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30 juin 2010

Les actualités du 30 juin 1910

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Une terrible explosion dévaste la poudrerie de Sevran-Livry

Poudrerie Nationale Livry

Un des bâtiments de la poudrerie nationale de Sevran-Livry, dans l'arrondissement de Pontoise, a explosé hier matin. La déflagration formidable fut perçue , dans un rayon de plus de vingt kilomètres, faisant voler en éclats les vitres de la plupart des maisons des villages voisins. Il s'en fallût de peu que cet accident ne devint une véritable catastrophe. A sept heures cinquante — heure à laquelle se produisit l'explosion —près de quatre cent cinquante ouvriers et ouvrières se trouvaient réunis dans les ateliers de la poudrerie. Un seul ouvrier, M. Louis Plasse, âgé de trente-trois ans, fut blessé.

La poudrerie de Sevran-Livry couvre une superficie de cent vingt-cinq hectares. Elle est située dans un vaste domaine planté en haute futaie. Elle comprend une série de bâtiments érigés à une centaine de mètres les uns des autres, et isolés par d'épaisses buttes de terre désignées, en langage technique, sous le nom de merlons. C'est dans un de ces bâtiments classés sous la désignation de groupe 6, que s'est produite l'explosion. Voici d'ailleurs les renseignements qui nous, ont été fournis très aimablement par le directeur de la poudrerie nationale de Sevran-Livry.

Le groupe 6, nous dit le distingué fonctionnaire, est affecté aux travaux de lissage des poudres d'exportation. Quatre tonneaux, roulant sur un axe, contiennent chacun cinq cents kilos d'explosif. Deux ouvriers venaient, d'amener devant le groupe 6 un wagonnet de poudre brute destinée au travail de lissage de la journée. Un des tonneaux roulants était déjà plein. Les trois autres allaient être remplis. A ce moment, un des deux ouvriers quitta son compagnon pour aller demander un troisième ouvrier de renfort dans un groupe voisin. L'ouvrier resté seul était Louis Plasse. Soudain, l'explosion se produisit.

De toutes parts, les ouvriers et les ouvrières, affolés, se précipitaient vers le lieu de l'explosion. Ils virent un spectacle lamentable. Du groupe 6, il ne restait qu'un amas de pierres et de débris de toute sorte. Des morceaux énormes de fonte et de bois avaient volé au loin, jusque sur le canal de l'Ourcq, situé à près de cinq cents mètres de là. La déflagration avait été telle que plusieurs bâtiments voisins, notamment le groupe 32, étaient en partie démolis. Songez donc : près de 2.000 kilos de poudre venaient ainsi de sauter.

Cependant, à l'ouest des bâtiments, des gémissements nous parvenaient d'un tas de décombres. On déblaya. Là gisait le malheureux Louis Plasse. Il portait une large blessure à la tête, mais n'avait pas perdu connaissance. Il était étendu au pied d'une haute pierre de taille appartenant au soubassement de l'édifice détruit. Plasse, qui se trouvait auprès d'elle au moment de l'explosion, était tombé à terre sous le choc de la déflagration, et c'est à cette pierre qu'il avait dû son salut. Elle l'avait protégé contre le terrible écroulement du reste de la maçonnerie. On le transporta en voiture à son domicile, rue de Paris, à Livry. Le médecin déclara que dans quinze jours, il serait remis.

Quant aux causes de cette explosion elles .sont encore difficiles à déterminer. Peut-être la rupture d'un axe de tonneau, rupture dont le choc aurait provoqué la déflagration. Peut-être réchauffement de cet axe et l'inflammation suite de la poudre... Une enquête a été ouverte. Dores et déjà, elle met hors de cause l'ouvrier Plasse qui est très bien noté. Dans l'après-midi, M. Vieille, inspecteur général de la direction des poudres au ministère de la guerre, est venu constater les dégâts causés par l'explosion.

Le Matin – 30 juin 1910


EN BREF

Une mort mystérieuse — Le cadavre d'une femme a été découvert hier matin au Palace-Hôtel de Trouville. Le corps est horriblement mutilé, et comme il se trouvait placé au bas de l'escalier extérieur de l'hôtel, on se demande s'il y a eu crime ou accident. On croit que cette femme serait une étrangère arrivée depuis pou à Trouville. Le Temps – 30 juin 1910

La fin d'un bandit — On nous écrit d'Ajaccio que le bandit Sanguinetti, qui gardait la campagne depuis le mois d'octobre dernier, vient d'être tué dans une rencontre avec la brigade de gendarmerie de Vescovato. Déserteur du 4e colonial, Sanguinetti, en s'enfuyant de la caserne de Toulon ou il était en garnison, tira trois coups de revolver sur le sergent de garde qui voulait l'arrêter. Poursuivant sa course, il tua d'un coup de revolver un douanier qui voulait lui barrer la toute. Ayant réussi à gagner la Corse, il y commit un assassinat et d'autres méfaits pour lesquels le parquet de Bastia le faisait vivement rechercher. Aux sommations de la gendarmerie d'avoir à déposer ses armes, Sanguinetti répondit par un coup de fusil ; il n'eut pas le temps d'en tirer un second : quatre détonations retentirent et le bandit roula à terre, mortellement atteint en pleine poitrine. Le Temps – 30 juin 1910


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