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CPA Scans
5 septembre 2010

Les actualités du 5 septembre 1910

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Une séance d'hypnotisme troublée par de pénibles incidents

Laurent magicien

Nîmes, 4 septembre. — De nombreux incidents ont marqué la représentation que donnait hier soir, dans la salle du Casino, l'hypnotiseur Benevol. Après divers exercices de prestidigitation, M. Benevol se livra à des expériences d'auto-suggestion sur un jeune soldat d'infanterie coloniale. A un moment donné on vit le sujet qui, depuis quelque temps, manifestait une certaine nervosité, descendre de l'estrade et courir comme un fou à travers la salle.

Sous l'influence du sommeil hypnotique, le jeune soldat bondissait littéralement par dessus toutes les banquettes et les barrières pour venir tomber bruyamment au milieu des spectateurs, fortement impressionnés par cette scène. Dans sa chute, le soldat ne s'était pas fait de mal et on le vit se relever bientôt et regagner, toujours en courant, l'estrade qu'il venait de quitter.

Plusieurs dames qui assistaient à celte expérience, fortement impressionnées poussèrent des cris et une spectatrice tomba évanouie. Un médecin fut appelé: il constata que le sujet était tombé dans une crise de nervosité aiguë qui pouvait présenter des dangers pour les spectateurs.

Au milieu du désarroi général, un agent de police voulant gagner la scène enjamba les fauteuils qui l'en séparaient mais il tomba à califourchon sur le dossier d'un siège et se blessa grièvement. L'agent fut transporté aussitôt dans une pharmacie où l'on constata qu'il portait au bas ventre une blessure très grave. Le commissaire central a fait appeler aussitôt les organisateurs de cette séance et a interdit les représentations suivantes.

La Presse – 5 septembre 1910


EN BREF

Drame de la folie. — Dans une crise de folie, un ouvrier scieur de long, nommé Antonin Bouvet, âgé de vingt-six ans, a bâillonné et lié sa femme, puis il l'a attachée au pied de son lit. Prenant un litre de vitriol, il en a versé le contenu, lentement sur le visage de la malheureuse. Puis il s'est enfui. Les voisins, attirés par les gémissements de Mme Bouvet sont accourus. Ils ont détaché la pauvre femme dont le visage et le corps ne formaient plus qu'une plaie épouvantable. Mme Bouvet a été transportée à l'hôpital Saint-Louis, où elle est arrivée mourante. Le mari vitrioleur a été amené cette nuit au poste de la Villette, où il a été consigné à la disposition de M. Melin, commissaire de police. Journal des débats politiques et littéraires - 5 septembre 1910

Un soldat inventeur tué an cours une expérience - Soldat au 28e régiment d'infanterie, et caserné au bastion de la porte d'Asnières, Eugène Chabillaut, âgé de vingt-deux ans, ouvrier électricien de son état, marié et père de deux enfants, était venu passer la journée d'hier dimanche auprès de sa femme qui habite 2 bis rue Cousin, à Clichy, dans un immeuble dont Mme Chabillaut mère est la concierge. Eugène Chabillaut avait inventé, il y a quelque temps, un appareil à fabriquer l'acetylène et consistant en deux récipients qui se recouvraient l'un l'autre. Dans le récipient inférieur se trouvait de l'eau dans laquelle tombaient de l'autre récipient formant cloche des fragments de carbure de calcium. Dans la partie supérieure du récipient-cloche, il y avait une petite ouverture par laquelle devait s'échapper le gaz éclairant. Hier après-midi Eugène Chabillaut décida d'expérimenter son appareil. Avec son jeune frère Edouard, âgé de quinze ans, qui est presque aveugle, il s'enferma dans un petit cabinet noir attenant à la loge de sa mère. Au début, d'après ce qu'a déclaré le jeune Edouard à M. Fanadicq, commissaire de police, tout semblait bien marcher et Eugène Chabillaut avait allumé le gaz qui s'échappait par l'orifice supérieur. Mais la flamme qui se produisit alors ne le satisfit point et il en déduisit qu'il n'y avait pas assez de pression dans le récipient inférieur.Aussi, prenant un petit morceau de bois, il obstrua l'orifice et attendit. Au bout d'un moment, il ralluma de nouveau, mais, pas plus que la première fois, la flamme ne donnait assez de clarté. C'est alors que retirant brusquement le bouchon en bois, il communiqua le feu au gaz qui s'était peu a peu comprimé dans le réservoir inférieur. Une terrible explosion se produisit, réduisant d'appareil en miettes. Un éclat de fonte vint atteindre Eugène Chabillaut en pleine gorge, lui tranchant net l'artère carotide. Le malheureux garçon fut tué sur le coup. Par un hasard des plus extraordinaires, son jeune frère ne fut point atteint. Au bruit de l'explosion, la mère du soldat et des voisins accoururent et trouvèrent Eugène Chabillaut étendu sur le sol les bras en croix, la tête baignant littéralement dans une mare de sang. Le Petit Journal – 5 septembre 1910


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