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15 septembre 2010

Les actualités du 15 septembre 1910

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Journée historique à Athènes

parlement grec

Athènes, 14 septembre - L'Assemblé générale hellène a ouvert sa session aujourd'hui, en présence d'une assistance énorme. Les tribunes sont bondées ; tout le corps diplomatique est là. Au dehors, une foule immense fait des ovations au Roi, à la famille royale et aux députés. Lorsque le souverain pénètre dans la salle des séances, il est longuement acclamé par les membres de l'Assemblée, ainsi que par le public.

Le Roi prend place sur le trône, ayant son fils à sa droite, et ouvre la session, par le discours suivant :

Messieurs les députés, les conditions dans lesquelles la nation a accepté le vote parlementaire du 18 février ont prouvé la volonté commune de maintenir intact le régime constitutionnel en vigueur dans notre pays. Messieurs les députés, mon cœur se réjouit de votre présence dans cette enceinte, je me réjouis d'autant plus de votre présence dans ce lieu, qu'elle prouve que la libre manifestation du sentiment populaire exprimé selon les lois du pays revêt de son autorité l'Assemblée appelée à délibérer sur les modifications dictées par la Constitution elle-même. Je m'en réjouis encore plus parce que la manière éminemment pacifique, libérale et conservatrice, dans laquelle les électeurs ont usé de leur suprême droit politique a prouvé encore une fois, dans cette circonstance exceptionnelle, la maturité du peuple hellénique, venant s'ajouter à ses autres qualités et qu'il est capable d'éclairer et de guider ses mandataires dans l'étude et l'élaboration d'une réforme devant porter remède aux affaires publiques.

Messieurs les députés, votre tâche devra être bien laborieuse, mais je suis convaincu qu'en assumant celle-ci avec le soin diligent que des circonstances difficiles et nécessitant un surcroît de sagesse et d'application imposent et en poursuivant l'accomplissement de votre mandat avec vos qualités de patriotisme, d'expérience politique, de connaissance des besoin, des sentiments des caractères et des volontés du peuple hellénique, vous allez surmonter toutes les difficultés pour mener à bonne fin l'œuvre qui vous incombe. Vous pourrez ainsi préparer pour la Chambre, qui doit vous succéder en une session régulière, une base plus saine au fonctionnement de nos institutions et a l'établissement d'un ordre politique plus propre à la réalisation de l'idéal national.

Le discours royal a été accueilli par des acclamations répétées. A Athènes, aussi bien dans les milieux politiques que dans la population, l'impression est excellente et on est unanime à approuver les paroles si sages, si mesurées et à la fois énergiques prononcées par le souverain. Cette première journée fait augurer favorablement des travaux de l'Assemblée.

Malheureusement, les dépêches reçues dans la journée de Constantinople sont venues apporter une ombre fâcheuse au tableau. On sait que le patriarcat œcuménique de Constantinople avait convoqué pour aujourd'hui une assemblée nationale chargée de discuter plusieurs questions importantes ; le gouvernement turc a formellement interdit la réunion et pris, pour empêcher qu'elle se tînt, des mesures de police extraordinaires.

Le patriarcat résolut de passer outre et de réunir quand même l'assemblée ; mais une partie seulement des députés put pénétrer dans la salle des séances ; les autres, au nombre de onze, furent mis en état d'arrestation et emprisonnés. Ils comparaîtront, assure-t-on, devant la cour martiale.

Ces nouvelles ont causé à Athènes une émotion indicible. Tous les journaux grecs protestent avec la dernière énergie contre les mesures prises par le gouvernement turc, qu'ils considèrent comme outrageantes pour les sentiments les plus sacrés et les plus respectables de la nation hellène.

Le Gaulois – 15 septembre 1909


EN BREF

Un feu de Bengale au Châtelet — Hier soir, vers onze heures, au théâtre du Châtelet, à la fin du 9e tableau, au moment où, sur la scène, l'on brûle, avec un fer rouge, les yeux de Michel Strogoff, une flamme de bengale, allumée dans les galeries d'amphithéâtre, au quatrième étage, illumina la salle, provoquant une légère panique. L'orchestre attaqua la Marseillaise ; le public, rassuré par le régisseur, accueillit sans trop d'émotion cette criminelle plaisanterie ; la fin de la représentation ne fut marquée d'aucun autre incident. Une enquête est ouverte pour retrouver les syndicalistes qui avaient pénétré dans la salle et que l'on considère comme les auteurs de cet incident. Journal des débats politiques et littéraires – 15 septembre 1910

Le policier cartomancien — Une jeune artiste lyrique, Claire Chaume, âgée de dix-neuf ans, était recherchée par le parquet d'Oran pour avoir commis un vol de bijoux au préjudice d'un employé du tribunal civil de cette ville; se promenait hier sur le cours Belzunce, lorsqu'elle fut rencontrée par le brigadier Stephani, du service de la Sûreté. Le policier l'aborda et, après quelques propos galants, l'emmena dans un café où il fit avec elle plusieurs parties de cartes qu'il perdit généreusement; puis il lui proposa de lui tirer les cartes. L'artiste lyrique, comme toutes les personnes qui se trouvent dans une situation embarrassée, était curieuse de connaître son avenir. Mais en réalité, et comme il arrive souvent en pareil cas, ce fut elle qui habilement questionnée, révéla au brigadier sa véritable identité et lui fit des confidences. Finalement, après lui avoir prédit la conquête facile d'un protecteur riche et, généreux, le pseudo-cartomancien lui dit : Malheureuse ! vous serez arrêtée avant ce soir. Je vois des gens de police autour de vous. Et comme la voleuse, effrayée par cette prédiction, suppliait Stéphani de l'emmener loin de Marseille, le policier lui prit galamment le bras sous le sien et la conduisit au Parquet. Journal des débats politiques et littéraires – 15 septembre 1910


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