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18 juillet 2010

Les actualités du 18 juillet 1910

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Les Fêtes de Duquesne

dieppe fêtes du tricentenaire de Duquesne

Dieppe, 17 juillet - Dieppe est en fête pour célébrer un anniversaire historique : l'arrivée de Duquesne et de son escadre à Dieppe, le 17 juillet 1666. Ce n'est donc pas un centenaire, et la mission de Duquesne était simplement de vérifier l'état du port de Dieppe dont l'entrée était obstruée par les galets et de chercher les moyens les plus prompts de remettre ce port en bon état. Mais Duquesne est une des gloires de Dieppe et, dans cette saison, on ne saurait mieux faire que de donner un peu de joie aux habitants et d'amusements aux baigneurs.

Un comité des fêtes s'est donc organisé sous la présidence de M. Benoni-Ropert, adjoint au maire, et — il faut le dire — il a bien fait les choses. Toute la population de Dieppe a répondu avec entrain à l'appel du comité et, ce matin, toute la ville était pavoisée, enguirlandée, et les Dieppois montraient une animation inaccoutumée. Dès hier, des hérauts en costumes du dix-septième siècle parcouraient la ville et s'arrêtaient aux points principaux pour lire la proclamation suivante, en style de l'époque:

Habitants de Dieppe, accourez tous et escoutez ! Demain dix-sep juillet 1666, vers une heure de l'après-midy, l'illustre enfant de Dieppe, le sieur du Quesne; chef d'escadre des armées navales du Roy, fera son entrée par mer dans nostre cité pour examiner l'estat du port. Il sera reçu en grande pompe par Mgr le duc de Montausier, gouverneur de Normandie, lequel sera escorté des seigneurs de Dieppe et des environs et de messieurs les eschevins, les officiers de toutes jurisdictions et les notables. Pour le fester selon son mérite, la troupe royale des comédiens jouera sur la plage diverses pièces et pantomimes avec ballets. Les soldats du château et les compagnies bourgeoises seront en armes. Ne manquez pas de vos vestir de vos plus beaux habits pour honorer dignement nostre du Quesne. Décorez de draperies, de festons et de drapeaux vos demeures, et le soir, éclairez vos balcons de toutes sortes de luminaires. En attendant, tenez-vous tous en bonne santé et joye pour prendre votre part de ces réjouissances !

Duquesne n'était pas encore en 1666 le vainqueur de Ruyter, mais il avait déjà accompli de nombreuses prouesses et, comme il était envoyé par le Roi, avec son escadre, sa réception avait été et fut aujourd'hui vraiment magnifique. Nous avons vu le duc de Montausier, gouverneur de Normandie, et la sage et prudente dame, la duchesse de Montausier, la célèbre Julie d'Angennes, châtelaine de Rambouillet, à qui les poètes avaient tressé une couronne en vers et qui, par plaisir de marivaudage, était, restée quatorze ans la fiancée de celui qui devint son mari.

Le duc et la duchesse étaient vêtus de costumes magnifiques et suivis de seigneurs et d'échevins. Le cortège s'est formé à midi, aux Magasins généraux, précédé de hérauts et composé avec beaucoup de goût et un véritable souci de vérité, arquebusiers, pages, trompettes, seigneurs et échevins. Le cortège gagne le quai de carénage, où Duquesne, en grand costume de chef d'escadre, débarque solennellement au son du canon.

Devant Dieppe stationne le garde-côtes cuirassé Bouvines avec une escadrille de torpilleurs. La foule est énorme et enthousiaste ; toutes les fenêtres sont décorées et garnies de spectateurs. Les maires anglais de Howes et de Hastings sont venus assister à ces fêtes, que le ministre de la marine présidera demain.

