leurs mouchoirs, elles brisèrent 70 carreaux aux fenêtres de leurs dortoirs. L'énergique intervention du directeur de l'école mit fin à cette scène et le calme fut rétabli. Les plus exaltées des élèves ont été mises en cellule. Le Petit Journal – 10 juin 1910

Un jockey soupçonné de meurtre - Les journaux américains publient une nouvelle qui intéresse les sportsmen français. J. Ransch, le jockey bien connu, qui eut les premières montes de l'écurie Vanderbilt, puis de l'écurie James Hennessy, a été arrêté à Los-Angeles, pour avoir voulu assassiner sa nièce, Kissie Ransch, âgée de six ans. L'enfant, paraît-il, était cohéritière avec lui d'une grande fortune, que détenait Mme C. Scholl, gérante dans un hôtel de cette ville et qui serait la nièce de Ransch. Il paraît que Kissie Ransch était la fille adoptive de Mme Scholl et que c'est pour s'assurer la totalité de la fortune, que Ransch aurait été poussé au crime. Le Petit Journal – 10 juin 1910


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