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9 septembre 2010

Les actualités du 9 septembre 1910

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Un camp de romanichels est démantelé à Montreuil

Romanichels

Chemineaux sans patrie, tribus, nomades traînant un peu partout, de clocher en clocher, dans la poussière des routes, leurs roulottes vétustes où, parmi les chiffons s'entassent de grouillantes nichées, les romanichels ont eu hier matin, avant l'aurore un triste réveil. La rude main de la police s est appesantie sur leurs libres épaules. Et maintenant, loin des horizons larges et des chemins clairs, ils connaissent l'ombre du cachot.

Depuis quelque temps les inspecteurs des brigades mobiles de la Sûreté générale refoulaient hors de leurs circonscriptions, en province, les romanichels campant dans les régions qu'ils sont chargés de surveiller. En longues caravanes, les roulottes de nombreuses tribus s'acheminaient lentement vers Paris. C'est ainsi qu'à la porte de Montreuil notamment, campaient une cinquantaine de voitures et tout un peuple de vagabonds vivant de rapines. Quantité de femmes, dès le matin, s'égaillaient dans les rues de la capitale et y commettaient toutes sortes de larcins. Des vols au "rendez-moi", un vol de 8,000 francs, au préjudice d'une boulangère de la place de la République, décidèrent, la police à agir.

Dès cinq heures, hier matin, M. Hamard, chef de la Sûreté, accompagné de MM. Jouin, sous-chef ; Guillaume et Perrot des Gachons, secrétaires, et de quatre-vingts agents et inspecteurs de police, ébranlait à coups de canne les roulottes, et réveillait brusquement les tribus ensommeillées. Aux lucarnes de quelques voitures tremblote soudain une pâle lueur, et des figures étranges se montrent aux portes. Dans quelques autres, les propriétaires font la sourde oreille.

Les papiers sont vérifiés ; le brigadier Fleury entre dans les cahutes roulantes, soulève des couvertures, jette un regard sous le lit. Des inspecteurs emmènent les romanichels. C'est une indescriptible cohue ; les chiens aboient, les enfants pleurent. Ceux dont on a troublé le sommeil se résignent tristement. On n'a point de peine à concevoir que ce n'est pas la première fois que pareille aventure leur arrive. Ils y sont habitués. Par fournées les gardiens de la paix les emmènent au poste de police de la rue des Orteaux.

A d'autres maintenant le chef de la Sûreté donne des ordres. De la rue de Paris, à Montreuil, on se dirige vers l'avenue Etienne-Marcel et l'avenue du Centenaire, à Bagnolet. Là, s'agglomèrent de sordides campements. La marmaille ébouriffée et bruyante abonde. Ici, les nomades résistent. Ces êtres, brunis par tous les soleils, hâlés, par tous les vents, orgueilleux de la crasse ancestrale qui patine leur front se dressent avec des regards de colère. La tribu Patrack jette les hauts cris ; le chef se refuse à suivre les inspecteurs qui l'entourent Il faut employer la force, et le brigadier Fleury, en un tour de main, réfrène toute résistance.

Il est six heures. Tout est fini. Les campements sont déserts. A leur tour, les chiens policiers : Coquette, à M. Jouin, Kiki et Volff, à l'inspecteur Leroy, flairent les roulottes, Brutal, le terrible chien de M. Lechevrel, saute dans les voitures à travers les lucarnes et l'on peut être sûr qu'après cette opération, pas un vagabond n'a pu échapper aux investigations.

Soixante plaignants, victimes de voleurs, avaient été convoqués. Ils ont été confrontés avec les romanichels arrêtés. Ajoutons que la police espérait mettre la main sur un individu accuse d'un crime commis en province et qui remontait à quatre années. Le bandit n'a pu être retrouvé.

M .Bertillon, accompagné de l'inspecteur principal Prunier, et des photographes de son service, a procédé à d'intéressantes constatations. Quatre-vingt-quinze individus ont défilé devant lui. A la demande de la Sûreté générale, il s'était muni de toutes les fiches de romanichels et à l'aide de ces documents, il a pu établir l'identité de nombreux vagabonds. Un certain nombre d'entre eux, d'origine étrangère et frappés d'expulsion, ont été ainsi reconnus. Des interdits de séjour, des insoumis à la loi militaire, des cambrioleurs, des voleurs et des voleuses au "rendez-moi", recherchés par le parquet de la Seine et des parquets de province, ont été arrêtés.

Le Matin – 9 septembre 1910


EN BREF

Un lion dans les Pyrénées - Cerbère, 8 septembre — Les ours disparaissent de nos Pyrénées, mais nous avons mieux que cela Il y a trois jours, une pauvre ménagerie allemande laissa s'échapper, en gare de Perelata, un famélique lion, qui heureux de piquer un temps de galop, alla se réfugier, paraît-il, dans les ruines du monastère de Sampedroroda, sis à cinq kilomètres. Depuis hier, les battues organisées sont restées sans résultat ; un mouton a disparu. Les habitants de la région, affolés, n'osent plus sortir et racontent des histoires à faire pâlir. Le Matin – 9 septembre 1910

Un village brûle entièrement - Vannes, 8 Septembre — Le village de Kerfontaine, commune du Hézo aux environs de Vannes et composé de quatre maisons habitées par des cultivateurs a été complètement détruit par un incendie. Les habitants étant tous absents, occupés par le travail des champs, on suppose que l'incendie a été allumé par une étincelle échappée de la cheminée de la maison habitée par M. Raud. Les toitures étant couvertes en chaume, sauf une seule, le feu s'est rapidement communiqué aux maisons habitées par MM. Vincent Boterf, Jean Pahun et Mlle Vincente Auffray. Le mobilier, les denrées, les instruments aratoires, les voitures, le foin, tout a été la proie des flammes. Une personne, passant non loin de là, ayant aussitôt donné l'alarme, les habitants eurent juste le temps de sauver leurs bestiaux. Les pertes qui sont très importantes sont couvertes par une assurance. Le Petit Journal - 9 septembre 1910

Un match de chiens nageurs - Londres, 8 Septembre - Les habitants d'Hastings ont assisté aux débuts d'un sport d'un nouveau genre. On y avait organisé, en effet, un match de natation poux chiens. Les concurrents ont été transportés en canot, à 300 mètres de la plage, et ensuite jetés à l'eau. Leurs maîtres, restés sur La plage, ne manquaient pas d'encourager leurs favoris par des appels et des coups de sifflets. C'est un beau chien de race dalmate qui a gagné le premier prix. Il avait été suivi de près par un bull-terrier. Le Petit Journal - 9 septembre 1910


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