Le Gaulois – 18 juillet 1910


EN BREF

Pantagruel chez soi. — M. Georges Cunnington, l'entraîneur de Nuage, le cheval gagnant cette année du Grand-Prix de Paris, a fêté hier le succès de cet agile coursier d'originale façon. Dans un banquet qu'il offrait à tous ses. amis, près de Chantilly, à l'ombre des futaies de sa propriété de Toutevoye, il fit servir un bœuf entier, lequel avait été cuit à la broche. La broche et la rôtissoire avaient été fabriquées tout exprès; la cuiller qui servit à arroser l'énorme bloc de viande mesurait plus d'un mètre de long. Le bœuf une fois rôti fut transporté dans la salle du banquet par le moyen d'un petit camion roulant sur des rails. Le public put contempler de loin ces pantagruéliques agapes par une large ouverture ménagée dans la tente qui abritait les convives. Et les curieux aussi purent boire à la gloire de Nuage. Le Temps – 18 juillet 1910

Les fêtes historiques d'Arras — La ville d'Arras a organisé pour aujourd'hui et demain une grande marche historique, en vue de faire revivre cinq siècles de l'histoire d'Arras. La fête s'ouvre par la proclamation de la charte que Philippe-Auguste accorda en 1194 aux bourgeois d'Arras pour confirmer leurs privilèges. Puis vient le départ des milices communales pour l'Ost de Bouvines, en 1214; on voit défiler la cour des comtes d'Artois, de la comtesse Mahaut; les nombreuses corporations de la ville; l'échevinage, c'est-à-dire le mayeur et ses douze échevins, précédés des hérauts aux dalmatiques brodées des armes de la ville, des massiers et des sergents à verge; Jeanne d'Arc prisonnière est confiée au gouverneur, David de Brimeux, avant d'être livrée aux Anglais. On assiste ensuite à la première visite de Louis XI, en 1464; à l'entrée de Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire (1470), accompagnée de sa belle-mère; Marguerite d'York, sœur du roi d'Angleterre, que Charles vient d'épouser en troisièmes noces; à la reddition d'Arras aux Français en 1640 par les Espagnols; à la levée du siège d'Arras par Turenne en 1654, lors d'un retour offensif des Espagnols ; à la visite de Louis XIV accompagné par la reine Marie-Thérèse, pendant la guerre de Flandre. Pour passer du grave au comique: l'abbé de Liesse, qui représente au quinzième siècle le personnage officiel ayant mission de présider aux "esbattemens" des jours, gras. Tels sont les principaux groupes, litières et chars. Le dernier représente les Rosati, société littéraire constituée en 1773, composée de poètes qui se réunissent pour dire des vers, cueillir la rose, et dont plusieurs devinrent célèbres à d'autres titres : tels Robespierre, jeune avocat d'Arras, et le grand Carnot, l'organisateur de la victoire. Ainsi les oiseaux chantent avant la tempête. Des milliers de visiteurs se sont rendus à Arras pour assister à ces fêtes. Le Temps – 18 juillet 1910

Le Tour de France cycliste — On nous télégraphie de Perpignan : Une affluence considérable difficilement maintenue par la police se presse en haie au contrôle d'arrivée, attendant anxieusement les premiers coureurs. On raconte que le peloton des vaillants pédaliers a eu beaucoup à souffrir de la chaleur. L'étape de Nîmes-Perpignan comportait 216 kilomètres. Paulmier arrive premier à 9 h. 14, suivi de Maitron à un quart de roue. Ce n'est que dix minutes après, à 9 h. 24, qu'arrivent en peloton Lapize, Van Houwaert, Emile Georget, Albini, Cruchon et Trousselier, suivis à quelques minutes d'intervalle, à 9 h. 30 par Fabre, qui se classe 9e, Cruppelandt 10e, Ernest Paul 11e, Bettini 12e. Les coureurs traversent la ville au milieu des acclamations et des ovations d'une foule énorme de curieux. Demain, la municipalité offre un punch d'honneur aux coureurs. Le Temps – 18 juillet 1910


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