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14 septembre 2010

Les actualités du 14 septembre 1910

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Une exécution capitale à Alger

Execution capitale - fusille

Ce matin à six heures, au champ de tir du fort l'Empereur, situé aux portes d'Alger, a été passé par les armes l'indigène Chérif hen Amar, du cercle militaire de Gardaia, condamné à mort le 9 mars dernier pour assassinat et tentative d'assassinat sur deux de ses coreligionnaires. Le crime, qui eut le vol pour mobile, fut commis avec une sauvagerie inouïe. Le meurtrier, après avoir tiré des coups de revolver sur les victimes, s'acharna sur elles, les lardant de coups de couteau.

Le réveil du condamné a eu lieu à 5 h. 15, en présence de l'interprète militaire, du muphti et du secrétaire du conseil de guerre. Chérif ben Amar, les apercevant, se dresse sur son séant. L'interprète lui annonce que le moment est venu d'expier le crime et d'avoir du courage. C'est bien, répond le condamné ; j'ai tué, je serai tué. L'interprète réplique : Le Coran le dit. Interrogé sur ses dernières volontés, Chérif déclare : Seul, mon père vit encore. Je lui demande de faire ample distribution de couscous aux pauvres pour que mes fautes me soient pardonnées. Puis, s'adressant au muphti, il le prie de veiller à ce que ses mains ne soient pas attachées et que son corps soit enseveli selon le rite musulman.

Le condamné monte ensuite dans la voiture cellulaire, qui est escortée de deux pelotons d'artillerie montée. Sur le lieu de l'exécution, les troupes de la garnison, tirailleurs, zouaves, artillerie, génie, sont formées sur trois faces. Le quatrième côté est occupé par le poteau. Lorsque la voiture cellulaire arrive, les troupes portent les armes, le condamné descend, soutenu parle muphti qui, avec l'aide de deux zouaves, le conduit au poteau; il s'agenouille face au levant, et avec le muphti fait les dernières prières. Les yeux bandés, les mains en avant dans l'attitude de la prière, Chérif attend la mort.

Au moment où le peloton d'exécution, formé de sous-officiers, de caporaux et de zouaves, s'apprête à tirer, on aperçoit dans la ligne de tir, se détachant sur la butte, une femme que la curiosité a amenée là. Un gendarme l'expulse. Après trois minutes d'attente, au signal donné par l'adjudant, un crépitement déchire l'air : justice est faite.

Le Temps – 14 septembre 1910


EN BREF

Comme en Angleterre — En Angleterre les cochers se tiennent à la droite de leurs animaux et prennent la gauche. En Bretagne, les conducteurs se placent à droite, mais sont de par la loi forcés de doubler les véhicules à droite. Le préfet du Finistère, considérant qu'il y avait là source de graves, accidents, avait pris un arrêté, l'an dernier, forçant les conducteurs à se tenir à la gauche de leurs chevaux. Il y eut une véritable levée de fouets. Le conseil général émit, dans la dernière session, un vœu demandant au préfet de rapporter son arrêté. C'est ce que vient de faire le préfet. En conséquence, de tous les départements français, la formule pour le Finistère, en ce qui concerne ! la conduite des animaux est : Guide à droite ! - Le Temps – 14 septembre 1910

Le feu à l'entrepôt des sucres — Un incendie s'est déclaré cette nuit, quai de la Gare, 59, à l'entrepôt réel des sucres indigènes de Paris, qui appartient aux Magasins généraux. Cet entrepôt comprend une série de bâtiments qui s'élèvent entre le Boulevard de la Gare et la ligne du chemin de fer d'Orléans. Chacun d'eux a une superficie d'environ 500 mètres carrés. Le feu a pris dans le bâtiment n° 7, qui heureusement était vide. Les inondations de l'hiver dernier en avaient, fait perdre tout l'approvisionnement et depuis lors on procédait à des réparations. Fort heureusement, on a pu empêcher le feu de se propager aux bâtiments voisins. Au bout de trois quarts d'heure, les pompiers sont parvenus à maitriser l'incendie. - Le Temps – 14 septembre 1910

Exploit de Roland Garros à Dinard - L'aviateur Garros poursuit, à Saint-Malo, le cours de ses prouesses; Hier soir, sur la plage de Dinard, malgré une forte brise, il a accompli un vol superbe, dans lequel il s'est élevé à plus de cinq-cents mètres. Après avoir fait deux fois le tour de la plage, il est descendu sur la mer. L'angoisse un instant s'empara de la foule immense qui assistait à cette épreuve de la plage et de la terrasse du Casino. Garros, d'un coup d'équilibreur, remonta dans l'espace et, après un troisième tour de plage, vint atterrir avec une précision admirable à dix mètres du flot. La foule, franchissant les cordages tendus pour la contenir, s'est alors précipitée vers lui, et il a été contraint, au milieu des acclamations, de se laisser porter en triomphe jusqu'au Casino, où lui a été faite une réception chaleureuse. Le Figaro – 14 septembre 1910


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