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14 juillet 2010

Les actualités du 14 juillet 1910

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Le Dirigeable allemand Erbsloch éclate, ses cinq passagers s'écrasent sur le sol Débris dirigeable

Une catastrophe épouvantable, plus terrible encore que celle qui coûta la vie à l'équipage de notre aéronat République, s'est produite en Allemagne. Un dirigeable, l'Erbsloch, monté par cinq personnes, est venu s'effondrer sur le sol, écrasant horriblement les aéronautes qu'il portait. Cet accident, survenant après ceux, purement matériels, qui amenèrent la destruction de trois Zeppelin, a profondément impressionné l'Allemagne entière, qui doit maudire la fatalité qui semble s'acharner contre sa flotte aérienne.

Le Berliner Tageblatt publie le récit suivant que lui a fait un témoin oculaire de la catastrophe: Je me trouvais dans mon champ, où je travaillais. Vers six heures, j'entendis à une grande distance le ronflement du moteur du dirigeable. J'eus beau regarder de tous côtés, je n'aperçus rien. Après quelque temps de vaines recherches, je me remis au travail. Tout à coup, j'entendis dans l'air une première détonation, suivie bientôt d'une seconde. Aussitôt après, une masse informe sortit d'un nuage et tomba vers la terre avec une rapidité effrayante. Je reconnus un dirigeable. La chute fut si rapide que je ne puis me rappeler tous les détails. Je sais seulement qu'à vingt mètres du sol environ, trois des aéronautes s'élancèrent de la nacelle presque à la fois. Ils furent ensuite enfouis sous le lourd moteur.

Presque paralysé d'horreur, j'accourus vers les débris tout en redoutant une explosion, mais rien n'arriva. Tout à côté de la nacelle, brisée en mille morceaux, gisait le cadavre d'un homme, un torrent de sang lui coulait du front ouvert par une blessure béante. Non loin, se trouvait un second homme. Il me fit un geste, me sembla-t-il, et puis posa sur sa poitrine sa main crispée. Dans l'intervalle, d'autres paysans étaient accourus qui voulurent prendre part au sauvetage, mais c'est seulement lorsque les hommes du service de santé de Leichingen arrivèrent qu'on put comprendre toute l'étendue du malheur. En retirant l'enveloppe déchirée du ballon qui s'étalait sur tous ces débris qu'on poussa de côté du mieux qu'on put, on souleva le puissant moteur qui s'était enfoncé profondément dans la terre.

Alors, ce fut un coup d'œil effroyable. Sous le moteur se trouvaient trois autres cadavres, terriblement mutilés. Ils avaient été sans doute aplatis par le moteur et par la nacelle. C'est pour cela que les médecins constatèrent tant de bris de jambes, de bras et d'épaules. Une des victimes avait le crâne enfoncé et il en sortait de la matière cérébrale. Une autre avait les mâchoires supérieure et inférieure tellement enfoncées l'une dans l'autre qu'elles semblaient n'en faire qu'une. Ce fut après plusieurs heures de travail que les pompiers et des infirmiers de Leichingen réussirent à retirer les malheureux de dessous les débris. On les porta dans des voitures d'ambulance et on les conduisit au hall du ballon, à Leichingen.

Autres détails. On a trouvé, dans le voisinage de l'accident, une feuille de papier blanc sur laquelle étaient écrits ces mots :Départ 9 h. 4, ascension 9 h. 9. Épais brouillard, aucune vue de la terre, le soleil perce les nuages qui sont au-dessous de nous. A la hauteur de 280 mètres à 9 h. 11. La mère de l'ingénieur Hoepp a reconnu l'écriture de son fils. On suppose qu'après avoir atteint une hauteur de 1,650 mètres, le ballon est descendu à 280 mètres et que c'est à cette hauteur que la catastrophe a eu lieu.

Le Petit Parisien – 14 juillet 1910


EN BREF

Une alerte à la Comédie-Française. — Vers la fin de la représentation du Songe d'un soir d'amour, qui clôturait hier soir le spectacle de la Comédie-Française, le public a vu avec inquiétude quelques étincelles jaillir d'un des portants du manteau d'arlequin. Comme la scène jouée à ce moment-là par Mme Bartet et M. Grand se passe dans une demi-obscurité, la salle était elle-même plongée dans une nuit complète. L'effet produit par le commencement d'incendie n'en fut que plus impressionnant. Quelques personnes effrayées se précipitaient déjà hors de leur fauteuil. Mais sur un appel des artistes, qui ayant vu les étincelles avaient cessé de jouer, on éclaira immédiatement la salle et on dissipa l'inquiétude du public, en lui expliquant qu'il s'agissait simplement d'un court-circuit.La représentation a pu se terminer sans autre incident. Une légère odeur de roussi et un peu de fumée s'étaient répandues dans la salle. Le Temps – 14 juillet 1910

Raid d'un aéroplane au-dessus de Paris - Hier soir, un peu après sept heures, l'aviateur Champel, sur biplan Voisin, est parti de l'aérodrome de Juvisy et a mis de suite le cap sur Paris qu'il traversa en suivant la Seine. Arrivé à la hauteur de la Tour Eiffel, il obliqua vers le Trocadéro, traversa le bois de Boulogne pour aller enfin atterrir à Sartrouville. Ce magnifique raid exécuté à une altitude d'environ 200 mètres représente un trajet de près de 47 kilomètres. Le Petit Journal – 14 juillet 1910


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