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18 septembre 2010

Les actualités du 18 septembre 1910

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Le coureur en automobile Giuppone s'est tué hier

Giuppone

automobileLe coureur en automobile Giuppone a été victime hier d'un accident-mortel alors qu'il procédait sur le circuit de Boulogne-sur-Mer aux essais du véhicule qu'il devait piloter demain dans la coupe des voiturettes. L'accident s'est produit dans les circonstances suivantes. Le conducteur Giuppone effectuait vers six heures du soir un tour du circuit et filait à vive allure quand il vit, à 200 mètres environ devant lui, deux cyclistes qui se retournèrent, virent arriver l'automobile et se rangèrent sur leur droite. Voyant le passage libre, Giuppone, qui avait diminué sa vitesse, l'accéléra à nouveau.

Alors qu'il n'était plus qu'à 20 mètres environ des cyclistes, l'un d'eux obliqua brusquement, portant sur sa gauche. Ce fut la cause de l'accident. Giuppone, à qui il était matériellement impossible de ralentir suffisamment pour ne pas heurter le cycliste, donna un brusque coup de volant pour l'éviter. Mais la place manquait : une des roues de la voiturette s'engagea dans une saignée bordant la route et ce fut la chute ; le véhicule capota, et en raison de sa très grande vitesse fit trois tours sur lui-même, broyant sous son poids le malheureux conducteur.

Immédiatement on se porta au secours des deux victimes, car Giuppone était accompagné de son mécanicien. Ce dernier était indemne ou a peu près, mais quand on releva Giuppone on s'aperçût qu'il avait le crâne défoncé. On lui prodigua les meilleurs soins possibles, mais rien n'y fit; il rendit quelques minutes plus tard le dernier soupir sans avoir repris connaissance.

Giuppone naquit en 1878, à Turin. Il débuta dans le commerce comme apprenti mécanicien chez un petit constructeur turinois de cycles. Il se fit ensuite coureur cycliste amateur. Puis à la suite de nombreuses victoires il quitta les rangs des amateurs et devint professionnel, se spécialisant dans les courses derrière motocyclettes.

Dans ce genre d'épreuves il se classa le premier de ses compatriotes, et pendant les années 1903 et 1904 conserva le litre de champion d'Italie pour les 100 kilomètres. Puis il vint en France, où il abandonna la bicyclette pour la motocyclette. Il entra chez Peugeot, et avec une machine de cette marque il établit, au Parc des Princes, le record du monde de l'heure et des 100 kilomètres pour motocyclettes de moins de 50 kilos, par 90 kil. 662 dans l'heure, 100 kilomètres en 1 h. 6m. Il établit ensuite le record du monde de l'heure pour motocyclettes sans limitation de poids, couvrant 102 kil. 368 dans les 60 minutes.

Après la motocyclette, la voiture. Il devint bientôt un de nos rois du volant les plus appréciés. Tous les pays le virent tour à tour victorieux. Vainqueur de la Coupe des Voiturettes, l'année dernière il gagnait tout récemment, à Salon, la course de côte du val de Cuech. C'était un sympathique dont la perte sera très regrettée dans le monde automobile.

Le Temps – 18 septembre 1910


EN BREF

Naufrage

Navire échoué. — Le paquebot Chili, des Messageries maritimes, courrier de l'Amérique du Sud, qui remontait à, Bordeaux, s'est échoué ce matin à six heures, par suite du brouillard, en face de la Grange. Le bateau a pu se remettre à flot, mais il ne peut remonter par suite de l'insuffisance d'eau. Les passagers et les bagages ont été débarqués.. Le Temps – 18 septembre 1910

Crime

Pour le voler, un garçonnet tue un de ses camarades - Toulon, 17 septembre - Le parquet de Brignoles, informé de la découverte du cadavre d'un garçonnet, dans un bassin du quartier de l'Hôpital, a ouvert une instruction qui a abouti à l'arrestation du jeune César Branguier, âgé de douze ans. Il s'agit d'un drame déconcertant. César Branguier était allé à la rencontre de son camarade et n'avait pas hésité à le tuer pour le dépouiller. Il ne trouva, dans la poche de sa victime, qu'une somme de 2 fr. 50. En apprenant le crime horrible commis par son fils, Mme Branguier a tenté de se suicider. Le Petit Parisien – 18 septembre 1910

Mort de M de Nelidoff, ambassadeur Russie à Paris - M. de Nelidoff, ambassadeur de Russie à Paris, est mort cette nuit, à minuit 40, entouré de su famille et du personnel de l'ambassade. L'archiprètre Smirnoff et le docteur Olhy, médecin personnel de l'ambassadeur, ont également assisté à ses derniers moments. M. de Nelidoff était un des diplomates les plus considérables de la Russie contemporaine. On peut même dire que nul n'était plus que lui représentatif de cette diplomatie. De vieille noblesse moscovite, il était né en 1835. Il acheva ses études à l'Université de Saint-Pétersbourg, puis entra dans la Carrière qu'il ne devait plus quitter. Il fut tour à tour à la légation d'Athènes, à celle de Munich, à l'ambassade de Vienne. En 1877-1878, il dirigea la chancellerie de l'armée russe en Turquie et prit part a toutes les négociations qui aboutirent au traité de San-Stefano. Il assista ensuite au congrès de Berlin. Après avoir été envoyé extraordinaire et ministre en Saxe et conseiller à Constantinople, il fut nommé ambassadeur dans cette dernière ville, en 1883 ; il y conquit une influence de premier ordre et quitta le Bosphore en 1897, pour se rendre à Rome. De la, il vint à Paris, en 1903. M. de Nelidoff jouissait d'une particulière estime dans les cercles officiels français où l'on se souvenait de tous les efforts qu'il avait prodigués pour donner à la Double Alliance la plénitude de sa valeur. Il avait été le président de la conférence de la paix à la Haye, en 1907, et tous les diplomates qui participèrent à ces assises internationales rendirent hommage à son esprit de conciliation, à sa haute compétence juridique et à ses remarquables qualités morales. Le Petit Parisien – 18 septembre 1910


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