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7 septembre 2010

Les actualités du 7 septembre 1910

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Le 7 septembre a Metz

cathedrale de metz

Aujourd'hui, dans leur vieille et chère cathédrale, les Messins assisteront au service funèbre fondé au lendemain de la guerre, par Mgr Dupont des Loges, l'évêque tant regretté, en l'honneur des soldats français morts sous les murs ou dans les ambulances de Metz, en 1870. Chaque année, depuis la guerre, cette pieuse cérémonie se renouvelle le 7 septembre, et chaque année, hélas ! les rangs se font de plus en plus clairsemés ; la mort, les départs forcés produisent des vides irréparables au milieu de la vaillante population ; mais, en dépit de tout, les souvenirs se font plus vivaces et les regrets plus amers que jamais.

Le 7 septembre est la date anniversaire de l'inauguration du monument élevé à Metz, à la mémoire de nos soldats. Nous avons assisté, , il y a trente-neuf ans déjà, à cette douloureuse cérémonie qui a été la dernière grande manifestation française de la malheureuse cité, et le souvenir de cette journée nous est resté profondément gravé au cœur. La population entière de la ville et celle des villages voisins avaient tenu à être présentes pour cette suprême protestation contre le traité qui enlevait Metz à la France. Dès le matin, la ville a pris le deuil, les ateliers et les magasins se ferment. De temps en temps, la grosse cloche municipale, la Mutte, appelle les Messins à la cathédrale où chacun, vêtu de noir, porte sur la poitrine, une dernière fois, la cocarde aux trois couleurs.

Le service est célébré à la même heure à la cathédrale, au temple, à la synagogue, et, lorsque le cortège se forme pour aller au cimetière Chambière, où s'élève le monument, on aperçoit en tête, sur un seul rang, pour bien prouver l'indissoluble union et l'unanime sentiment de la population, Paul Bezanson, Mgr Dupont des Loges, Cuvier, Levy, le maire, l'évêque, le pasteur, le rabbin... Au cimetière, l'évêque vénéré, que nous avons vu sur la brèche, toujours vaillant malgré son grand âge et son inconsolable douleur, prononce cette allocution que tous les Messins savent encore par cœur :

Au nom de tant de familles en deuil qui, dispersées sur tous les points de France, sont ici présentes en ce moment, d'esprit et de cœur, je vous remercie pour ce monument qui portera à la postérité le souvenir de tant de douleurs et de tant de vaillances. Elles goûteront mieux désormais la recommandation que saint Paul adressait aux fidèles dans la perte de leurs proches et de leurs amis, de ne point s'attrister comme ceux qui n'ont point d'espérance. Je m'arrête à ce mot ; il est si doux ! l'Espérance !...

Depuis, chaque année, le 7 septembre, les Messins se retrouvent à la cathédrale. C'est leur fête nationale, à eux, et pas un n'aurait garde d'y manquer. Et cette fois encore, ce sera l'évêque allemand de Metz, Mgr Benzler, qui présidera la cérémonie, le pasteur respecté que M. Maurice Barrés saluait si justement l'évêque étranger au cœur noble et qui, tous les ans, tient à honneur de donner à son peuple, toujours fidèle à sa foi religieuse comme à sa foi patriotique, ce témoignage de son ardente sympathie.

Le Gaulois – 7 septembre 1910


EN BREF

Une ville entière en grève - Rome, 6 septembre - Un phénomène rare vient de se produire à Arezo : toute la ville s'est mise en grève. La municipalité, pour couvrir certaines dépenses, avait trouvé bon d'augmenter la taxe de famille et les droits de licence des débitants. Cette fois, bourgeois et prolétaires se sont trouvé d'accord pour organiser une grande manifestation de protestation. Tous les établissements, y compris les pharmacies, les boucheries, les boulangeries, etc...ont fermé. En outre, des groupes d'ouvriers postés aux portes de la ville s'opposaient à l'entrée des légumes et des fruits. Comme la grève avait été décidée, la veille dans un meeting, les autorités avaient fait venir de Florence des renforts de police et des carabiniers, mais la force publique n'a pas eu a intervenir. Il y a eu seulement deux ou trois arrestations de tapageurs. Le Matin – 7 septembre 1910

Victime de son devouement – Le Havre, 6 septembre — M. Affagard, quarante-trois ans, marié, père de trois enfants, s'étant aperçu que le feu venait de se déclarer dans la ferme de son patron, M. Levasseur, absent, se précipita et essaya de combattre l'incendie, mais ce fut en vain, les flammes gagnant toujours d'intensité. M. Laurame, instituteur, et son fils qui avaient aperçu l'incendie, s'étaient empressés d'accourir. A leur arrivée, M. Affagard entrait dans une écurie attenant à l'étable, pour faire sortir les chevaux, mais le toit de ce bâtiment s'effondrait sur le malheureux. Pétrifiés d'horreur, les rares spectateurs de ce tragique dévouement ne purent rien tenter pour sauver l'infortuné Affagard qui fut carbonisé. Le Matin – 7 septembre 1910


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